« Contrôlez la réalité » : c'est sous ce slogan ambitieux que s'est présenté PES 2017, dernier rejeton de la grande lignée des simulations de football signée Konami. L'espace de quelques heures, nous avons pu assister à une première présentation des nouveautés de l'épisode et surtout, poser nos mains sur la version PlayStation 4 afin de vérifier si le dernier-né de la série confirmait les bonnes impressions de l'année dernière.
Avant de nous lancer dans une analyse des nouveautés de gameplay, revenons sur quelques nouveautés évoquées par les développeurs du jeu au cours de cette présentation : on pourra en premier lieu retenir une promesse, celle de proposer des effectifs mis à jour dès le lancement du jeu, et ce, sans besoin d'un patch supplémentaire. Non tenue l'an dernier au plus grand désarroi des habitués de la licence, cette promesse a ici été évoquée avec une telle insistance qu'on peut difficilement supposer qu'elle ne sera pas tenue. Si côté contenu, le studio n'a pas encore souhaité dévoiler les équipes présentes, on pourra toutefois noter le retour de l'équipe d'Arsenal sous licence officielle. Hors gameplay, les annonces sont donc encore un peu maigres : une tendance confirmée lors de notre bref entretien avec Adam Bhatti (Global Product et Brand Manager sur la licence), conscient des années difficiles de la série, et rappelant que celle-ci cherche à regagner le respect des joueurs en choisissant volontairement d'investir sur le fond (sensations de jeu) plutôt que sur la forme (licences, menus). Au vu de la bonne tournure prise par l'épisode 2016, on aurait tort de contredire la démarche.
« C'est un oiseau ? C'est un avion ? Non, c'est Lassana Diarra »
On continue avec les améliorations visuelles de l'épisode, qui tourne toujours sur le moteur Fox Engine : outre une modélisation plus authentique de la pluie, PES bénéficie surtout de nouveaux éclairages plus réalistes lors des matches se déroulant en journée. Conséquence directe, le style « plastique » des joueurs s'efface pour proposer un rendu plus crédible et proche d'une retransmission télévisée d'un match de football. D'une manière générale, le titre gagne légèrement en finesse, notamment dans la modélisation du visage des joueurs encore une fois perfectionnée. Malgré quelques loupés – Hugo Lloris, Lassana Diarra –, le résultat est souvent très convaincant et bénéficie en plus des nouveaux éclairages pour nous proposer un épisode légèrement plus agréable à l’œil que le précédent.
Tactique (Itaka)
En bonne simulation de football, Pro Evolution Soccer a choisi de mettre l'accent sur le volet tactique pour son dernier opus. On peut tout d'abord noter le retour du contrôle total de l'équipe, qui permet de faire monter son gardien ou encore de modifier à tout moment le style de votre onze en le tournant vers l'offensive aveugle ou la défense façon Grèce 2004. Outre cette dernière modification exécutable par le biais d'une pression simultanée de deux gâchettes, on peut d'ailleurs noter l'intégration bien sentie des consignes d'équipes directement en match. Paramétrables à volonté dans les menus d'avant-match – qu'il ne faudra pas hésiter à écumer pour perfectionner sa stratégie – celles-ci permettent à tout moment de changer le style de notre équipe en optant pour le Tiki-Taka façon Barça, jeu plus direct « à l'anglaise » ou encore système de contre-attaque suivant les préceptes du Cholo. On ressent d'ailleurs nettement les différences de style in-game, tout en regrettant que celui de nos adversaires lors des parties contre l'IA soit quant à lui plus difficile à cerner. Il ne restera plus qu'à voir le résultat avec des équipes plus faibles, la démo ici présentée ne nous permettant que de contrôler l'Atletico, Arsenal, l'Allemagne ou l'équipe de France. Dernier point intéressant, les corners gagnent en intérêt et semblent mieux maîtrisés grâce à l'ajout de stratégies d'équipe dans les surfaces de réparation : tous regroupés dans les 5 mètres pour gêner la sortie du gardien, en file indienne à l'assaut de la balle façon « technique du train »… Les options offensives proposées permettent de varier les plaisirs en rajoutant de l'intérêt à ces coups de pied arrêtés.
