Depuis son annonce pendant l'E3 2015, World of Final Fantasy s'est fait plutôt discret dans les médias. Avec ses airs kawai et son principe de capture de monstres, le titre semble s'adresser à un jeune public. Mais qu'a-t-il vraiment à proposer ?
Il s'agissait d'une session de deux heures sur une version complète du jeu, avec voix anglaises et textes en français. La session était sur PS4 dans les locaux d'un représentant de Square Enix.
La mémoire dans la peau
De prime abord, un titre qui mélange plusieurs éléments issus d'anciens Final Fantasy et qui permet d'en capturer les monstres pour les faire évoluer est déjà un concept très alléchant. La licence est une telle banque de souvenirs et d'émotions qu'il faudrait des décennies pour en exploiter tous les filons. D'ailleurs, l'aspect capture de monstres n'est pas nouveau dans la série et s'avérait même primordial dans le gameplay de Final Fantasy XIII-2. Bien sûr, World of Final Fantasy fait évoluer le concept. Mais avant de nous attarder là-dessus, expliquons le contexte.
Lann et Reyne sont deux jumeaux qui ont perdu la mémoire. A la recherche de la vérité sur leur passé, ils voyagent à Grymoire, un monde qui mélange beaucoup d'éléments des univers Final Fantasy. Il ne faudra donc pas être étonné de croiser Cloud ou Tidus sur votre chemin, donc. En bon vieux J-RPG à l'ancienne, vous pouvez discuter avec les personnages que vous croisez et ainsi déclencher des quêtes tout en faisant avancer le scénario principal. Le design chibi des persos et les décors colorés et lumineux offrent un vrai cachet au titre et la réalisation, bien qu'en deçà des méga-productions, reste de qualité, notamment en ce qui concerne le voice-acting conséquent. A ce sujet, sachez que World of Final Fantasy prend la route de l'humour et du second degré avec des personnages loufoques, à commencer par Lann, toujours à côté de la plaque. Bref, l'idée de Square Enix est de proposer une aventure rafraîchissante tout en offrant beaucoup de contenus.
Les uns sur les autres
Et en termes de contenu justement, le peu que nous avons pu voir nous a clairement alléchés. Car sous ses visuels colorés et son côté bon enfant, World of Final Fantasy cache un système de capture, d'évolution et de combat qui pourrait bien s'avérer accrocheur et déboucher sur une licence à part entière. Pour résumer, vous pouvez capturer des Myrages (les monstres), chose sur laquelle nous reviendrons plus tard. Il existe trois tailles de Myrages, petit/moyen/grand, ce qui a une importance capitale puisque vous pouvez former des « pyramides » avec vos personnages. En gros, vous pouvez placer un petit sur un moyen/grand et un moyen sur un grand, ce qui permet de faire des sortes de totems vivants de deux ou trois personnages, au choix. Selon les personnages dans votre pyramide, il est possible de gagner différents bonus. Par exemple, si vous mettez plusieurs personnages qui utilisent le feu, vous débloquerez des compétences plus puissantes. D'un autre côté, certains personnages ont des attaques qui prennent l'élément de la dominante élémentaire de la pyramide, ce qui vous permet donc d'influer sur les compétences de chacun. Si dans la plupart des cas, jouer en pyramide est une bonne idée d'un point de vue défensif (les stats de tous les persos s'additionnent, à commencer par les HP), il peut s'avérer intelligent de se séparer en combat pour utiliser les attaques de chacun des personnages indépendamment, ce qui permet une meilleure diversité des actions. Vu qu'il est possible de passer du mode pyramide au mode « chacun pour sa pomme » à volonté en combat, attendez-vous à le faire souvent selon la situation, en sachant que cela vous coûte l'action du tour.
