Essayé pour la première fois pendant l'E3 2016, Agents of Mayhem ne nous avait que moyennement convaincus à cause d'un manque flagrant de personnalité. Quelques mois plus tard, nous avons pu poser nos mains pendant une heure sur le prochain monde ouvert des créateurs de Saints Row qui, malheureusement, ne nous a pas davantage convaincus lors de cette deuxième session.
Le trailer annonçant la date de sortie d'Agents of Mayhem
C'est en fait à 5 missions différentes que nous avons pu nous essayer : Un tutoriel avec les 3 personnages de base, l'introduction des personnages de Daisy et Braddock, une séquence d'exploration du monde ouvert ainsi qu'un affrontement contre un boss. Pour rappel, Agents of Mayhem est un TPS en monde ouvert qui vous permet d'explorer un Seoul futuriste. Aux commandes de 3 personnages (sur un casting total d'une dizaine d'agents) entre lesquels vous pouvez alterner à tout moment, vous devrez débarrasser le monde de Legion, une organisation terroriste désormais aux commandes de notre bonne vieille terre.
Saynètes et sans bavures
Le seul véritable point positif à retirer de notre session originale n'était autre que le casting de personnages, suffisamment varié pour que le passage de l'un à l'autre induise un changement de prise en main. Le constat vaut toujours après cette seconde session, plus riche en quantité et qui a nous a rapidement permis de confirmer le principal atout du jeu : son casting. Malgré un chara design sans grand relief, le roster est ici convaincant grâce aux différents styles de jeux des héros proposés, d'autant plus qu'un effort particulier semble avoir été mis sur le background de ces derniers. Des saynètes animées avec soin permettent de lier les phases de gameplay et des missions spécifiques aux personnages vous permettront de mieux cerner les motivations de chacun des membres de votre groupe, faisant de ces dernières les séquences les plus sympathiques de notre heure de jeu.
Le monde à l'ouvert
Sorti de ces deux points, Agents of Mayhem a malheureusement peiné à capter notre attention. Il nous était pour la première fois possible d'explorer le monde ouvert, qui ne brille ici ni par son style, ni par son utilité. Une impression d'ailleurs confirmée après notre échange avec la productrice du jeu, qui nous a confirmé que la structure globale du monde ouvert répondait à un cahier des charges plutôt classique allant de la collecte d'éléments à l'enchaînement des missions, la variété des personnages n'influant par exemple ici que sur les affrontements. Des véhicules sont également de la partie et proposent différents types de mouvements et sauts assurant un certain dynamisme. « Certain », mais pas incroyable pour autant : après des Saints Row plus barrés que jamais, Volition fait ici preuve sur ce point d'une sagesse qui ne lui ressemble pas et qui semble surtout jurer avec le reste d'Agents of Mayhem, qu'il s'agisse du dynamisme des combats ou des mouvements des personnages. Rigide, la conduite semble ici presque superflue : Reste à voir s'il en sera de même avec le reste des véhicules proposés.
A pied (ou en l’occurrence, dans les airs), la présence systématique d'un système de triple saut assure d'ailleurs un soupçon de verticalité, mais ne suffit pas à masquer la banalité du level design, d'ailleurs peu mis en valeur par des missions à la construction répétitive et qui se contente systématiquement de nous faire activer ou détruire des éléments entre deux vagues d'ennemis. Le salut ne venait finalement que du combat contre le boss, seule séquence proposant quelques éléments originaux consistant à tirer profit des attaques ennemies pour détruire des éléments du décor et le déstabiliser. Rien d'incroyable non plus, mais au regard du reste de ce qui nous était ici proposé, cet affrontement ne pouvait que sortir du lot.
Un univers lisse
Nous n'avons pour le moment que brièvement évoqué l'univers d'Agents of Mayhem, et pour cause : celui-ci semble souffrir du même mal que le reste de sa production, à savoir un style trop générique et lisse. Quelques vannes et injures sont bien de la partie, mais elles se contenteront de vous faire sourire sans relever une écriture globale légère, mais qui manque totalement de folie. Ajoutez à cela une direction artistique cartoon - aux couleurs délavées - très quelconque et pas aidée par une modélisation globale datée, un casting de personnages peu inspirés malgré un effort de caractérisation évident et des éléments de HUD qui semblent reprendre à peu près tout ce qui se fait chez la concurrence (Mass Effect et Borderlands entre autres) et vous vous retrouvez en présence d'un shooter extrêmement générique qui n'a malheureusement pas grand-chose de plus à nous proposer.
Avec Agents of Mayhem, l'équipe de Volition semble avoir fait preuve d'un manque flagrant d'imagination et d'audace, un comble quand on connaît le passé du studio à l'origine de la série des Saints Row. S'il n'a rien de honteux et propose une expérience globale décente ainsi qu'un casting de personnages bénéficiant tous d'une prise en main singulière, son manque de caractère et de véritable point fort risque de lui nuire au moment de sa sortie, programmée au 18 août prochain. Il ne reste donc plus qu'à espérer qu'Agents of Mayhem cache suffisamment bien son jeu pour nous proposer quelques bonnes surprises dans sa version finale : C'est tout le mal que nous lui souhaitons.