Attaque en règle
Afin d'étendre le répertoire de nos joueurs en position d'attaque, Konami a souhaité insister sur l'arrivée, d'une part, des « passes précises », et, d'autre part, l'importance de la « première touche ». Comme dans le « vrai » football, la réception du ballon permet en effet d'éliminer directement un adversaire ou de se placer idéalement en position d'attaque en une seule touche : si l'effet est tangible, il nécessite un certain temps de maîtrise et varie fortement selon le joueur contrôlé. N'espérez donc pas casser les reins de vos adversaires avec Mertesacker. Plus difficile à cerner, le système de passes affiné s'est fait discret lors de notre session, ne dévoilant ses atours que lors de certaines transmissions qui semblaient effectivement plus crédibles dans leurs trajectoires. Il faudra sans doute davantage d'heures de jeu avant de pouvoir cerner toute la subtilité du système. Quelques bémols sur les mouvements des attaquants, un poil trop vifs dès qu'il s'agit de se retourner et se défaire du marquage adverse, les passes en profondeur, encore un brin trop efficaces, et les arbitres qui gagnent certes en crédibilité mais s'avèrent encore trop permissifs sur les contacts « naturels » entre joueurs (non provoqués par le déclenchement de la touche de tacle). L'ensemble tient toutefois plus du réglage qui pourra être affiné d'ici la sortie que du défaut irrécupérable, nous pouvons donc d'ores et déjà nous donner rendez-vous d'ici quelques semaines pour constater les premiers changements. On distribuera d'ailleurs un bon point au rythme du jeu, incitant toujours à la construction et à la patience inhérente au football, ainsi qu'au temps de réaction d'un joueur perdant la balle, qui favorise les gestes défensifs proprement exécutés au détriment des – très agaçants et trop présents – contres favorables qui émaillent notamment les parties du concurrent direct de PES.
Défense de bouger ?
4e et ultime partie de notre premier tour d'horizon sur PES 2017, la défense s'offre également un léger lifting… y compris du côté de l'intelligence artificielle, qui fait peau neuve pour se doter d'un outil permettant de retenir vos habitudes de jeu pour être capable de les contourner. Dribbles favoris, joueur star, couverture des ailes en cas de jeu étiré font partie des éléments privilégiés que l'IA peut décider de contourner en choisissant par exemple de modifier légèrement le placement de ses joueurs, en anticipant certains mouvements ou en intensifiant le marquage sur un footballeur. Plutôt bien exécuté et tangible lorsqu'on essaye de le déclencher, le système d'« Adaptive AI » reste toutefois discret pour un joueur déjà habitué à varier ses attaques. Petite précision, le système ne concerne que la défense adverse et pas son attaque, déjà habituée à varier les plaisirs sans avoir recours à ce système pour contourner vos techniques défensives fétiches. Point noir du précédent opus, les gardiens bénéficient ici d'un rafraîchissement bienvenu de leur comportement avec notamment une meilleure anticipation des frappes, parvenant même à gommer la plupart des buts gags ou rageants entraperçus sur les parties de l'an dernier. Seul point noir pour ces derniers, leur tendance à relâcher les ballons lors des frappes en angle fermé ouvre davantage de possibilités pour les attaquants arrivant lancés plein axe. Espérons que ce léger souci soit corrigé d'ici la sortie. Concluons avec les contacts, qui bénéficient de nouvelles animations rendant les collisions moins farfelues : on pensera ici surtout aux chocs non intentionnels, mais également aux tacles parfaitement équilibrés sur la version ici proposée. Ni trop faciles, ni trop durs à placer, ceux-ci bénéficiaient d'un dosage d'une justesse rare qu'on espère ne pas voir modifiée d'ici la sortie du jeu attendue pour cet automne.
PES 2017 n'est pas un épisode révolutionnaire. Conscient des lacunes mais aussi des réussites de leur précédente mouture, les développeurs ont su peaufiner leur formule pour la rendre plus agréable manette en main. Quelques semaines de rééquilibrages seront toutefois encore nécessaires pour corriger quelques mécaniques aperçues lors de notre session telles que le relâchement des ballons par le gardien, l'efficacité trop prononcée des passes en profondeur ou encore la fluidité des mouvements des joueurs un poil trop favorables aux attaquants. On appréciera en revanche la nouvelle gestion des éclairages, le dosage plus crédible de la réussite des tacles ainsi qu'une gestion tactique complète et mieux intégrée en match. Une première prise en main solide, mais qui confirme que quelques semaines de développement supplémentaires ne seront pas de trop pour proposer une expérience encore meilleure que celle de l'an dernier.