En 2014, le spin-off Horizon de la licence Forza s'installait durablement dans le coeur des amateurs de jeux de course, avec un Forza Horizon 2 de grande classe. Moult autos s'offraient aux joueurs qui pouvaient filer à toute allure dans des paysages somptueux fleurant bon la lavande et les cyprès chauds. Une ode à la belle mécanique, s'adressant autant aux passionnés de carrosseries étincelantes qu'aux profanes d'un genre en perte de vitesse. Alors forcément, on avait hâte de savoir quel nouveau terrain de jeu nous offrirait Playground Games pour ce nouvel opus. Après le sud de la France et le nord de l'Italie, cap sur l'Australie et sa beauté sauvage !
Nous avons pu essayer Forza Horizon 3 dans deux situations différentes : d'abord sur le Xbox Showcase, sur PC et Xbox One S ; puis en behind-closed doors, dans un espace plus confidentiel aménagé par Xbox, où le jeu n'était disponible que sur Xbox One S. Chaque session s'est effectuée à la manette.
A sa sortie en septembre 2014, Forza Horizon 2 avait accompli un tour de force : le jeu était parvenu à réconcilier une partie du grand public avec les jeux de course automobile. Ou presque. À la rédaction de Jeuxvideo.com, c'est notamment 87 qui s'était laissé séduire, alors qu'en temps normal, le bougre n'est pas franchement du genre à s'esbaudir devant une belle Italienne aux jantes immaculées. Seulement voilà, le titre de Playground Games était une exclusivité Xbox One, et comme pour notre amateur de black metal, nombreux furent ceux faisant l'impasse sur le titre. Voilà qui devrait changer avec cet Horizon 3, qui outre ses qualités premières, a en plus le mérite de sortir à la fois sur Xbox One, et sur Windows 10. Cette fois-ci, vous n'aurez donc aucune excuse.
Crocodile Buggy
Les fans de la première heure avaient fait un seul reproche à Forza Horizon 2 : le titre perdait la folie propre au premier épisode. En effet, le festival Horizon s'arrêtait chez nous, dans le sud de la France (Sisteron, Nice...) jusqu'au nord de l'Italie. Le jeu offrait des paysages splendides, bucoliques et raffinés, aux airs de publicité pour voiture de luxe. Trop propret, Horizon 2 ? Peut-être, en tout cas au goût de certains. En 2012, Le Colorado offrait des panoramas plus bruts, qui donnaient à Forza Horizon, premier du nom, une âme un peu particulière. Quelque chose que l'on retrouve dans ce nouvel opus.
L'Australie, telle que nous avons pu l'apercevoir lors de notre session de jeu à la gamescom, devrait constituer un formidable terrain de jeu. Le pays des kangourous offre une belle diversité de paysages et de routes. Forêts, plages, bush... L'ensemble est varié et excite notre curiosité. Nous n'avons pas pu voir les parties plus urbaines, malheureusement, mais l'on ne doute pas qu'elles nous feront le même effet. La démo mise à disposition des journalistes permettait de se glisser tour à tour derrière le volant d'une voiture ordinaire (dont la somptueuse Lamborghini Centenario, pardonnez du peu), d'un 4x4 non identifié et d'un buggy particulièrement nerveux. Sur bitume, avec toutes les aides à la conduite désactivées, Forza Horizon 3 et sa Lamborghini star offrent des sensations de pilotage identiques à Forza Horizon 2. Comprenez par là qu'il s'agit d'un jeu de course arcade qui requiert toutefois une certaine finesse, notamment lorsqu'il s'agit d'aborder certains virages. Néanmoins, comme ses prédécesseurs, Horizon 3 reste accessible à toutes et à tous. Les différentes aides à la conduite peuvent être activées/désactivées, en fonction de vos goûts ou de votre profil, à vous de faire votre sauce. Mais soyons honnête, c'est lorsqu'on retire toutes les aides que la conduite affirme le plus son caractère.
