A l'exception de quelques visuels et d'un aperçu réalisé l'an passé, nous n'avions jusqu'à présent que peu d'informations concernant Call of Cthulhu. Toutefois, dans le cadre du What's Next 2017 de Focus, événement destiné à détailler le catalogue à venir de l'éditeur, le titre développé par Cyanide s'est dévoilé un peu plus par le biais d'une démonstration en version alpha.
Les jeux inspirés de l'univers terrifiant de Lovecraft sont légion. Que vous le sachiez ou non, il y a fort à parier que vous ayez déjà posé les mains sur un titre ayant été marqué par la mythologie de l'auteur... The Secret World, Amnesia ou même Fallout 4 : Far Harbor... sans même que le nom de Lovecraft soit apposé sur un jeu, son empreinte est immédiatement palpable, surtout lorsque le produit mâtine son propos d'atmosphère horrifique. Toutefois, Cyanide a mis les pieds dans le plat en lançant le développement de Call of Cthulhu : The Official Game, qui a pour particularité d'avoir été écrit en collaboration avec Mark Morrison, auteur incontournable du jeu de rôle papier ayant inspiré le jeu dont nous vous livrons l'aperçu ici.
Pour le bref rappel du contexte, Call of Cthulhu sera un jeu d'aventure / enquête horrifique, saupoudré de quelques éléments de RPG. Votre personnage, détective privé porté sur la bouteille suite au traumatisme vécu lors de son enrôlement dans la Première Guerre mondiale, sera chargé d'enquêter sur la mort d'une famille habitant dans un manoir. La mort de cette dernière, intervenue dans des circonstances suspectes, a été rapidement classée par les services de police, aussi votre mission sera-t-elle de mettre en exergue les incohérences des différents rapports officiels avec les faits que vous irez recueillir sur place.
Dans le cadre de cette nouvelle présentation, nous avons pu assister pendant un petit quart d'heure à un extrait de gameplay. L'occasion pour les développeurs de nous présenter un peu plus avant l'esthétique du jeu, ses mécaniques de dialogue, d'enquête et de peur. Si pour le moment il est un peu trop tôt pour juger des charmes techniques du jeu, sachez que sans être une baffe technique, Call of Cthulhu se regarde sans déplaisir et sait surtout se nimber d'une atmosphère suffisamment travaillée pour faire oublier les considérations purement graphiques.
L'un des premier pilier du jeu semble être l'exploration, dont découlent certains éléments utiles à la progression dans l'aventure. Effectivement, dans le cadre de notre démo, nous avons pu observer des tombes abritant les membres défunts de la famille et recueillir ainsi des connaissances déverrouillant une option de dialogue supplémentaire lors de notre rencontre avec un personnage pour le moins inquiétant. Alors que notre avatar cherchait à ouvrir la porte verrouillée du manoir, un gardien patibulaire nous a interrompu. L'observation préalable de certains éléments de l'environnement nous a permis d'accéder à une option de persuasion, convaincant notre interlocuteur de nous laisser pénétrer dans la demeure. Si nous n'avions pas examiné minutieusement l'ensemble des décors, une solution alternative, peut-être un peu plus longue, aurait été possible afin de pénétrer dans les lieux.
L'Antre de la folie
Une fois dans le manoir, l'atmosphère bascule dans un registre un rien plus proche d'un Amnesia. Le titre, à la première personne, semble souvent plongé dans la pénombre et il arrivera que la seule source de lumière soit celle de notre briquet, qui ne dispose que d'une quantité limitée d'essence. Ainsi le titre proposera un léger aspect « gestion de ressources » mais sera aussi soumis à une mécanique plus intéressante : la jauge de folie. Univers Lovecraftien oblige, l'enquête conduira notre personnage à être confronté à pas mal d'horreurs pouvant le faire basculer peu à peu dans la folie. Il pourra donc développer des phobies, qui sont au nombre de 3. La nécrophobie (peur des morts, des choses de la mort), la scotophobie (peur de l'obscurité) et la claustrophobie (peur des espaces clos ou confinés). C'est cette dernière qui nous a été dévoilée. Comme nous l'évoquions dans notre précédent aperçu, les différentes créatures issues de l'esprit de Lovecraft ne pourront être affrontées directement. En revanche, nous avons croisé la route de l'une d'entre elles, ce qui nous a permis de constater que fort heureusement, Call of Cthulhu sera axé sur la fuite et la dissimulation et non pas sur un arsenal pouvant renvoyer ad patres les créatures les plus terrifiantes.
