En préambule de cet E3 2016, nous avons pu nous rendre à la présentation du prochain Call of Duty. Le dénommé Infinite Warfare, qui est développé par les équipes d’Infinity Ward, aura donc cette année la lourde tâche d’assurer le roulement de trois studios qui travaillent sur la saga. Avec trois années de développement, la production des géniteurs de Ghosts (l’opus le plus décevant de ces dernières années) est plus que jamais attendue au tournant…
Cet aperçu a été réalisé dimanche 12 juin, d'après 3 vidéos sous embargo. Lors de la conférence Sony de Lundi 13 juin au soir, Activision a dévoilé deux des trois vidéos dont nous ne pouvions parler avant. Vous comprendrez donc que certains aspects du titre sont ici traités alors que le public connait déjà ces spécificités.
Le cadre historico-stratégique d’Infinite Warfare
Ce nouveau Call of Duty se déroule « encore une fois » dans le futur et proposera comme d’habitude trois pans : la campagne (exclusivement solo), un mode zombie (le premier développé par le studio), et évidemment le mode multijoueur, cœur de chaque opus. Cette présentation était intégralement focalisée sur la campagne du jeu et les développeurs communiqueront sur le reste du titre dès la Gamescom 2016. Mais au fait, quel prétexte a été trouvé cette année pour faire la guerre dans cette nouvelle superproduction vidéoludique ?
Dans ce monde inédit et futuriste, aucunement lié aux univers des autres COD, c’est la question des ressources naturelles qui divise les Hommes. Les nations sont parvenues à explorer les cieux et l’espace et ont développé le commerce et le minage stellaires, ce qui permet à certains pays de se focaliser sur l’exploitation de ressources bien particulières, devenues rares sur Terre. Des postes avancés sont créés un peu partout dans le système solaire et une étrange faction militarisée basée sur Mars commence à montrer les crocs et à revendiquer le droit d’exploiter des bases un peu partout autour de la planète rouge. Ces bases, construites et occupées par les pays qui forment notre belle planète bleue, sont depuis peu attaquées les unes à la suite des autres, dans l'indifférence la plus totale. Un semblant de blitzkrieg et d'annexions façon IIIe Reich new age, en somme. Le début de notre voyage dans ce Infinite Warfare démarre sur un « Pearl Harbor du futur », alors que les nations humaines réunissent leurs flottes à Genève pour une parade militaire, et se retrouvent sous le feu du Settlement Defense Front, la fameuse faction martienne. Salement amochées, les nations humaines n'ont pas d'autres choix que de rentrer en guerre totale contre le conglomérat martien. C'est ainsi que commence l'aventure du soldat Reyes, de la SCAR Team 1.
Notre homme prend donc les armes, aux côtés de différents alliés dont l'importance varie, et devient très vite commandant du Retribution, un des vaisseaux-clés et rescapés de l'attaque. Son ascension hiérarchique fait suite à la mort du gradé de l'armée en charge dudit vaisseau, et notre héros devra apprendre tout au long de la campagne à jauger l'importance de la mission par rapport à la préservation de ses hommes. Les développeurs citent d'ailleurs les films Black Hawk Down et Saving Private Ryan en tant que sources d'inspiration pour la dimension philosophique de sa mission et nous pouvons également voir là une progression de carrière digne du capitaine Kirk.
Trailer E3 2016 de CoD : Infinite Warfare
Au sol, c'est du classique…
Après l'attaque, la séquence de gameplay nous immerge directement dans une phase de combat dans les rues de Genève face aux hommes du S.D.F., de quoi se rendre compte du classicisme presque old school des combats au sol de cet épisode. Point de jetpack ou d'exosquelette dans cette séquence puisque le moveset de notre héros est globalement le même que sur un COD en époque contemporaine. Très rapide, très dynamique, mais aussi très dirigiste, l'introduction du titre nous permet surtout de voir l'utilisation d'un nouveau système d'ouverture de portes (en deux temps, délicat pour la discrétion puis violent pour la surprise) et l'usage de grenades et autres gadgets tout en gardant l'usage de notre flingue. Ne cherchez pas de verticalité à outrance ici, car les phases « au sol » ne mettent pas en avant cette dernière, pourtant cruciale plus tard. Le gunfight se poursuit et l'on arrive bientôt sur les hauteurs d'une colline bien protégée. QTE et scripts s’enchaînent jusqu'à ce que Reyes utilise un ordinateur portatif mis à son poignet, qui lui permet de demander un appui aérien et de hacker certains droïdes pour déclencher leur autodestruction.