Bien sûr, pour appréhender chaque situation et prendre les bonnes décisions, il faut avoir le temps d'analyser les phases de combat, raison pour laquelle World of Final Fantasy a opté pour le tour par tour à l'ancienne avec un système CTB proche de Final Fantasy X. Vous savez donc qui attaque dans quel ordre ce qui peut avoir une importance quand il s'agit de se défendre d'une grosse attaque ou d'éliminer certains ennemis en priorité. Bref, du classique à ce niveau-là même si le système de pyramide rajoute une nouvelle dynamique stratégique : En plus des dégâts potentiels infligés, vos attaques et compétences ont des statistiques de déstabilisation. Il vous est ainsi possible de casser une pyramide ce qui a pour mérite d'assommer tous les personnages et de réduire leur potentiel défensif et leurs attaques combinés. Evidemment, les monstres peuvent faire la même chose à vos pyramides. Quoi qu'il en soit, assimiler tout ce qui peut impacter les combats demandent une certaine dose de réflexion fort bienvenue.
World of Final Fantasy : Neuf minutes de gameplay
Attrapez-les tous !
Mais comme nous le disions, les Myrages qui vous servent au combat doivent être capturés, ce qui représente une grosse partie de l'intérêt de World of Final Fantasy. Si un jeu comme Pokémon vous demande de baisser les points de vie d'un ennemi avant de lui balancer une Pokéball en pleine poire, World of Final Fantasy fait dans la variation et chaque ennemi à son fonctionnement propre. D'une, vous devez en théorie disposer d'un prisme spécifique pour capturer le monstre (sauf le premier de chaque race). De deux, il faut souvent avoir effectué une ou plusieurs actions pendant le combat au préalable. Avoir effectué une attaque physique, avoir éliminé tous les autres ennemis, pour savoir ce qui déclenche la possibilité de capture, il est préférable d'utiliser la compétence Acuité sur l'ennemi en question. Bien sûr, il est à supposer que les ennemis les plus difficiles à capturer auront des pré-requis complexes (altération d'état, etc).
Bref, si des heures et des heures de jeu semblent se profiler pour les collectionneurs, les pointilleux et les fans de la saga Final Fantasy, il reste à savoir ce que valent les phases d'exploration. En ville, la culture du détail de Square Enix tend vers des résultats plutôt agréables à l'oeil, même s'il ne faut pas espérer voir des cités de la taille de Rabanastre dans Final Fantasy XII. Un léger manque de vie qui se retrouve par contre dans l'exploration et les donjons (en tout cas le donjon que nous avons visité). Quelques chemins et dénivelés creusés dans la roche et voilà votre route vers le boss. Hormis les combats aléatoires et les quelques coffres plus ou moins cachés, le seul intérêt résidait dans la présence de stèles sur lesquelles il faut placer plusieurs Myrages jusqu'à obtenir le bon poids et la bonne densité élémentaire afin d'activer un mécanisme. Si certaines stèles bloquent totalement le chemin, d'autres permettent d'accéder à des coffres annexes contenant des objets fort utiles.
La session de jeu se finissait sur une rencontre intéressante en information avec les chimères Ramuh, Shiva et Ifrit. Outre la surprise de les entendre parler, ces derniers nous offraient la possibilité de combattre l'un d'entre eux dans un combat de boss des plus classiques, à la fin duquel on récupérait un prisme pour capturer la chimère combattue (dans mon cas, Shiva). Impossible de la capturer maintenant, mais nul doute que le prisme servira plus tard, confirmant donc la façon dont on récupérera ses puissantes entités.
World of Final Fantasy : Trailer FR
World of Final Fantasy cache bien son jeu. Sous ses airs mignons, le J-RPG de Square Enix cache un gameplay proche de Final Fantasy X qui se mélange avec un étonnant système de pyramide et la possibilité de capturer et de faire évoluer des monstres. Addictif sur son principe, le titre propose aussi un design réussi et un voice-acting complet de qualité. Si les phases d'exploration manquent un peu de vie, on est tout de même content de retrouver l'esprit Final Fantasy dans un J-RPG à l'ancienne avec un système efficace.