Le même défi se présente tous les ans pour Visual Concepts : trouver le moyen de répondre aux attentes de fans de basket toujours plus exigeants. L'objectif n'est pas de convaincre un public que la licence NBA 2K a déjà acquis depuis de nombreuses années maintenant, mais plutôt de se rapprocher toujours plus de la perfection et d'un réalisme sans faille. Cette année, tant les nostalgiques du passé de la Grande Ligue que les accros au mode Carrière devraient être servis.
Pendant une demi-heure, le producteur Rob Jones a livré une présentation orale des nouveautés majeures de NBA 2K18, le tout ponctué par des extraits vidéo. Nous avons ensuite pu jouer pendant près d'une heure et demi à la version finale du titre sur PlayStation 4 et Nintendo Switch, afin de vous livrer nos impressions manette en main.
Au fil du mois d'août, 2K s'est amusé à dévoiler au compte-gouttes les premiers éléments de nouveautés concernant NBA 2K18. En premier lieu, l'annonce des 17 nouvelles "Classic Teams" (dont les Knicks 98'-99', les Warriors 06'-07', le Thunder 11'-12'...) et des "All-Time Teams", de véritables armadas composées des plus grandes légendes de chaque franchise, a suscité un enthousiasme certain. Mais la grande nouveauté de l'année, sur laquelle 2K a mis l'accent lors de cette présentation, c'est bien la nouvelle itération du mode Carrière, le trailer "Le Quartier" dévoilé le 1er septembre dernier laissant envisager de grandes possibilités.
Le trailer "Run the Neighborhood".
World of 2K
Exit les séquences narratives à outrance façon Spike Lee ou les moments dédiées au duo "Jus d'Orange", qui ne devrait pas manquer au plus grand nombre. Visual Concepts a décidé d'apporter une dimension jamais vue dans une simulation sportive en offrant aux joueurs une sensation de liberté dans le mode Ma Carrière. Celui-ci englobe désormais les modes My Park et Pro-AM dans un véritable monde ouvert instancié servant également de hub social. Un choix permettant au passage d'éviter les menus à l'ergonomie toujours perfectible, mais qui oblige à se coltiner des kilomètres de déplacement rapidement ennuyants.
L'immersion est alors totale et les possibilités multiples, tant les activités "gadgets" sont nombreuses : aller chez le coiffeur si vous rêvez d'avoir la même coupe de cheveux qu'Elfrid Payton, passer chez Foot Locker pour acheter les sneakers de vos rêves (2000 modèles cette année), gagner des VC en réussissant les mini-jeux de la 2K Zone, pousser de la fonte à la salle de musculation ou encore squatter les playgrounds pour faire parler votre talent ballon en main face à d'autres joueurs ou avec vos amis. Il sera d'ailleurs possible de les inviter en un instant dans votre session de jeu grâce au meilleur compagnon du mode Carrière depuis une poignée d'années : le smartphone virtuel, qui permettra au passage de converser avec un certain... LaVar Ball.
Autant vous dire que l'on peut avoir quelques réserves sur le scénario, a priori dans la lignée des précédents avec des dialogues lourds et des stéréotypes à foison. Les amateurs de simulation pure et dure préférant une expérience 100% solo risquent alors d'être déçus par l'orientation choisie par les développeurs, qui misent sur le côté compétition et sociabilisation. Les autres seront heureux de voir que le jeu en ligne est rendu plus simple et plus complet que jamais. Pour autant, le côté scénarisé n'est pas jeté aux oubliettes. De vos premiers exploits sur les terrains de street à votre entrée en NBA jusqu'au moment où votre nom deviendra connu de tous, la carrière de votre joueur sera toujours accompagné de séquences narratives, l'ensemble étant moins dirigiste que par le passé.
Objectif 99
Pour ensuite être placé sous le feu des projecteurs et rêver de bagues ou de titres de MVP, la route est longue, avec en fil rouge "l'objectif 99". Une mécanique de jeu inédite qui enrichit la progression de votre joueur. Désormais, le choix est entre vos mains : que vous passiez du temps en Pro-AM, en My Park ou sur les parquets de la NBA, vous gagnerez des VC et ferez progresser une jauge augmentant petit à petit le cap de niveau maximum pour votre avatar jusqu'à 99. Histoire d'ajouter une motivation au grinding, des animations, des insignes, des éléments cosmétiques ou même un vélo pour frimer dans le quartier et se déplacer plus vite sont déblocables à certains paliers (80,85,90,91...).
Les archétypes sont bien évidemment de retour, avec cette fois-ci la possibilité d'en choisir un principal et un secondaire. Au total, 189 combinaisons différentes sont possibles, histoire de satisfaire tous types de joueurs, que vous souhaitiez incarner un sniper à trois points redoutable en défense à la Klay Thompson, un intérieur fuyant doué ballon en main façon Kristaps Porzingis ou encore un meneur slasher également capable de distribuer les caviars comme Russell Westbrook. L'autre changement majeur concerne les insignes. Préparez-vous à répéter les mêmes exercices des dizaines de fois pour débloquer ceux que vous désirez. Là encore, on retrouve une jauge qu'il va falloir faire grimper en accomplissant les entraînements d'équipe adéquats. Un moyen de pousser la personnalisation encore plus loin, à condition d'avoir du temps pour s'y consacrer pleinement.
