Après le succès d’estime que fut Miitomo et le raz-de-marée Pokémon GO, Nintendo a décidé d’offrir à sa mascotte adorée une incursion sur nos smartphones. Baptisé Super Mario Run, ce nouveau titre du plombier moustachu nous fait une promesse pour le moins audacieuse : adapter le gameplay qui a fait le succès de la série afin qu’il ne soit jouable qu’à l’aide d’un seul doigt. En voyant le mot Run apparaître aux côtés de Super Mario, nombreux sont les fans à avoir pensé qu’il ne s’agirait que d’un simple Runner misant tout sur la force de frappe de la casquette rouge. Après avoir pu poser nos mains dessus, nous sommes en mesure de vous rassurer, Nintendo compte bien proposer un véritable Mario aux amateurs de jeux mobiles.
Cet aperçu a été réalisé dans les locaux parisiens de Nintendo. L’un des responsables de l’application nous a présenté son bébé durant près d'une demi-heure avant de nous laisser jouer durant 30 minutes sur un iPhone 7 Plus. Notez que la version de Super Mario Run que nous avons testé n’était pas tout à fait finale.
Mario fait le tour du monde
Super Mario Run est composé de trois grands modes de jeux, nous commencerons donc par le plus classique baptisé "Tour du Monde". À travers 6 mondes composés de 4 niveaux (soit 24 stages), nous contrôlons le bon Mario à travers de niveaux horizontaux que les fans ne renieraient pas. Nous retrouvons en effet toutes les ambiances classiques de la franchise, dont le royaume Champignon, le manoir de Boo, la caverne de Bowser et bien d’autres. L’objectif est, vous vous en doutez, d’atteindre le drapeau situé tout au bout du stage en récupérant un maximum de pièces jaunes, mais également les cinq jetons indispensables pour considérer votre run comme parfaite.
En effet, avant de lancer votre run, vous pouvez choisir votre niveau de difficulté (rose, violet ou noir) ce qui influencera le placement des cinq pièces. Cela offre donc une forme de rejouabilité à chacun des niveaux, portant ainsi le nombre de défis de ce mode Tour du Monde à 72. Une quantité passable pour les joueurs qui souhaitent absolument venir à bout de tous les aspects du jeu, mais qui peut potentiellement être divisé par trois et s’avérer un peu chiche pour les joueurs les plus casuals. Voici donc pour le principe, passons maintenant à la pratique.
L’objectif des développeurs était assez clair, proposer un titre qui ne se joue qu’à un doigt, mais suffisamment technique pour attirer les fans historiques de la licence. Dans les faits, notre Mario court donc tout seul le long de ses niveaux horizontaux, tandis que nous sommes chargés de le faire sauter d’un simple tap sur l’écran. C’est bien simple me direz-vous. Certes, mais même si nous pourrions résumer grossièrement le gameplay du titre à ce rapide constat, il existe en réalité tout un lot de techniques différentes réalisables en swipant, en laissant appuyer, en double tapant, mais surtout en tapant en rythme. On s’en rend vite compte, le gameplay de ce Super Mario Run se rapproche de celui d’un jeu de rythme, la musique synchronisée en moins. Comme on aime le dire, il s’agit d’un titre facile à prendre en main, mais difficile à maîtriser. Un vrai point fort pour séduire les fans de la licence. Après quelques courses réussies et des centaines de pièces ramassées, Nintendo vous donne rendez-vous dans le mode Kingdom.
Un royaume à reconstruire
D’un simple tap sur le menu principal, vous vous retrouvez face à un royaume Champignon complètement détruit par le vil Bowser. Les petits Toads font donc appel à vous (et vos pièces d’or) pour tout reconstruire, ô grand architecte. Par l’intermédiaire d’une boutique utilisant les pièces d’or pour devise, il est ainsi possible d’acheter diverses structures à placer comme bon vous semble sur les différents emplacements de votre jardin. Tantôt cosmétiques, tantôt utiles, ces bâtiments vous permettent par exemple d’accéder à des niveaux bonus (jouables toutes les 8 heures). Plutôt sympathique à entretenir, cette petite ville peut s’agrandir en fonction de vos besoins, à la manière de divers jeux mobiles tels que Les Simpson : Springfield ou Le Village des Schtroumpfs.
