Nous vous parlions en février dernier, voilà que Vampyr suspend ses ailes noires au dessus de l’E3 afin de nous refaire une démonstration de ses qualités. Et si les informations distillées n'étaient pas inédites à proprement parler, nous avons néanmoins profité du salon californien pour reprendre le pouls de ce projet hautement stimulant, et attendu pour 2017 sur consoles et PC.
Pour celles et ceux qui auraient loupé le train en marche, Vampyr nous contera le destin peu enviable de Jonathan E. Reid, chirurgien transformé en suceur de sang, et devant dès lors trouver un équilibre macabre entre sa nature première qui consiste à sauver des vies et son besoin irrépressible de sang, indispensable à sa survie. Si DONTNOD avait déjà mis en avant cet élément, cette présentation aura été l’occasion de constater à quel point cette soif aura des répercussions sur le semi open-world (construit autour d’un hub) synonyme d'un Londres victorien particulièrement léché.
En effet, le moins qu’on puisse dire est que le studio français a effectué un énorme travail pour rendre immersive la capitale du Royaume-Uni, grâce à de superbes jeux de lumière embellissant chaque rue et leur offrant une ambiance tantôt chaleureuse, tantôt oppressante. Cette recherche n’est toutefois pas seulement visuelle puisqu’elle sera aussi le reflet de vos actions, de vos choix, qu’ils soient bons ou mauvais. En effet, la dualité dont je parlais plus haut vous mettra face à des événements dont vous serez juges et bourreaux. Ainsi, en fonction de votre orientation (clémente ou punitive vis-à-vis des nombreux innocents et meurtriers peuplant les rues londoniennes), la ville se relèvera petit à petit de la grippe espagnole l’ayant ravagé et morcelé en quartiers mis en quarantaines ou, au contraire, baignera dans le sang. C’est d’ailleurs cette dernière option qui nous a été présenté durant la démonstration, une alternative synonyme de quartiers aux teintes rougeâtres complétement exsangues, et remplis de cadavres trainant dans les caniveaux. Une façon comme une autre de bien rappeler aux joueurs que les conversations à choix multiples ne seront pas simplement là pour surfer sur l’air du temps, mais qu’elles auront véritablement un impact sur la suite de l’aventure.
Rien de bien surprenant puisque DONTNOD a pensé à un système d’interaction avec les PNJ plutôt poussé, en ce sens que vous pourrez dans un premier temps savoir, grâce à vos dons, si une personne est malade ou non, si elle a commis un crime, tout en ayant accès à une biographie plutôt complète de cette dernière. Une fois ceci fait, vous pourrez récolter des indices et suivre différentes voies scénaristiques dont la résolution influera sur votre alignement ainsi que sur la « santé » de Londres. Par exemple, durant la séquence qui nous a été proposée, il était question de suivre un certain Joe, un petit caïd de quartier que Jonathan s’est fait un plaisir de croquer, non sans avoir auparavant usé de son pouvoir de persuasion afin de le mener dans une ruelle à l’abri des regards indiscrets. Résultat : les personnes sous sa coupe, à l’image d’un petit vendeur à la sauvette, se retrouvaient libérées de l’emprise de Joe, ceci permettant notamment d’avoir des objets à moindre coût. Et c’est cette imbrication entre les personnes, les quêtes, les choix et leurs conséquences qui semblent faire la force de Vampyr.
Ambitieux, le titre de DONTNOD l’est assurément autant dans sa forme, tirant partie de l’Unreal Engine 4, que dans son fond. Et si on demande encore à être convaincu par le système de combat (mixant pouvoirs et armes de longue et courte portée), sympathique mais relativement classique, le jeu des développeurs français s’annonce exquis dans son ambiance, et très intéressant dans les directions qu'il emprunte. L’attente sera longue d’ici à 2017, année probable de sa sortie, mais si les développeurs réussissent à maintenir le degré de qualité qu'ils se sont imposés jusqu'à présent, il se peut que nous tenions là un savoureux mélange entre Legacy of Kain et Penny Dreadful.