Divinity : Original Sin (DoS pour les intimes) n’aura pas volé ses critiques élogieuses ! Récompensé d’un excellent 19 sur 20 dans nos colonnes pour sa version Enhanced, le RPG des Belges de Larian Studios se dotera d’une suite en 2017. Si nous avions déjà eu l’occasion d’approcher un premier build de cette séquelle en août dernier, les développeurs sont récemment venus à Paris afin de nous présenter l’avancement du projet. Plus vaste, plus ambitieux, doté de personnages au caractère plus marqué, Divinity : Original Sin II (DoS 2) s’annonce comme le digne successeur de son illustre grand frère. L’impatience vous gagne-t-elle ? Pas de panique, puisque l’accès anticipé du jeu débarque dans quelques semaines à peine, le 15 septembre prochain sur Steam.
Divinity : Original Sin 2 annonce son accès anticipé
Une création de personnage plus avancée
Dès l’étape de création de personnage, Original Sin 2 fait évoluer la formule du premier volet vers encore plus de personnalisation. Si de nouvelles races font leur apparition (Nains, Hommes Lézards, Elfes Noirs etc.), une foule d’autres options viennent combler les attentes des amateurs de JDR. On ne créera qu’un seul et unique personnage dans cette suite au contraire de DoS 1 où il fallait déterminer l’apparence et la classe de Scarlett et de Roderick. Mais rassurez-vous, des compagnons de route viendront se joindre à vous bien assez tôt. Le RPG de Larian propose une sélection enrichie de 13 classes dont des mages de bataille, des guerriers, des chamans, des Clercs, etc. Libre à vous ensuite de leur attribuer des compétences et statistiques de base tout en gardant à l’esprit que chacune des races dispose désormais de talents spécifiques liés à leur background. Les Elfes Noirs disposent par exemple de la compétence “cannibalisme”, un appétit vorace leur permettant de se nourrir de dépouilles pour en explorer les réminiscences de mémoire ; tout un programme !
Et puisque l'appétit de Larian d’aller toujours plus loin dans la liberté accordée au joueur semble lui aussi insatiable, une autre option offre le choix d’un instrument de musique lié à son personnage. Violon, flûte, violoncelle, cette fonctionnalité se veut liée à l’immersion. De nombreux passages de l’ost du jeu seront accompagnés de manière dynamique par l’instrument choisi en début de partie.
Des Tags et des Histoires
Les développeurs insistent sur l’arrivée d’un nouveau système de tags. Le joueur est désormais libre d’associer certaines “étiquettes” à son personnage afin de lui définir une identité encore plus forte que le passé. Dans les faits, les tags influencent grandement le comportement du monde envers vous. Ils prennent la forme d’archétypes moraux ou de ligne de conduite ouvrant de nombreuses opportunités de dialogue et d’interactions directes avec l’environnement. Dix tags existent pour le moment, on y retrouve des profils comme le Soldat, le Champion, le Mystique, le Scolaire, le Bouffon, etc. Il est en ce sens tout à fait possible d’envisager de créer un personnage Lézard, de classe Lame Noire et de lui associer les tags de Bouffon et de Champion afin de lui conférer un caractère jovial mais hyper déterminé. Imaginez les possibilités de dialogues qu’un tel système est susceptible d'ouvrir dans un RPG aussi tentaculaire et organique qu’Original Sin !
À ce système de création très avancé du personnage, Larian ajoute une autre nouveauté de taille : l’arrivée de personnages pré-construits, dotés d’un background, d’une histoire et de motivations propres. Baptisées “Origin Story” cet ajout promet d’étendre les possibilités narratives du jeu. Quatre personnages sont, pour le moment, disponibles et ils s’avancent tous avec un scénario inédit. Le Prince Rouge, reptile cramoisi aristocrate devra composer avec la destinée de son peuple, Sebille, une Elfe tout juste évadée de son esclavage mettra tout en oeuvre pour se venger de ses anciens bourreaux. On composera aussi avec Lohse, une humaine en apparence normale, mais en réalité possédée par des démons.