Mais contrairement à ces titres, il n’est pas utile de débourser de vrais euros pour espérer prospérer correctement. Nous reviendrons sur le modèle économique un peu plus tard, mais c’est surtout d’habitants dont vous aurez besoin pour peupler votre village. Pour les attirer, il faut aller chercher du côté du troisième mode majeur de Super Mario Run nommé "Défis Toad".
Impressionnez les tous !
Les Toads sont impressionnables, c’est bien connu. Pour les attirer, il suffit de s’adonner à un petit concours de pirouettes contre un autre joueur lambda. Il s’agit donc bien d’un duel de skills, mais en différé puisque, comme dans les jeux de course, vous concourrez face au fantôme de votre adversaire. À travers un niveau donné, il faudra donc effectuer les plus belles pirouettes (consultables via la bible des techniques disponibles sur le menu) pour voir des bonhommes champignons vous féliciter. Si vous réussissez à remporter la compétition, un nombre de Toads proportionnel à votre performance et au niveau de votre concurrent rejoindra votre village.
Notez bien que ces duels se font en différé et que d’autres joueurs pourront donc affronter votre fantôme alors que vous n’êtes pas connectés. Pas de panique, vous ne perdrez pas vos petits habitants pour autant. Plutôt sympathique pour les amateurs de challenge, ce mode "Défis Toad" est d’autant plus agréable qu’il est possible de choisir l’adversaire que l’on souhaite affronter avant de commencer. Son niveau étant affiché, il est ainsi possible de se faire une petite partie facile sur le pouce entre deux arrêts de bus, ou de se lancer un vrai défi lorsque l’on se sent fin prêt. Bref, il s’agit d’un excellent mode pour progresser sur ce jeu qui s’avère somme tout assez technique.
Du Mario, du vrai
Vous avez pu voir à travers ces lignes que nous sommes pour le moment particulièrement séduits par ce qui nous a été présenté. Tout d’abord, car nous avons affaire à un véritable jeu Mario. Nintendo a conscience des limitations d’une dalle tactile et a donc adapté le gameplay de son application en conséquence. Malgré l’utilisation d’un seul doigt, notre héros jouit d’un panel de coups riche et bien pensé. Graphiquement ensuite, nous retrouvons avec joie tout l’univers coloré de la franchise avec une qualité difficilement critiquable. Vous l’aurez donc compris, Nintendo ambitionne clairement de mettre au monde un véritable jeu Mario et non pas un simple ersatz d’un Mario Bros. Cela explique donc le prix relativement élevé pour une application mobile (9,99 €) puisque le titre semble avoir reçu le même polish que ses homologues Nintendo 3DS qui sont, eux, vendus bien plus cher.
Notez toutefois que le titre sera accessible gratuitement de base, offrant les trois premiers niveaux du premier monde et vingt secondes de son quatrième pour vous faire une idée. Pour 9,99 €, vous débloquerez ainsi tout le contenu de l’application une bonne fois pour toutes, y compris certaines fonctionnalités que nous n’avons pas pu tester. Cela comprend les duels contre des amis ou encore la liaison avec un compte My Nintendo. Enfin, notez que si nos essais étaient tout à fait fluides sur iPhone 7 Plus, notre interlocuteur nous a confirmé qu’il faudrait au moins un iPhone 5C pour faire tourner l’application.
Ce Super Mario Run se présente particulièrement bien. Evitant de tomber dans la facilité du simple runner profitant du nom de sa mascotte, Nintendo compte bien proposer un véritable titre digne de la 3DS aux amateurs de smartphones. Alors oui, le prix peut paraître bien élevé pour une application mobile, mais nous avons affaire à un titre aussi qualitatif que n’importe quelle œuvre de la firme. Malgré sa relative accessibilité, le gameplay peut vite devenir technique pour les plus exigeants. Le seul bémol est à chercher pour le moment du côté du nombre de stages disponibles dans le mode "Tour du Monde" qui reste léger. Si la firme de Kyoto se décide à alimenter régulièrement son application en niveaux et ce, gratuitement, alors elle tiendra certainement un best-seller.