My GM et My Team : toujours plus profonds
Rassurez-vous : les deux autres modes stars de la licence, My GM et My Team, comptent suffisamment de nouveautés pour renouveler l'expérience. Concernant le premier, Visual Concepts s'est attaché à créer un environnement narratif pour impliquer les dirigeants en herbe dans la façon dont leur franchise évolue en les obligeant à gérer un certain nombre de paramètres, notamment les relations. Ainsi, si vous dirigez les Sixers de Philadelphie, faites attention à ne pas drafter un pivot sous peine de vous attirer les foudres de Joël Embiid, qui viendra toquer à votre porte par peur de perdre sa place de titulaire. Pour toujours plus de réalisme et de possibilités de gestion, il sera possible d'envoyer des joueurs en G-League (anciennement la D-League) et de signer des "two-way contracts", ou de laisser un Européen fraîchement drafté développer son jeu sur le Vieux Continent avant de faire le grand saut.
Les accros à l'ouverture de paquets de cartes pourront quant à eux se plonger dans le mode inédit "Pack & Playoffs". Le principe : bâtir une équipe à partir d'une sélection aléatoire de joueurs et de coachs, ces derniers étant désormais affublés d'un niveau de rareté, pour ensuite affronter d'autres équipes construites sur le même principe dans un format playoff. La petite subtilité étant qu'il faudra s'attacher à choisir des joueurs adaptés au style de jeu du coach pour maximiser leur potentiel. Ce dernier point est d'ailleurs étendu aux autres modes de jeu, l'un des ajustements apportés de manière globale au gameplay de la licence.
Le réalisme franchit un nouveau cap
NBA 2K18 se paye le luxe de baser son gameplay sur un moteur de jeu flambant neuf. Le mot d'ordre : simplicité, efficacité et réalisme. Cela passe d'abord par des graphismes qui réussissent encore une fois à hausser la barre d'un cran grâce à une attention portée aux détails les plus minimes. Les rookies sont tous passés par la case face scan, et les maillots flambants neufs de l'équipementier Nike sont fidèlement représentés. La morphologie des joueurs a également été entièrement retravaillée, histoire de donner une musculature correcte à des joueurs comme Kevin Durant et Nicolas Batum, qui jusqu'ici ressemblaient à des géants anorexiques. Les visages, la pilosité, les cicatrices et même les tatouages ont également un rendu plus séduisant. Oui, on en est à ce niveau-là de détails.
C'est ensuite l'IA qui a connu des ajustements bienvenus. Globalement, elle s'adapte mieux aux situations de jeu, que ce soit en attaque ou en défense (prise à deux, flottement...), en termes de comportement et de reconnaissance des confrontations directes avantageuses ou non, de l'action en cours ainsi que du style de jeu des forces en présence. Elle est également débarassée de ces quelques moments d'errance qui rendaient le jeu pénible, lorsqu'un joueur stoppait une séquence en contre-attaque facile pour tenter un step-back improbable à mi-distance par exempe. Par ailleurs, ne vous attendez plus à voir un Kyle Korver tenter des dribbles dans tous les sens pour foncer au panier au lieu de se cantonner à son rôle de sniper à trois points. Chaque joueur a un comportement d'avantage en adéquation avec ce qu'il sait faire sur un parquet et dans la réalité.
Cela ne nous a toutefois pas empêché de ressentir que marquer des points semblait un poil trop simple , à condition d'éviter les tirs forcés et les passes imprécises. Développer son jeu et enclencher des systèmes paraît plus naturel, grâce à une interface en jeu épurée ainsi que des animations plus souples et moins aléatoires, qui renforcent la sensation de contrôler chaque mouvement de vos joueurs. Quant à la nouvelle jauge de tir, désormais placée en haut à gauche de votre joueur et non en dessous, l'adaptation se fait le temps de quelques tentatives pour un gain net de clarté.
NBA 2K18 sur Switch : une alternative surprenante
Après avoir tâté du jeu sur PS4, nous avons également pu mettre les mains sur la version Nintendo Switch, autour de laquelle planaient de nombreux doutes. Il a fallu de quelques instants de jeu pour en balayer la plupart : NBA 2K18 semble bien parti pour être la meilleure simulation sportive ayant vu le jour sur un support nomade. L'expérience de jeu est fidèle et bien retranscrite, même si un temps d'adaptation est nécessaire pour les contrôles. Plus important encore : le rendu visuel est au-delà de ce à quoi on peut s'attendre sur une console portable, à moins d'être allergique aux 30 FPS. Reste à préciser si l'intégralité du contenu sera au rendez-vous et le rendu que l'on obtient sur grand écran, étant donné que seules les parties rapides en mode nomade étaient jouables lors de cette session, mais la première impression est clairement bluffante.
Après un NBA 2K17 loin d'être exempt de défauts, Visual Concepts les a visiblement pris en compte pour apporter des ajustements nécessaires, parfois mineurs, mais qui rendent le jeu plus plaisant sans révolutionner le genre. Plus que jamais tourné vers les fonctionnalités online avec son monde ouvert aux airs de Grand Theft Auto, les flingues en moins, le mode Carrière offre à chacun la possibilité de jouer comme il l'entend. Que les sceptiques se rassurent : aucun mode n'a été mis de côté et il paraît difficile de ne pas y trouver son compte. Dans tous les cas, manier un ballon de basket manette en main n'a jamais été aussi réaliste, fluide et précis grâce à une IA enfin à la hauteur. Reste à savoir si les impressions se confirmeront au bout de quelques dizaines d'heures. NBA 2K18 promet en tout cas de tenir en haleine les amoureux du ballon orange, qu'ils aiment passer du temps à créer le joueur parfait ou simuler des matchs d'anthologie entre des équipes et des joueurs qui nous ont tous fait bondir de notre canapé par le passé.