Le genre musô (beat’em up de masse) se fait fort du succès de ses mariages arrangés avec des séries de renom. Sorti en octobre 2015, la mouture Dragon Quest avait établi quelques nouvelles bases avec un axe RPG plus prononcé en plus de l’univers particulier de la série de Square Enix. Dragon Quest Heroes II arrivera-t-il à confirmer ?
Cet article a été écrit suite à une session de jeu de deux heures sur PS4 sur le solo et le multi à quatre. Les autres versions n'ayant pas été testés, il ne concerne donc que la version PS4. Il s'agissait d'une version éuropéennes du jeu avec textes en français et doublages anglais (de qualité, comme souvent avec les Dragon Quest).
Le succès de Dragon Quest Heroes n’est pas dû au hasard. Si les musô ne sont pas nécessairement un genre grand-public en Occident, son association avec une série aussi populaire que Dragon Quest avait su attirer le chaland, bien aidé par la mise en place de leviers RPG auxquels les joueurs sont déjà habitués.
C’est cette formule que Dragon Quest Heroes II reprend sans surprise. On retrouve un scénario simple qui fait office d’excuse pour casser du monstre : Les cousins Thérésa et Lazare se retrouvent coincés dans une guerre qui sépare Les royaumes de Dunis et de Nautys. D’un point de vue purement narratif, ne vous attendez pas à une révolution : bien que le jeu utilise sa trame principale comme carotte pour avancer, on reste sur un jeu à gameplay qui se base sur l’association missions/quêtes/développement des personnages. La bonne chose, c’est qu’outre les protagonistes principaux, créés pour l’occasion, on retrouve des têtes connues issues de l’univers Dragon Quest et malencontreusement balancés dans ce monde via portails dimensionnels. Torneko et Maribel rejoignent rapidement la partie par exemple.
En mission, votre groupe est constitué de quatre personnages à choisir parmi tous vos alliés. Non seulement chacun dispose de ses capacités propres qu’il peut faire évoluer en combat, mais les personnages peuvent maintenant changer de classe, modifiant ainsi leur équipement et leurs compétences associées. Des différences qui se répercutent sur le gameplay avec des persos meilleurs à distance, ou plus efficaces dans certaines situations grâce à des pouvoirs adaptés. Ainsi, avoir une équipe éclectique reste une bonne idée d’autant que vous pouvez changer de personnage à tout moment.
Pour le reste du gameplay, on retrouve les combos d’attaques fortes et faibles et les compétences qui utilisent des points de magie. La barre de tension permet de déclencher des super-pouvoirs et il faut toujours être vigilent pour sortir parades et esquives au bon moment. Il est aussi possible d’invoquer des monstres via des médailles ramassées en combat, avec une nouvelle particularité pour cet épisode : les transformations ! Certaines médailles nous permettent carrément d’incarner un ennemi (un golem par exemple) pendant quelques instants, temps pendant lequel on peut utiliser des attaques inédites. De plus, on peut prendre des coups sans utiliser la barre de vie de son personnage, ce qui peut être une bonne idée dans certaines situations.
Bref, un gameplay maîtrisé sur lequel il n’y a pas grand-chose à redire. C’est fun et plutôt fluide, du moins sur PS4, et la grande accessibilité du titre laisse le plaisir s’installer rapidement. Toutefois, je suis un peu plus dubitatif en ce qui concerne l’intérêt sur le long terme, à cause d’un certain manque de stratégie. Bourriner comme un sauvage restait très efficace lors de cette session de jeu et il faut espérer que le jeu propose rapidement des challenges tactiques pour tenir sur le long terme.
Autre problème, l’action est parfois rendue illisible par des jeux de caméra maladroits, tant dus au nombre de personnages à l’écran qu’à des placements douteux dans les lieux étroits. Dur d’esquiver un coup correctement quand on ne sait plus où on est. Un problème inhérent à la structure générale du jeu qui semble difficile à corriger, vu qu’il ne l’a pas été sur la version japonaise.
En termes de contenu, il faut savoir qu’en plus de la quête principale, Dragon Quest Heroes II offre du multijoueurs jusqu’à quatre dans les Time Labyrinth. L’idée est une nouvelle fois de tuer tout ce qui bouge, avec de l’argent et de l’équipement à la clef pour les plus chanceux. Le titre ne proposant pas de chat vocal, il opte pour un système de phrases prédéfinies pour communiquer. Chaque joueur ne choisit qu’un seul personnage, ce qui permet de s’assurer que chacun maîtrise son avatar, du moins en théorie. Le bon point, c’est que ces parties multi généreuses en récompenses restent en partie liés à votre aventure solo puisque vous devez trouver les maps des Time Labyrinth pendant l’histoire principale.
Enfin, dernier point, vous pouvez jouer en coopération à deux en ligne, avec malheureusement une contrainte : un joueur ne peut faire un niveau avec vous que s’il l’a déjà réalisé dans sa partie. Impossible de découvrir le jeu à deux de cette manière, du moins pour l’instant.
Dragon Quest Heroes II repart sur les bases du premier opus avec un mélange muso/JRPG plutôt efficace et maîtrisé. Volontairement très simple d’accès, il délivre un gameplay au plaisir immédiat, particulièrement simple à comprendre. Dommage que la lisibilité ne soit pas toujours au rendez-vous cela dit, un élément qui peut parfois s’avérer frustrant. Avec la possibilité d’aider un ami pour des missions en coop en ligne et les donjons multi à quatre, on peut voir d’un bon œil cet épisode qui devrait, au minimum, corriger les quelques manques du premier opus.