Vous pourrez donc utiliser votre environnement pour vous cacher des horreurs dimensionnelles, le placard étant comme d'habitude la planque idéale... ou presque. Le personnage, victime de claustrophobie, ne pourra rester que pendant une durée limitée (matérialisée par une jauge qui se vide progressivement) dans son refuge de fortune avant que la folie ne s'empare de lui. Cela semble donc ouvrir la porte à une intéressante approche de la gestion de la folie : faudra-t-il prendre le risque de sortir ou d'attendre au détriment de notre santé mentale ? Une mécanique qui devra faire ses preuves, mais qui pour le moment a piqué notre curiosité au vif.
Entre horreur, RPG et enquête
Jeu d'enquête oblige, il sera nécessaire d'explorer tous les recoins du manoir afin de collecter un maximum d'indices susceptibles d'être confrontés aux incohérences des rapports de police que notre personnage a en sa possession. Cela passera autant par l'observation pure que par la collecte de différents objets, que vous pourrez observer plus en détail par l'intermédiaire d'une interface 3D. Une fois suffisamment d'objets réunis, vous aurez l'opportunité d'effectuer des déductions, un peu à l'image des récents Sherlock, afin de progresser dans l'intrigue. Un aspect du gameplay malheureusement effleuré dans le cadre de la présentation, mais ce que nous en avons vu semblait assez solide. Espérons que les différentes déductions demandent un minimum de logique pour être réussies. Sachez toutefois que si vous êtiez inquiets quant à une dimension "enquête" qui prendrait le pas sur l'horreur, soyez rassuré puisque la construction du jeu se fera comme celle des nouvelles de Lovecraft : un début très pragmatique, terre à terre, suivi par une montée en puissance vers les confins de la folie. Nous pouvons clairement faire confiance aux scénaristes du jeu pour cela, ces derniers étant manifestement très au fait de la mythologie Lovecraftienne. Une très bonne chose, donc.
Enfin, nous l'évoquions plus haut, Call of Cthulhu est saupoudré d'éléments de RPG. Effectivement, il existe une feuille de personnage dont les principales caractéristiques sont divisées en 3 grandes catégories : Connaissance, Profession et Social, En revanche, contrairement à un RPG traditionnel, il se sera pas possible de répartir des points de talent dans l'arbre de compétences, ces dernières ne se développant qu'en fonction de vos interactions avec l'environnement. Si au cours de votre enquête, vous exploitez majoritairement vos capacités d'investigation, vous serez à terme plus efficace dans ce domaine, vous facilitant la progression de certaines phases. Mais en dépit de ses trois talents, les développeurs du jeu martèlent que la connaissance fait partie des éléments clefs du jeu : plus vous en saurez sur votre environnement, plus simple sera votre progression dans l'aventure. Reste à savoir alors si concrètement, la traversée de Cthulhu sera différente en fonction de votre manière de jouer.
Un trailer intriguant pour Call of Cthulhu
Plein de promesses, Call of Cthulhu ne s'est pour le moment dévoilé que trop partiellement pour que nous nous laissions aller un enthousiasme aveugle. Certaines questions restent en suspens, (prodondeur de l'enquête, ambiance, interactions....) et il nous tarde de savoir si les différentes mécaniques du jeu (horreur, dialogue, exploration, RPG) sont suffisamment solides manette en main pour procurer au joueur une expérience aussi anxiogène que la lecture d'un roman de Lovecraft. Toutefois, le respect de l'univers de l'auteur est manifeste et les éléments dévoilés sont plutôt encourageants pour la suite. Sortie prévue pour la fin de l'année sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.