Présenté à la surprise générale lors de la conférence d'Ubisoft, Skull & Bones n'est ni plus ni moins que le petit frère des batailles navales d'Assassin's Creed : Black Flag dont il reprend le principe, l'ambiance et les chants de marins.
En jouant à Skull & Bones, on ressent dès les premières minutes l'énorme influence d'Assassin's Creed : Black Flag pour peu, bien entendu, qu'on ait joué au titre d'Ubisoft. Pas vraiment surprenant quand on sait que derrière les deux jeux, on retrouve la même équipe d'Ubisoft Singapour. Toutefois, là où les combats navals de Black Flag n'étaient qu'une composante, certes importante, d'un gameplay plus global, il devient dans Skull & Bones la pierre angulaire de ce AAA qui nous arrivera au 4ème trimestre de cette année sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.
Pirates et boucaniers à la barre pour de la piraterie en multi !
Pour celles et ceux qui n'auraient donc pas touché à Assassin's Creed : Black Flag (voire Assassin's Creed III puisque c'est cet épisode qui avait intégré pour la première fois les batailles navales), petit rappel des faits. Il était notamment possible dans ces deux segments de diriger des bateaux pirates afin d'affronter des navires ennemis (dirigés par l'IA) afin de récupérer des trésors, de l'équipage ou des navires après avoir remporté d’âpres batailles. Il faut croire que cette feature a été plébiscitée par la communauté puisqu'après deux épisodes (sans compter la version mobile uniquement basée sur cet élément), Ubisoft a décidé de passer à la vitesse supérieure en concevant un jeu entièrement dédié à ce type d'affrontements.
Difficile de savoir si le Sea of Thieves de Rareware a accéléré le développement de Skull & Bones mais le moins qu'on puisse dire est qu'en y jouant un petit 1/4 d'heure, on retrouve très rapidement ses marques grâce à un gameplay accessible et des enjeux simples à appréhender consistant à couler le plus de bateaux et à fuir avec le plus de magot possible de la zone de combat. C'était du moins le but du mode PvP à 5v5 que nous avons pu tester.
Ainsi, après avoir choisi l'un des trois navires disponibles possédant des caractéristiques de vitesse, puissance et résistance différentes ainsi que des armes primaires et secondaires spécifiques (allant du canon à longue portée en passant par le mortier), il était question de coordination entre les membres d'une même équipe. L'élément, qui s'avère rapidement indispensable pour avoir une chance de victoire, consistait dans un premier temps à couler de frêles esquifs dirigées par l'IA afin d'engranger un butin de départ. Ensuite, une fois analysé la situation via notre vigie pour voir la position des îlots, bien utiles pour se protéger d'une attaque, mais aussi et surtout des navires ennemis, ne restait plus qu'à se lancer dans la bataille en n'oubliant surtout pas de prendre en compte quelques notions.
En effet, outre le fait de ne surtout pas quitter les limites de la zone de combat sous peine de subir un fulgurant Game Over (le respawn du navire intervenant après quelques secondes et ce jusqu'à la fin du temps imparti), il fallait aussi faire attention au sens du vent afin de ne pas se prendre une bonne brise en pleine face, ceci réduisant drastiquement la maniabilité du navire et augmentant alors la vulnérabilité de notre bateau face aux ennemis qui avaient tôt fait de nous prendre en tenailles.
La stratégie gagnante consistait donc à utiliser les forces et faiblesses des différents navires mais aussi et surtout, l'environnement pour éviter des attaques soutenues, voire prendre à revers un ennemi en évitant de découvrir un flanc endommagé, chaque côté du bateau ayant un certain nombre de HP dédiés. Pas si facile que ça dans le sens où lorsque les 10 navires se retrouvaient relativement proches, les explosions et autres éperonnages avaient tôt fait de rendre la situation un peu moins lisible.
Pour autant, inutile de nier que le fun inhérent à ces batailles couplé à un niveau technique très convaincant supporté par des chants de marins (eux aussi issus de Black Flag) ont eu vite fait de nous mettre dans le bain (sans mauvais jeu de mots). On sera tout de même un peu déçu que les abordages ne soient simplement que des sortes de finish moves amenant une simple séquence cinématique voyant les pirates envahir le navire adverse. Qu'à cela ne tienne, vivantes et très rafraîchissantes, ces joutes navales nous ont tout de même rassuré sur le potentiel de ce titre, qui délaissera le modèle «free to play» sans pour autant avoir pleinement statué sur son futur système économique.
Notons enfin que le jeu proposera un autre mode, en PvE cette fois, dans un open world plus vaste que les arènes PvP pour qui souhaiterait aborder le titre en solitaire. Seul ou en équipe, il est dit que la fin de l'année 2018 verra le retour des pirates plus proches d'un Barbe Noire que d'un Jack Sparrow. Ce n'est pas pour nous déplaire !
Le somptueux trailer de présentation de Skull & Bones
Skull & Bones se montre aussi rafraîchissant qu'une bonne brise chargée d'embruns tout en étant rapidement accessible. Son potentiel «fun» semble indéniable bien qu'il faille juger après quelques heures de jeu si le tout ne tourne pas trop rapidement en rond. Misant sur une forte orientation multi, sans pour autant oublier le solo via du PvE, le titre de Ubi Singapour en a sous l'armature, c'est sûr, même si il faudra, pour parler de succès, que les marins du monde entier se donnent rendez-vous à la fin de l'année. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.