Retour aux origines… Avec un peu plus d’idées qu’avant…

Une année après notre dernière preview réalisée sur le titre, les développeurs ressortent de l’ombre, plus confiants que jamais, et décident donc de faire tester leur titre pour la première fois à la presse. Exit les scripts et les environnements très fermés puisque nous revenons ici aux origines de la saga, avec une série de maps ouvertes dans un environnement géorgien du plus bel effet. Sur ce terrain de chasse, nous allons accomplir plusieurs missions principales ou secondaires. Quant au scénario, sachez que l’on campe ici le rôle de Jon North, sniper émérite américain débarqué sur le sol de Géorgie pour lutter contre des séparatistes. Son job ? Frapper fort, et frapper vite, mais quasi-systématiquement en solo.

Cette nouvelle structure nous permet donc d’arpenter une demi-douzaine de cartes montagneuses et sauvages, parsemées de zones habitées et militarisées. C’est à vous de trouver votre voie à travers les trois styles de jeu que sont Sniper, Ghost, et Warrior, afin de mener à bien vos divers affections, en récupérant en fin de mission des skill points suivant vos choix d’approche. Si vous la jouez bourrin, des points seront attribués en Warrior, Ghost correspondra en revanche à l’approche furtive, tandis que Sniper dépendra évidemment de vos talents de tireur d’élite à distance. Dans cette optique, le joueur a une liberté conséquente et votre style de jeu influencera donc directement l’arbre de talent de votre alter égo vidéoludique.

Observation, adaptation, précision

Comme expliqué dans la précédente preview, nous sommes ici libres du choix de missions et optons à chaque fois pour l’équipement approprié suivant le pitch et les disciplines exploitées, dévoilés dans le briefing. Une des 4 missions présentées nous demandait par exemple de repérer une cible dans une garnison et de l’éliminer. Cette dernière se terrait dans un bâtiment abandonné et lourdement surveillé. C’est donc « Sniper et Ghost » qui seront de mise ici et l’on optera en conséquence pour notre fusil de snipe et pour notre drone, gadget fort utile pour le repérage. Une fois arrivé sur les lieux, nous survolons la zone grâce au précieux robot volant, en prenant garde de ne pas se faire voir des ennemis. Dès que la cible est repérée, nos plans changent légèrement. En effet, l’angle n’étant pas évident depuis l’extérieur, on comprend qu’il va falloir se frayer un chemin jusque dans le bâtiment opposé à la cachette de l’ennemi et grimper les étages furtivement tout en éliminant quelques gardes au silencieux (un équipement choisi préalablement dans la cache d’armes).

Arrivé au 10ème étage de cet immeuble délabré, une fenêtre de tir s’offre à nous. Manque de pot, l’ajustement de notre frappe n’est pas vraiment évident et l’on notera au passage l’absence du célèbre point rouge déporté, lequel facilitait grandement l’exercice dans les modes de difficulté non-élevés sur les précédents épisodes. La cible est à plus de 200 mètres et la prise en compte du vent, de la respiration, de la force et du poids de la balle nous fait rater notre tir. Très vite, les hommes de main réagissent et comprennent qu’un tireur est caché dans le bâtiment opposé. Certains se précipitent alors sur les mortiers pour bombarder notre position, difficilement atteignable pour des tireurs. On arrivera tout de même à se dépatouiller de la situation en éliminant méthodiquement les assaillants venus vérifier notre présence, et finissons par éliminer la cible après quelques péripéties. Au passage, on remarque que les soucis d’IA du premier épisode semblent corrigés dans la plupart des cas même si un tireur adverse a tout de même réussi à nous repérer à distance au travers d’une porte pourtant fermée, ce qui trahit encore le petit travail d’ajustement nécessaire afin que le titre soit pleinement opérationnel. Après tout, CI Games a le temps…

Une fois la mission terminée, nous retournons à un des nombreux points de rendez-vous pour revenir en fast travel à notre planque pour sélectionner une nouvelle mission, laquelle propose une prise d’otages civils près d’une basilique. Ghost et Warrior étant de mise, nous optons ici pour l’AK, le drone, et utilisons les ressources récupérées dans des lieux-dits de la carte (zones civiles ou avant-postes ennemis) pour crafter de nouvelles balles pour notre fusil. Ces balles, à l’attention des soldats équipés de protections lourdes, nous seront peut être utiles pour la suite des choses... De toute façon, nous pouvons à tout moment choisir quel chargeur customisé nous allons utiliser pour un tir : une donnée tactique opérationnelle qui, dans le feu de l’action, apporte un peu plus de punch à la série, devenue si statique et prévisible lors de la sortie du second épisode. L’équipement préparé, nous nous rendons sur les lieux en véhicule, grâce à notre fidèle Lada Niva, au comportement approximativement proche d’une voiture de Far Cry 4. On croise en route quelques véhicules, tantôt ennemis, tantôt civils, et les développeurs assurent que nous pourrons tous les conduire dans la version finale.