Bien que ce casting possède des tags prédéterminés liés à leurs différentes histoires, le joueur aura tout de même la liberté de choisir leur classe ainsi que leur apparence. Cette fonctionnalité présente l’intérêt d’offrir des missions uniques et de nombreux dialogues supplémentaires avec les PNJ. Toutes ces destinées sont appelées à s’entrecroiser au fil de l’aventure afin de créer une trame scénaristique d’une importante richesse. Dans sa quête de vengeance, Sebille tient à un certain moment l’opportunité d’assassiner un Lézard dont le nom figure sur sa liste de cibles. Si elle parvient à ses fins, elle modifiera le cours de l’histoire liée au personnage du Prince Rouge puisque ce dernier devait lui aussi parler à ce fameux Lézard ! Lorsque l’on sait que Divinity Original Sin 2 est jouable en coopération jusqu’à quatre joueurs, on imagine déjà l’impact de ce genre de décisions sur l’intrigue vécue par chacun des membres de l'escouade.
Il nous semble donc être plus intéressant de jouer avec un personnage pré-conçu par les créateurs du jeu. En effet, créer son héros de toute pièce ne risque-t-il pas de nous priver d’un important volet narratif ? Pas vraiment en fait ! Larian a pensé à tout en permettant au joueur de recruter assez facilement ces fameux héros dotés d’une histoire unique. Il suffit ensuite de prendre la main sur eux pour vivre chacune de leur destinée au sein même de votre groupe.
1000 ans plus tard, dans le monde d’Original Sin
La trame d’Original Sin 2 se déroule 1000 après les évènements du premier jeu, lors d’une période bien sombre pour les utilisateurs du pouvoir de la Source. Respectés mais craints dans DoS 1, ils sont désormais traqués puis emmenés à l’écart du monde dans une prison située sur une île isolée. C’est ce même archipel que les joueurs auront l’occasion d’explorer de fond en comble pour l’Early Access Steam du jeu prévu le 15 septembre prochain. La décision d’enlever les utilisateurs de la Source revient à un personnage important, sans doute le grand méchant du jeu, l’Évèque Alexander à la tête d’un ordre religieux que l’on imagine déjà ultra inquisiteur et fanatique.
Notre personnage se réveille échoué sur la côte de cette île tandis que les morceaux d'épave du navire de prisonniers qui le transportait en ces lieux sont éparpillés sur la plage. Seul rescapé du naufrage, il porte toutefois autour du cou un collier magique l’empêchant d’utiliser ses pouvoirs liés à la Source. On comprend alors que nous étions destiné à croupir dans les cachots de cette prison.
Le chapitre d’intro de DoS 2 se déroule dans l’enceinte et autour de Fort Joie (Fort Joy en anglais). La zone fourmille littéralement de PNJ avec lesquels interagir, de passages dérobés et d’environnements à explorer. Si le tout bénéficie encore de l’écriture humoristique propre au studio belge, on découvre une ambiance plus sombre et plus mature avec des personnages au caractère plus tranché que par le passé. Le moteur du jeu fait aussi un pas en avant, côté technique d’une part avec des textures plus fines lorsque l’on zoom sur les décors, côté artistique de l’autre avec une approche plus réaliste des personnages en opposition avec le style adopté pour Original Sin 1.
S’il faudra tout faire pour réussir à s’évader de cette île, il n’est pas dit que tous les joueurs utiliseront le même cheminement pour y parvenir. L’approche systémique totale d’Original Sin 2 offre bien des manières détournées de compléter une quête. Ajoutez à cet océan des possibles les interactions liées à la coopération plus ou moins amicale entre les joueurs, et vous commencez à comprendre pourquoi le jeu s’annonce comme l’un des tous meilleurs RPG de sa génération.
Coopération hostile
On vous en parlait déjà dans notre premier aperçu, mais la coopération entre joueurs (jusqu’à 4 en ligne) dans Original Sin 2 ne prend pas l'allure d'un simple fleuve tranquille. Avec une galerie de personnages aux motivations aussi variées, des conflits éclateront à coup sûr lors des prises de décision de certaines quêtes. Au lieu de prendre le parti de la conciliation, pourquoi pas ne pas régler les divergences d’une manière un peu plus fourbe ou brutale ? En effet, rien n’empêche l’un de vos coéquipiers d’aller froidement abattre la cible que vous aviez pourtant prévu de sauver s’il estime que son acte sert son propre intérêt. Et pourquoi ne pas glisser un objet volé dans l’inventaire d’un allié pour que ce dernier se fasse pincer par la garde locale puis jeter en prison ? Qui sait où ces différentes interactions laissées au libre-arbitre du joueur pourront mener le scénario ?!
