Quand l'équipe derrière les God Eater se la joue Dark Souls, cela donne Code Vein, un titre au style ancré dans la culture visuelle nippone au challenge des plus corsé. Mais pour se faire une place au soleil, il en faut bien plus.
Du presque Souls
Quand des Revenants, créatures avides de sang tels des vampires, prennent le contrôle du monde, il revient à nous de les envoyer ad patres... Ca, c'est en théorie. Dans la pratique, survivre sera votre priorité : Code Vein, c'est l'odeur, le goût, la silhouette de la série des Souls. Il s'aligne sur un gameplay basé sur la technique qui demande patience, mémoire et précision pour ne pas empiler les game over. Bien que le design renvoie directement aux God Eater avec un style manga proche des productions plutôt actuelles (ou, pour donner un exemple vidéoludique, des Tales of), c'est bel et bien la série de Miyazaki-san qui symbolise l'étincelle de ce Code Vein. Attaques légères ou lourdes, esquives et blocks qui utilisent de la stamina, ennemis aux patterns alambiqués et à la puissance redoutable, vous êtes donc en terrain connu, bien que toujours aussi dangereux.
Toutefois, Code Vein possède de nombreuses particularités qui l'éloignent fort heureusement de l'étiquette d'ersatz qu'il aurait pu obtenir. D'une, une grande partie du gameplay tourne autour de l'absorption de sang via une attaque spécifique. Dure à placer puisque longue à charger, cette capacité dévastatrice nous octroie une réserve de points à utiliser avec des compétences puissantes. En gros, c'est comme si vous faisiez régulièrement évoluer votre barre de mana dans un RPG classique. Vous l'aurez compris, les compétences utilisables avec ces points sont primordiales et vont de la boule de feu pour attaquer à distance aux boosts de défense, d'attaque ou d'esquive, par exemple. Dans la démo, huit compétences étaient disponibles via la touche R2 mais qui sait si d'autres ne seront pas accessibles. Simple d'utilisation mais particulièrement gourmandes, ces capacités doivent être utilisées avec parcimonie.
Notons qu'il est aussi possible d'alterner entre deux armes, même si faire des combinaisons en une série d'attaques semble proscrit vu la lenteur de l'animation de passage de l'une à l'autre. On compte en tout cinq types d'armes au maniement spécifique, certaines légères et rapides, d'autres lourdes et puissantes, avec la présence d'armes à feu. De ce qu'on en a vu en quelques dizaines de minutes, Code Vein semble plutôt complet au niveau de son gameplay, avec la promesse de pouvoir améliorer son équipement par la suite.
Mais il serait difficile de donner un avis sur le gameplay sans parler de la structure des niveaux et des ennemis. La zone principale dans laquelle nous étions pour cette démonstration était une grotte tout ce qu'il y a de plus banal en termes d'architecture, avec des cul-de-sac et passages cachés un peu partout. Evidemment, les pièges ne manquent pas et il n'est pas rare qu'une bestiole nous tombe sur le coin du nez lors d'un détour. Les ennemis, justement, sont plutôt redoutables, notamment grâce à leur impressionnante allonge comparée au héros. Si l'esquive nous rend temporairement invincible, le temps d'invulnérabilité est court et on peut très bien prendre une mandale entre deux roulades ce qui a un impact très remarqué sur notre pauvre barre de vie. Bloquer les coups est plus sûr en théorie, mais on prend quand même une partie des dégâts, les coups les plus puissants nous sonnant plus longtemps. Un fait d'autant plus visible face au boss de la démo, Queen's Knight, qui exacerbe l'effet de chacune de nos erreurs. Comme pour la série des Souls, ce boss change de pattern au fur et mesure de l'affrontement, ce qui est lisible sur sa jauge de vie, clairement divisée en trois section. Déjà difficile à lire dans ses trajectoires et combinaisons à l'entame du combat, il devient particulièrement sournois quand il se met à se téléporter avant, voire pendant ses attaques.
Toi t'es mon copain !
Mais une nouvelle fois, Code Vein s'éloigne un peu des Souls en nous permettant d'embarquer un compagnon contrôlé par l'IA en combat. Il ne s'agît pas ici d'un buddy gadget mais d'un vrai personnage capable comme nous d'esquiver et d'attaquer les ennemis, mais aussi d'utiliser des sorts qui leur sont singuliers. Dans la démonstration, on faisait d'ailleurs équipe avec Mia, capable de faire des sorts de protection et de toucher les ennemis à distance. Contre les boss, ces compagnons sont très importants parce qu'ils permettent souvent de récupérer de la stamina ou d'enchaîner quelques attaques gratuites en prenant l'aggro. Toutefois, ils sont aussi fragiles que vous et veiller à leur barre de vie s'avère rapidement primordial ! Même s'ils sont très pratiques, surtout lorsqu'ils nous soignent en cas de dégâts mortels s'ils ne sont pas occupés à autre chose, l'impossibilité de leur donner des ordres peut s'avérer perturbant car on ne sait jamais trop comment ils vont réagir. Certes, ils sont programmés pour agir par mimétisme (se protéger si vous vous protégez souvent, etc), mais il n'est pas impossible que dans certains cas, on puisse avoir besoin d'eux pour une action spécifique pendant que l'on réalise une autre action (défendre et encaisser les coups pendant que l'on attaque, par exemple).
De nos premières impressions, on retiendra surtout l'envie de continuer à jouer pour tenter d'aller plus loin, ou de vivre plus longtemps, la preuve d'un jeu qui sait être difficile sans être injuste. On retrouve ce plaisir masochiste à recommencer maintes et maintes fois un passage ou un affrontement pour comprendre la technique. Le genre de défis à réserver aux joueurs les plus calmes et concentrés, à moins de vouloir y perdre quelques manettes.
Code Vein - Trailer de gameplay
Sous son déguisement d'anime contemporain, Code Vein utilise les armes de Dark Souls pour attirer le joueur dans ses griffes. Il propose un gameplay exigeant et demande une profonde maîtrise des techniques et des esquives pour survivre face à des ennemis coriaces. S'il nous reste beaucoup à apprendre de son système d'évolution et de sa capacité à se renouveler, ce Dungeon-RPG pourrait bien s'offrir un nouveau public en reprenant les codes d'une série à succès tout en les manipulant, le tout dans un univers opposé.