Le point technique qui laisse perplexe

Puisque l’on est en route pour notre prochain objectif, tâchons d’observer un tantinet l’environnement. L’open world offre de très chouettes panoramas, malgré une optimisation pour l’instant complètement dans les choux : 15 à 25 FPS la plupart du temps, sur une Titan X, tout de même. Néanmoins, on savoure l’animation de la végétation, on apprécie le calme qui auréole notre exploration et sommes même impressionnés par la météo changeante et ses orages soudains : de quoi augmenter notre discrétion pour la mission à venir. Après que notre véhicule soit devenu inutilisable pour cause d’accident de la route, nous faisons le reste du chemin à pied, et là, c’est le drame… Nous mourrons plusieurs fois d'affilé, par mégarde, en tombant des falaises. « Mais vous n’avez qu’à faire gaffe à votre environnement » direz-vous sûrement. Seulement voilà, la physique du personnage de Sniper Ghost Warrior est lourde, beaucoup trop lourde, et ses déplacements continuent encore quelques instants lorsque l’on relâche les différents inputs.

Un réalisme abusif, qui s’apprivoise certes, mais qui laisse très souvent le joueur face à des morts stupides, comme celles que nous avons expérimenté de nombreuses fois en glissant sur 10 mètres avant de nous rendre compte que le calcul des dégâts de chute, encore en cours de travail, nous fait ici trop souvent mourir, même face à une glissade qui aurait été douloureuse mais loin d’être fatale. Un défaut qui devrait être corrigé, comme nous l’affirment les différents membres de l’équipe que nous avons pu rencontrer. Une chose est sûre, vous devrez oublier vos acquis de Skyrim : se coller à la paroi pour descendre une pente sans mourir ne fonctionne pas et il faudra avant tout anticiper les mouvements de votre personnage, y compris ceux qu’il fera une fois l’input relâché. La punition en cas de mégarde est quant à elle irrévocable : retour à la cache d’armes ou aux rares checkpoints en vigueur sur le build exploité. Manque de bol, si cela vous arrive en cours de mission, c’est la quasi-totalité de vos déplacements, repérages et éliminations que vous allez devoir vous farcir à nouveau. Gageons qu’au vu du nombre de morts expérimentées par les joueurs lors de cette session de test, le message semble être passé…

L’émerveillement et le plaisir de jeu font leur apparition

Mais revenons tant bien que mal à nos moutons et tâchons d’atteindre l’objectif de notre mission. A pied, il vous faudra compter sur le Scout Mod, un état d’esprit que notre sniper peut activer pour faciliter son repérage de l’environnement et mettre en surbrillance les zones d’escalade. Nous arrivons donc à la basilique en ruine qui sert de zone de mission et lançons le drone pour un repérage des lieux. L’exploration aérienne de l’intérieur du vieux bâtiment nous permet d’admirer de splendides vitraux dédiés au christianisme. Les puits de lumière y apparaissent et font jouer les couleurs, créant un moment de contemplation que l’on n’attendait pas d’un jeu de sniper : les troupes de CI Games ont semble-t-il mis le paquet sur le moteur graphique, quitte à se laisser « pour la fin » un énorme travail d’optimisation qui se pourrait bien être accompagné d’un downgrade graphique vu comme les bécanes de test avaient du mal. On connaît les prouesses de certains studios pour rendre une copie fluide tout en demeurant splendide, et espérons que ces compétences sont d’ores et déjà entre les mains du studio, histoire de ne pas sacrifier l’enveloppe graphique du titre au profit d’une fluidité d’affichage sur PC et consoles, pourtant essentielle à l’expérience de jeu.

De cette fameuse basilique, nous n’en verrons pas plus puisque les hommes des séparatistes ne tardèrent pas à repérer le drone, resté stationnaire pour nous permettre d’admirer les vitraux et de prendre quelques notes. L’appareil détruit, nous n’avions d’autres choix que d’aller au contact. Nous traquons donc la routine d'un soldat lambda pour mettre à terre ce dernier grâce aux techniques de CQC et surprenons son collègue pour le maîtriser et l’interroger, une démarche infructueuse pour l’instant. Soudain, des tirs de kalashnikov retentissent non loin de la basilique, sans qu’un soldat en faction ne soit surpris… C’est mauvais signe pour les otages et nous pressons le pas, abattant froidement les soldats qui quadrillent le passage menant au cimetière qui jouxte le lieu. Une fois sur place, c’est une fosse commune qui se dévoile, avec ses civils à genoux et ses bourreaux qui montent la garde… Un moyen de nous rappeler l’horreur de la guerre dans laquelle nous nous empêtrons. Ces quelques soldats ne posèrent pas trop de soucis à notre sniper émérite et leur exécution déboucha sur la fin de notre mission. De retour au campement, nous nous empressons de continuer l’aventure et essayons deux autres missions, moins mémorables, dans lesquelles l’élimination discrète rime avec récupération de données ou activation de panneaux de contrôle : la routine du FPS solo en somme. Nous garderons tout de même en mémoire cette fameuse mission de la basilique, qui apportait et mêlait avec brio contemplation artistique, prise de conscience éthique, implication, discrétion, infiltration et action.