À notre plus grande satisfaction, l’arbitrage des décisions via le mini-jeu de “Pierre Papier Ciseau” disparaît de DoS 2. Trop peu représentatif de la qualité globale du volet RPG du jeu, il est remplacé par une foule de nouvelles options de dialogues liées aux caractéristiques et tags de vos personnages.
Le feu, ça brûle et l’eau, ça mouille !
Original Sin 2 reprend le concept de batailles au tour par tour du premier volet et y ajoute pas mal de nouveautés pour rendre le tout encore plus profond et plaisant à jouer. De mémoire de joueur, l’approche des combats de Larian basée sur les interactions entre les différents éléments représente ce qu’il s’est fait de mieux en la matière depuis bien longtemps dans le vaste monde du RPG.
Le premier ajout de taille de cette séquelle concerne l’apparition de nouvelles barres d’armures au-dessus du portrait des ennemis et du joueur. Tous les personnages disposent désormais d'une protection physique et magique symbolisée par un bouclier qu’il est nécessaire de faire tomber à zéro avant de pouvoir véritablement attaquer la cible. Tant que ces protections sont actives, il est impossible d’utiliser vos sorts de contrôle sur l’adversaire ! Si l’ennemi du moment dispose de 100 points d’armure physique et que vous utilisez sur lui une attaque causant 120 points de dégâts, alors ce dernier ne subira que 20 points de dommages, les 100 autres ayant été absorbé par son bouclier. En revanche, une fois la valeur de cette protection tombée à 0, elle disparaît et la cible devient alors vulnérable à toutes vos attaques. Ce système lié a été introduit en jeu afin d’éviter l’utilisation abusive de certaines capacités de contrôle. Notez toutefois que certaines techniques passeront au travers de ces protections.
L’autre nouveauté réside dans l’arrivée d’une statistique appelée la mémoire. À la manière d’un Dark Souls, le joueur ne pourra se rappeler que d’un nombre limité de sorts à utiliser lors des combats. Si votre grimoire débordera toujours autant de compétences, il faudra choisir quelles techniques vous souhaitez faire apparaître dans votre barre d’action. La mémoire est une statistique qui augmentera au fil des niveaux et certains joueurs y dépenseront très certainement plus de points que d’autres pour un plus large éventail de possibilités. On rappelle aussi que de nouvelles écoles (dont la Nécromancie prévue pour bientôt), techniques, et animations enrichiront un système de combat au tour par tour déjà riche et complet.
Du côté des interactions entre les éléments, les développeurs introduisent entre autres nouveautés une technique permettant de changer l’état de certaines surfaces au sol. Un feu - qui d’ordinaire brûlerait vos personnages - peut être converti en flammes sacrées soignant les humanoïdes et infligeant plus de dégâts aux morts-vivants. À l’inverse, il peut aussi être maudit pour se muter en une substance enflammée poisseuse dont les cibles auront beaucoup de mal à s’en débarrasser. On nous promet beaucoup plus de verticalité lors des combats avec différents bonus liés au placement en hauteur de nos unités. Amis archers et autres mages, pensez donc à escalader certaines parois pour envisager les affrontements par le haut !
L’arène est en feu !
La mécanique ultra plaisante des combats d’Original Sin prendra une autre dimension dans le nouveau mode arène du titre. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un mode où deux joueurs pourront se faire affronter leurs troupes de quatre personnages dans un environnement fermé pensé pour le combat. Entre les plateformes en hauteur, les tonneaux explosifs, les bidons d’eau et les multiples murs et piliers derrière lesquels se cacher, la dimension stratégique au tour par tour créée par Larian exprimera ici son plein potentiel. Le joueur trouvera aussi des arènes dans la plupart des grandes villes de l’aventure principale afin d’y affronter quelques champions locaux ou pourquoi pas aussi ses propres amis du mode coop en cas de conflit d’intérêts.
Plus riche, encore plus permissif et plus tactique côté combats, Divinity Original Sin 2 s’annonce comme une suite ambitieuse dotée d’une originalité rarement vue dans le milieu du RPG. Les belges de chez Larian risquent de nous offrir un nouveau petit bijou de créativité sous forme de déclaration d’amour à l’essence même du jeu de rôle : la liberté ! Tiendrait-on déjà entre nos mains le futur GOTY RPG de 2017 ? Début de réponse dès le 15 septembre prochain, date à laquelle sortira l’Early Access du jeu sur Steam.