Et là, c'est l'extase…
Une fois la zone dégagée, après une bataille acharnée sous un ciel meurtri par les combats spatiaux, la partie innovante du titre se dévoile pleinement puisque le Jackal, un avion de chasse futuriste, fait son entrée en scène et permet à notre héros d'apporter la bataille dans l'espace. On passe donc l'atmosphère sans chargement pour se retrouver en orbite terrestre et affronter des nuées de vaisseaux ennemis qui protègent un plus gros bâtiment. La séquence est garantie sans scripts et s'avère totalement jouissive à regarder. Explosions, tirs, communications vocales, courses-poursuites et dogfights à la Battlestar Galactica sont au rendez-vous, diablement bien rythmés par une musique rythmique oscillant entre le tambour et l'ambiant. On se croirait sur un No Man's Sky revisité par Michael Bay et il faut bien avouer que le résultat est bluffant. Les possibilités de combat tactique sont bien là et l'on profite pleinement de l'usage des contre-mesures, tirs au canon plus ou moins lourds et autres missiles afin de détruire le vaisseau mère adverse. La première séquence se termine ainsi, sur une énorme explosion qui ne fait pas frémir le framerate du titre, qui affiche du 60 images secondes de manière stable sur la version présentée (qui tourne certainement sur PC).
Un solo plus ouvert que jamais
Le vaisseau mère allié Retribution (que l'on occupe) étant sain et sauf, nous avons le loisir de parcourir ses entrailles, de gérer nos upgrades pour le Jackal et pour notre équipement. Une map façon Mass Effect fait office de hub et l'on peut continuer la trame ou s'attarder sur des missions annexes variées pour grossir nos choix d'améliorations et, on l'imagine, nos ressources exploitables. Une de ces quêtes factuelles nous est d'ailleurs présentée et cette dernière nous offre la possibilité de voir que le gameplay prend en compte la sortie dans l'espace, depuis le Jackal, pour profiter d'un gameplay 0-G des plus plaisants. Partant à l'abordage d'un énorme bâtiment, Reyes peut utiliser un grappin pour se déplacer rapidement et agripper ses ennemis tout en progressant sur la coque du vaisseau. Son équipe arrive à pénétrer le poste de commandement et à s'infiltrer dans les docks du vaisseau pour du combat à gravité « normale », un passage qui nous permet de voir en action des araignées robotiques à tête chercheuse ainsi qu'un bouclier antipersonnel. Le feeling des armes aperçues paraît très bon même si le combat au sol accuse une impression de déjà-vu. L'affaire se termine sur l'explosion dudit bâtiment et par un retour au QG en Jackal, toujours sans chargement… Une belle claque de mise en scène.
Les développeurs nous assurent au passage durant la session de Q/A que ces missions annexes sont variées et que les objectifs finaux pourront être dédiés à la destruction, au vol d'informations ou encore à l'assassinat d'une cible particulière et ne seront donc pas redondants. De plus, les deux membres du studio nous informent que les « grosses actions » qui paraissent scriptées (notamment l'usage du piratage de robots et des appuis aériens) sont en rapport avec le loadout choisi pour la mission et dépendent donc du « support » dont vous bénéficiez.
Trailer d'annonce et date de sortie de CoD : Infinite Warfare
Et Modern Warfare dans tout ça ?
La présentation de ce Infinite Warfare s'est terminée sur une vidéo de gameplay de la seconde mission de Modern Warfare, la fameuse séquence du bateau, en plein détroit de Béring. Sans trop de surprise et comme nous avions déjà pu le voir sur divers screenshots et versus, la version est ici très propre et totalement retravaillée au niveau des modèles d'armes et de personnages. Les effets de lumières y sont améliorés et les textures ont gagné en finesse. Le studio Raven, en charge du Remaster, a fait du bon travail, mais le fait que seule cette mission soit mise en avant durant les diverses présentations du titre inquiète un peu. Inutile de s'étendre et l'on peut supposer que cet opus si apprécié des joueurs de FPS s'offrira à l'occasion de la sortie de cette version remise au goût du jour un regain d’intérêt significatif.
Infinity Ward propose avec ce Call of Duty : Infinite Warfare, doublé d'un remaster du meilleur épisode de la série, un package très intéressant pour les fans et les néophytes. Le solo du titre semble très solide et proposera du combat au sol, malheureusement assez classique et dirigiste en apparence, doublé d'une expérience spatiale dont la qualité est visiblement au rendez-vous avec une variété des situations jamais vue auparavant dans un FPS. Et si l'idée même de pouvoir quitter le combat au sol à bord de son vaisseau et de s'engager dans un combat spatial effréné faisait déjà saliver lors du trailer d'annonce, savoir que l'on peut également partir librement à l'abordage de vaisseaux ennemis en combat à zéro gravité marque un nouveau cap dans la série. Infinite Warfare s'annonce donc sous les meilleurs augures. C'est en tout cas ce que l'on peut dire après avoir vu tourner le jeu une vingtaine de minutes au travers d'une mission principale d'introduction et d'une mission annexe. En attendant de voir ce que vaut le multijoueur (qui sera présenté lors de la gamescom 2016), nous ne pouvons qu'espérer le meilleur pour cet épisode, et un retour en état de grâce d'Infinity Ward, papa ancestral de la saga.