De bonnes sensations de pilotages, des véhicules modélisés avec soin, de nombreux réglages côté conduite, si Project Cars premier du nom avait pour lui de nombreux avantages (voir notre test), il se nichait finalement entre le réalisme d’un Asseto Corsa et la richesse de contenu du duo Forza Motorsport / Gran Turismo. Technique tout en restant abordable pour le grand public, la licence reviendra en cette fin d’année 2017 avec Project CARS 2, un second volet qui semble avoir appris de ses erreurs.
Trailer de Project Cars 2
L'authenticité au centre du développement
De déclarations de développeurs, Project Cars 2 entend enclencher une vitesse supplémentaire du côté de sa technique pour satisfaire les attentes des joueurs/pilotes les plus exigeants. Cette suite entend corriger les bugs de son prédécesseur et compte nous faire vivre ses courses de manière encore plus immersive. Cela passe par une gamme de véhicules beaucoup plus étendue, mais aussi par un bond technique chargé d’accentuer l’authenticité du jeu. Le titre de Slighty Mad Studios fonde ses ambitions sur trois piliers : le pinacle de l’authenticité, l'adrénaline de la compétition et la force des conditions atmosphériques.
Le développement de cette suite implique des joueurs et des pilotes professionnels (dont Nicolas Hamilton ou Ben Collins de l’émission Top Gear). Entre leurs conseils et leurs différents retours d’expériences, Project Cars 2 entend bien mettre le turbo sur son aspect simulation et sa vraisemblance avec les circuits, véhicules et conditions réelles de conduite. 170 voitures de multiples licences figureront sur la ligne de départ d’un titre qui affiche d’ores et déjà la couleur avec son panel de circuits figurant comme le plus riche du marché actuel. On parle d’au moins 20 nouvelles pistes à côté des 35 du premier jeu avec 100 configurations différentes pour chacune d'entre elle. Dès les premières minutes manette ou volant en main, nous restons impressionnés par la fidélité avec laquelle les véhicules ont été reproduits grâce au nouveau moteur graphique du titre. Le studio est allé chercher tous les plans techniques de chacune des voitures afin d’en réaliser des reproductions conformes à l’échelle 1:1.
Graphiquement toujours, les circuits se dotent d’une reproduction fidèle au réalisme poussé jusqu’à ses derniers retranchements. Grâce à des techniques de scan 3D et à l’utilisation d’une tripotée de nouvelles technologies (repérage par drone, mapping des surfaces de conduite, etc.), la piste se fait copie conforme de son modèle. Au pied du mont Fuji ou sur les virages glissants d’un lac gelé au nord de la Suède, Project Cars 2 nous aura fait la démonstration directe de son immersion grâce à une session de jeu en réalité virtuelle. Le titre est, d'ores et déjà, parfaitement fonctionnel sur Oculus Rift et se paye même le luxe de supporter des résolutions tri-écrans 4K (soit 12K) pour les gamers/pilotes les plus passionnés (et fortunés). Si le support PS VR est prévu par la suite, il reste pour le moment à l'étude au sein du studio. Néanmoins, le jeu zappera son portage Wii U faute d'un hardware et d'un public suffisant pour accomplir ses ambitions.
Le jeu n’oublie pas aussi sa vocation plus grand public grâce à une refonte bienvenue de ses contrôles à la manette. Tout le monde n’a pas forcément de combo volant / pédalier pour profiter au mieux de l’expérience et le marché consoles représente, mine de rien, une part importante du public ciblé par ce genre d’expérience. Bref, la conduite s’effectue avec plus d’aisance que par le passé et les différents contrôles tombent bien mieux sous les pouces.
La tension de la compétition
Project Cars 2 souhaite inscrire l’e-sport dans ses gênes et se dote donc d’améliorations du côté de ses modes online. On note l’arrivée très attendue d’un vrai mode championnat en ligne avec la possibilité de paramétrer des saisons, des évènements et des récompenses depuis une interface spécifique dédiée aux organisateurs. Le matchmaking revoit ses mécaniques en profondeur et introduit un classement basé sur les performances des joueurs. Les meilleurs pilotes progresseront au sein de différentes “ligues” où ils rencontreront des joueurs de leur niveau afin de garantir des courses palpitantes, exigeantes et techniques à chacun des profils. A contrario, les joueurs toxiques (il y en a aussi sur les jeux de bagnole oui) seront très certainement placés dans une pool que les développeurs qualifient d’enfer du bitume, un endroit où ils ne pourront joueur qu’avec d’autres joueurs peu recommandables. On retrouvera aussi les classiques Rallycross, IndyCar, F1, Prototypes, Kart et de nouvelles catégories de compétitions afin de satisfaire les envies des pilotes du monde entier.
Quittez la route !
Là où Project Cars 2 aura le plus attiré notre attention, c’est sur sa capacité à reproduire de manière très fidèle l’impact des conditions climatiques sur la piste. Si le premier volet restait finalement un jeu de course orienté asphalte, cette suite entend bien faire du hors-piste l’un de ses éléments de gameplay les plus importants. De jour comme de nuit, par temps sec ou pluvieux, préparez-vous à quitter les limites de la route pour aller tâter du hors-piste avec tout ce que cela présente comme répercussions sur le pilotage d’un bolide lancé à pleine vitesse.
Nous avons pu nous essayer à la conduite sur différentes surfaces dont de la glace lors d’une course basée avant tout sur la précision plus que sur la vitesse. Les sensations offertes se montrent réalistes même si la prise en main demandera un temps d’adaptation aux pilotes habitués à la conduite sur bitume. S’il reste encore quelques ajustements à apporter à ce type de circuits (on glisse vraiment beaucoup trop rapidement), cette première présentation traduit l’envie de Slighty Mad de repousser les limites de son expérience.
Grâce à une nouvelle technologie nommée LiveTrack 3.0, le jeu se dote d’une physique de conduite repoussant de plusieurs crans le réalisme des transitions de surface au sol sur les performances du véhicule. Il suffit de quitter un peu la route pour aller tâter du hors-piste afin de constater le changement direct d'adhérence et de prise en main de son bolide. Mieux encore, les résidus d’herbe, de sable ou de boue sont emportés de manière cohérente sur vos pneus et viennent maculer une partie du circuit affectant la conduite de tous les autres véhicules lors des tours suivants.
LiveTrack 3.0, c’est aussi une gestion complète du cycle jour/nuit accompagné d’une modification en temps réel des conditions atmosphériques et de l’ambiance des pistes en fonction de l’heure et de la météo du moment. Le circuit Fuji Speedway sert de démonstration de choix à la technologie avec un ciel qui passe du couvert à la pluie battante entre les tours de piste. De quoi nous donner la sensation de piloter une voiture de course sur une surface réaliste en contact direct avec nos roues. Un œil jeté à la piste permet de constater que des flaques d’eau se forment au fur et à mesure de l’averse et affectent la conduite de tous les participants. Le cycle des saisons fait aussi partie de l’expérience proposée par les développeurs : été, automne, hiver, la plupart des pistes seront déclinées en différentes versions à la météo dynamiques.
Accompagné d’un moteur graphique qui semble en avoir sous le capot pour une première version de présentation, Project Cars 2 compte bien se surpasser techniquement pour convaincre un public particulièrement exigeant. Réaliste tout en restant suffisamment accessible, exigeant avec lui-même côté plaisir de conduite, cette suite nous laisse une première bonne impression au sortir de notre session de pilotage. Qu’en sera-t-il maintenant de l’IA, du paramétrage des véhicules et de la durée de vie pour un amateur exigeant ? Réponse lors de nos prochains aperçus !