Spin-off de la franchise Shin Megami Tensei, le J-RPG Persona débarqua en 1996 sur PlayStation et reçut les louanges à la fois de la presse et du public. Par la suite 7 jeux estampillés Persona virent le jour sur les différentes consoles de Sony avec en 2008 Persona 4 sur PlayStation 2. Puis la série disparut des écrans radars à l’exception d’épisodes annexes jusqu’en l’an de grâce 2016.
Edité par Atlus (Deep Silver pour la version PAL), Persona 5 est disponible depuis le 15 septembre 2016 au Japon uniquement ; la sortie européenne étant quant à elle prévue pour le 14 février 2017 sur PlayStation 3 et PlayStation 4. Cette période de gestation de 8 ans a-t-elle été bénéfique à la série ? Persona 5 est-il à la hauteur de ses aînés ? Les surpasse-t-il ? Le Tokyo Game Show 2016 fut l’occasion d’approcher la créature, ne serait-ce que quelques minutes, et d’apporter plusieurs éléments de réponses !
Bande-annonce de Persona 5 à l'E3
Au cours de ce Tokyo Game Show, la chance nous a été donnée de poser enfin les mains sur Persona 5 durant une session de jeu de 10 petites minutes. Nous avons ainsi pu arpenter un musée et nous adonner aux joies de l’infiltration et du combat au tour par tour, Persona à l'appui.
Une vie d’étudiant tokyoïte
Première différence et non des moindres, Persona 5 quitte l’air frais et l’atmosphère verdoyante du quatrième épisode et arpente un Tokyo moderne à la fois riche et vivant à en croire les bandes-annonces et screens et donc les promesses de l’éditeur. Fidèle à la franchise, le héros se caractérise encore et toujours par son manque d’éloquence et pour cause, ce dernier est tout bonnement silencieux durant les 80 heures de jeu promises par Atlus.
Le joueur incarne donc un étudiant vaquant à ses occupations de jeune adolescent. Entre les cours au lycée Shujin et les amourettes, la dimension sociale est toujours aussi présente et fait partie intégrante de l’aventure avec des relations humaines toujours plus poussées. La routine de l’écolier donc. Les études obligatoires, les vacances scolaires et autres week-end jalonnent la vie d’un héros aspirant à changer les choses. Dans Persona 4, les personnages réagissaient aux événements. Le récit prenait ainsi la forme d’une enquête là où Persona 5 prône la proactivité avec une ribambelle de protagonistes rêveurs ayant pour objectif de combattre la corruption gangrenant Tokyo, avec à leur tête un héros masqué vêtu de noir, ce nouvel épisode tournant d'ailleurs autour du thème du voleur.
Fort heureusement, ces étudiants ne se contentent pas de survivre à la redondance de leur existence mais combattent les forces occultes sévissant au coeur de la capitale nippone. Persona 5 est avant tout un RPG et non une simple simulation sociale.
Des forces occultes à l’oeuvre
Tokyo souffre d’un mal qui la ronge. L’occulte souille une cité corrompue et nos jeunes héros n’ont qu’une idée en tête, faire le ménage. Cherchant à innover sans jamais faire défaut à la formule ayant fait le succès de la série, Persona 5 conserve bien entendu les combats au tour par tour au coeur de donjons aléatoires ou non et appelés Palaces dans le cadre de l’histoire.
Durant notre session de jeu, nos jeunes combattants déambulaient au coeur d’un musée infesté par des gardes un tantinet véhéments. Et l’attaque frontale bien que téméraire laissera l’initiative à votre adversaire alors qu’un assaut par surprise vous donnera l’opportunité de frapper le premier, un avantage certain face aux ennemis les plus coriaces. L’infiltration ! Dans un RPG au tour par tour, cela prête à sourire et pourtant ces phases de gameplay s’avèrent efficaces et prenantes. Usant des mécaniques inhérentes au genre... se coller à un mur, se faufiler, éviter les détecteurs, étudier les rondes des gardes confèrent au titre un intérêt tout particulier entre 2 combats et donc à la progression.
Et Persona 5 ne serait pas un Persona sans ces entitées belliqueuses vous apportant une aide précieuse et qu’il faudra enrôler au préalable afin d’exploiter leurs pouvoirs (attaques directes, soins aux alliés…) durant les affrontements. Les démons à l’agonie n’attendant que le coup de grâce pourront ainsi être “recrutés” par un simple jeu de persuasion dépendant avant tout des choix effectués durant une courte scène de discussion entre vous et ladite créature. Et cet éventail de possibilités complète un panel d’actions attendues, à savoir des attaques de mêlée et à distance ou encore une garde permettant de se protéger d’un assaut une fois le tour de l’adversaire débuté.
Persona 5 : Le combat en équipe
La perfection au bout du crayon
J-RPG drapé dans une esthétique “manga”, l’équipe de développement derrière le magnifique Catherine a une nouvelle fois fait des siennes. Cinématiques 2D en animation traditionnelle que ne pourrait renier le studio Madhouse (One Punch Man, Btooom!, Highschool of the Dead, Gungrave, Trigun…), interface et menus stylisés à l’extrême, le moindre détail reflète à l’écran le savoir-faire des artistes officiant sur le projet. Et la direction artistique dans son ensemble n’a rien à envier aux autres jeux réalisés en cell-shading. La débauche d’effets pyrotechniques et la baffe visuelle constamment assénée à nos rétines d’ores et déjà “tombées en amour” font de ce Persona 5 un modèle du genre.
Attendu tel le messie par toute une communauté de fans, Persona 5 confirme le bien-fondé d’une attente qui aura duré 8 longues années. Fidèle à la série par ses choix de gameplay tout en innovant avec parcimonie afin de rendre l’aventure toujours plus épique, ce nouvel opus s’offre des visuels à même de faire pâlir la concurrence. A surveiller de prêt, le titre d’Atlus accostera sur nos rives d’ici février. Et pour les plus impatients, l’import saura répondre à vos exigences dès à présent.