Alors qu’elle s’apprêtait à souffler ses 20 bougies l’année dernière, la série Quake est revenue sur le devant de la scène par l’intermédiaire d’un nouveau jeu venant ajouter des champions à la recette originale. Un hero shooter sorti des fourneaux d’id Software ? Oui et non, le résultat n’est clairement pas comparable à ce que propose Overwatch. Tout d’abord car le gameplay reste celui d’un fast-FPS pur et dur, mais également car l’impact des champions reste aussi léger qu’appréciable. Vous l’aurez compris, s’il mélange les genres, ce titre reste bien plus proche de Quake 3 Arena que de la dernière production de Blizzard Entertainment. Un style hybride que nous avons récemment pu essayer, pour notre plus grand plaisir.
Nous avons pu jouer entre trois et quatre heures à l’ensemble des modes de jeux disponibles dans le bêta de Quake Champions, mais également à certaines nouveautés encore indisponibles pour le public.
Quake 3 Arena, c’est bien toi ? Tu m’as tellement manqué !
Les amateurs de FPS ayant grandi dans les années ’90 se souviennent très certainement de Quake 3 Arena, pierre angulaire des jeux compétitifs de l’époque. Son gameplay faisant la part belle à la précision et la réactivité a marqué toute une génération de joueurs n’ayant aujourd’hui plus grand-chose de comparable à se mettre sous la dent, hormis un Quake Live qui n’apportait que peu de nouveautés. Ainsi lorsque l’on entend parler de Quake Champions, on pourrait croire qu’il s’agit d’un retardataire dans la course aux hero shooters ayant sévi il y a déjà quelques mois. En réalité, le nouveau titre d’id Software ne fait que piocher dans ce que ce genre à de mieux à offrir pour renforcer son gameplay fort bien affiné.
En effet la première chose qui frappe lorsque l’on tire nos premières roquettes dans Quake Champions, c’est le feeling de l’arsenal. Le tout rappelle méchamment les bonnes sensations de ce cher Quake 3 Arena et ça fait diablement plaisir. L’action y est frénétique, les frags jouissifs et l’exigence technique toujours aussi élevée. Bref, le titre est bien loin de renier ses origines et le prouve en ressortant son ensemble de pétoires iconiques. Lightning Gun, Machinegun, Nailgun et Shotgun, elles ont chacune leur utilité et jouissent d’un bon équilibre. On garde le meilleur pour la fin, côté sniper, le Railgun remplit toujours aussi bien son office, tandis que le Rocket Launcher permet les Rocket Jump si utiles.
Un peu de gameplay
Le skill avant les champions
Comme son nom l’indique, Quake Champions se démarque toutefois de ses prédécesseurs en allant piocher une composante très en vogue dans les shooter modernes. Nous parlons évidemment des héros et leur capacité unique qui viennent ajouter une surcouche de stratégie au gameplay traditionnel du titre. Ils étaient neuf dans cette bêta, proposant des styles de jeu variés, allant de la fragile Nyx et son pouvoir d’invisibilité temporaire, à Scalebearer, robuste créature capable d’exploser ses ennemis en leur fonçant dessus. Petit bémol du côté de ce gentil Clutch, robot à la hitbox particulièrement large qui souffre d’un design un peu lambda et en dessous du reste.
Alors que certains voyaient en Quake Champions un "simple hero shooter de plus", on comprend vite que la formule imaginée par id Software et tout à fait unique. Se reposant beaucoup plus sur son côté fast-FPS et réduisant largement l’impact des héros sur le gameplay, le titre parvient ainsi à conserver sa formule garantissant la victoire aux plus skillés. En utilisant votre capacité, il y a donc peu de chances que vous puissiez renverser le cours de la partie et même si la balise soignante de Galena peut s’avérer salvatrice lors de certaines échauffourées, il n’y a rien de plus efficace qu’une roquette bien placée pour prendre le dessus.
Notez toutefois que l’alchimie entre les différents personnages offre des possibilités de contre, à commencer par la pauvre Nyx qui ne pourra pas toujours s’enfuir grâce à son invisibilité. En effet, que ce soit Vizor ou Clutch, deux héros sont capables de la détecter en utilisant leur pouvoir. Encore une fois, cette mécanique reste suffisamment en retrait pour ne pas gâcher l’expérience de jeu.
Petit mot également sur la boutique du titre qui s’annonce fort intéressante. Free-to-play, mais clairement pas pay-to-win, celle-ci vous permet d’acquérir les champions plus vite, mais également des caisses contenant des éléments cosmétiques. Bien loin du fouillis que représentaient les très nombreuses couleurs et décorations du mode multijoueur de Doom, Quake Champions nous propose de très jolis skins découpés en plusieurs parties, ainsi que de sympathiques coloris qui leurs sont applicables. Bref côté boutique, les prix sont raisonnables et les récompenses réussies.
Un Quake d’anniversaire
Nous avons passé en revue l’ensemble des grandes nouveautés de ce volet, revenons maintenant à ce qui fait de Quake Champions un digne héritier de ses pères. Nous avons tout d’abord les cartes qui s’avèrent fort bien designées, reprenant les éléments qui contribuaient à rendre les affrontements si piquants il y a déjà vingt ans. Epurées, celles-ci sont très verticales avec de multiples étages et des zones centrales sur lesquelles sont placées les points d’apparition des power-ups. Cela occasionne évidemment un peu d’excitation à l’arrivée du Quad Damage.
Du côté des modes de jeu, id Software teste pour l’instant sa copie sur du très classique Deathmatch et Team Deathmatch. Le principe est tout simplement de faire un maximum de frags en un temps imparti que ce soit seul ou en équipe. Pour trouver un peu de fraîcheur, il faut aller chercher du côté des modes encore indisponibles et notamment les duels. Les joueurs sélectionnent trois champions chacun à leur tour et s’affrontent ensuite sur trois parties de trois rounds. Nous avons ensuite pu mettre les mains sur un mode encore en cours de développement s’apparentant à de la capture de drapeau avec une légère variante. Le joueur ayant subtilisé le précieux sésame en premier peut choisir l’un des deux points de la carte pour en faire son camp.
Né trop tôt pour profiter d’une scène eSport à laquelle il semblait pourtant tout destiné, Quake revient ici dans une bien jolie forme destinée aux anciens comme aux plus jeunes. Le nouveau bébé d’id Software ne renie rien du côté fast-FPS de ses ancêtres, mais jouit toutefois d’une petite touche de modernité avec l’ajout des héros. Offrant d’excellentes sensations, pas pay-to-win pour un sou et diablement fun, nous n’avons pour l’instant rien à reprocher à Quake Champions. Le retour du fast-FPS pourrait bien venir de cette nouvelle production signée id Software.