Un constat qui se confirme dès lors que l'on s'écarte des sentiers battus. Littéralement. Si Horizon 2 nous permettait de rouler où bon nous semblait, ce troisième épisode pousse le bouchon un peu plus loin, quitte à aborder de nouvelles surfaces. Traverser des champs de vigne à 180 km/h, vous trouviez ça grisant ? Alors vous devriez apprécier les petites virées en bord de mer, sur le sable chaud. Amusante dans Horizon 2, la conduite hors route est un véritable plaisir dans cette suite, notamment à bord du buggy que l'on a pu opposer à un hélicoptère... auquel était suspendue une vieille Jeep. Oui, la série n'a rien perdu de son côté grand-guignolesque et devrait proposer à nouveau une flopée d'événements tous aussi loufoques les uns que les autres. On remarque d'ailleurs que pour ces défis un peu particuliers, le jeu fait attention à soigner la mise en scène. Ainsi, tout le long de la course, l'on pouvait entendre le pilote de la Jeep se plaindre et donner des consignes à l'hélicoptère, qui avait une fâcheuse tendance à voler trop bas. Le tout était rehaussé de petits ralentis bien sentis qui conféraient à ces affrontements un côté Hollywood pas désagréable, puisque parfaitement dans le ton.
Dernière remarque, on apprécie que l'Australie vue par Playground Games soit si vivante, puisque cela donne un vrai cachet au jeu. Il y a deux ans, certains joueurs avaient estimé que Forza Horizon 2 était trop vide, notamment lorsque l'on roulait en ville. Si à l'heure actuelle, on ne peut dire avec certitude que cela a été corrigé (si tant est que l'on estime que c'est un véritable défaut), on constate qu'un effort a été consenti puisqu'en se baladant dans le bush ou en forêt, nous avons croisé un groupe de kangourous, et failli écraser un ou deux crocodiles. Des petits détails qui rendent l'ensemble plus crédible et nous rappellent que l'Australie n'est ni le Colorado ni le sud de l'Europe : c'est un pays sauvage, encore mal domestiqué par l'homme.
Deux versions différentes
Nous ne vous l'apprenons pas aujourd'hui, mais cette année, le nouveau Forza Horizon sera disponible en deux versions : la première sur Xbox One, l'autre sur PC Windows 10. À Cologne, nous avons pu essayer les deux versions du jeu. Mettons fin au suspense tout de suite : oui, la version PC est plus agréable à l'oeil. Clairement. Pour autant, la version console ne démérite pas. On note certes pas mal de clipping, surtout en forêt où la densité de la végétation semble mettre à mal la console (une Xbox One S, dans le cas présent), mais l'affichage ou le framerate n'en pâtissent à un aucun moment. De ce point de vue là, les développeurs de Playground Games ont fait du bon boulot, et de fait, les joueurs Xbox One ne se sentiront pas lésés.
Mais bien entendu, la version PC offre un tout autre niveau de détails, comme on pouvait s'y attendre. Sur la plage, aux pieds des falaises ou en forêt, le jeu impressionne vraiment, et rend honneur au travail des artistes du studio. Pas de doute, si vous êtes un joueur PC et que vous attendiez cet Horizon pour découvrir la série, vous devriez en avoir pour votre argent.
Forza Horizon 3 ne fait pas que reprendre les bases de son grand frère : il creuse plus loin. Toujours plus beau (surtout sur PC), toujours plus fou, le jeu se présente comme un excellent divertissement grand public, dans le sens où il devrait autant satisfaire les amoureux de belles autos, que les néophytes à la recherche d'un jeu de course pas comme les autres. Mêlant sans embarras amusement débridé et passion de la mécanique de précision, Forza Horizon 3 ne demande qu'à être exploré plus en détail, le 27 septembre prochain. Et très sincèrement, on a hâte.