Il est toujours bon de voir le studio tri-Ace a l'oeuvre, lui qui nous aura offert quelques titres de qualité comme les Valkyrie Profile et la série qui nous intéresse aujourd'hui, Star Ocean. Après un The Last Hope de bonne facture, Integrity and Faithlessness se présente comme un épisode très attendu qui compte mettre en avant sa principale particularité : une narration fluide qui ne coupe pas les phases de gameplay.
Cette preview a été réalisée à la suite d'une session de 3h sur PS4. Il s'agissait des trois premières heures de jeu. J'ai aussi pu discuter avec le producteur Shuichi Kobayashi pendant une vingtaine de minutes de quelques éléments supplémentaires qui m'ont servi à compléter l'article.
Née en 1996, la série Star Ocean en est officiellement a son cinquième épisode (l'épisode Game Boy Color n'étant pas compté). Ce nouvel opus se situe chronologiquement entre Second Story et Till the End of Time et se passe sur la planète Faykreed, à 6,000 années-lumière de la planète Terre. On y suit principalement Fidel Canuze, fils du commandant de l'armée de la capitale. Précoce, Fidel montre déjà quelques aptitudes en termes de stratégie militaire et se retrouve rapidement chef de la défense de son village avec ses amis Miki (une jeune soigneuse un peu naïve) et Ted (un pote d'enfance).
La fluidité narrative
Dès les premiers instants, on note une des features les plus importantes : la narration ne coupe pas nécessairement les phases de gameplay, chose assez rare dans les JRPG. En effet, les personnages parlent régulièrement en marchant et vous gardez le contrôle de Fidel lors de discussions, voire pendant certains événements. Un système fluide et plus proche du cinéma qui permet de bien mieux accrocher le joueur qu'à l'accoutumée. Ainsi, on suit beaucoup mieux l'histoire ce qui se révèle plutôt important dans un titre où les cafouillages politiques sont nombreux. A ce sujet, sans vous spoiler, sachez que le scénario semble vraiment prenant et plutôt mature, mettant en opposition une culture qui tourne autour de la glypturgie (utilisations de glyphe = magie) et un empire qui utilise la technologie. En tout cas, après trois heures, j'avais envie de connaître la suite, ce qui est très bon signe.
Les combats
Mais qui dit JRPG dit système de jeu et pour être réellement accroché par un titre du genre, il faut à la fois un système de combat bien peaufiné et un système d'évolution des personnages qui donne envie d'avancer. Pour le premier point, les combats sont plutôt classiques. Lorsque des ennemis remarquent notre présence (ou quand on les attaque avant, ce qui genère des bonus), une arène se forme dans laquelle on peut se mouvoir librement. On peut cibler les ennemis pour choisir qui attaquer, même si certaines compétences ont des effets de zone. Chaque attaque réagit selon un pierre-papier-ciseau entre les attaques rapides, les attaques lourdes et les parades. En gros, les attaques rapides stoppent les attaques lourdes, les attaques lourdes cassent les parades et les parades ne fonctionnent que contre les attaques rapides, permettant de contre-attaquer en assommant l'adversaire. Il faut donc vérifier ce que fait votre ennemi pour faire les bonnes actions. Vous pouvez aussi utiliser des compétences spéciales qui utilisent des SP. Pour cela vous avez quatre possibilités : courte portée faible/puissante et longue portée/faible puissante. Le fun, c'est que c'est vous qui choisissez quelle compétence vous mettez dans chacune de ses possibilités, en sachant qu'une compétence en version puissante fait plus de dégâts mais nécessite plus de SP. Il est possible de mettre plusieurs fois la même compétence dans différentes sections.
Star Ocean : Integrity and Faithlessness - Cinq minutes de gameplay
Malgré ce petit côté gestion des attaques qui ajoutent un peu de finesse à ce Star Ocean, il faut toutefois noter des petits problèmes récurrents de caméra et un bordel ambiant dû aux nombreux protagonistes en combat (jusqu'à 6 alliés contre 4-5 ennemis dans ce que j'ai pu voir) qui peut parfois nous gêner dans nos prises de décisions et dans la lecture de la situation. On ne sait pas toujours quel ennemi on lock, ni qui fait le plus de dégâts. Du coup, on reste souvent les yeux rivés sur les barres de vie des alliés au bas de l'écran pour voir celles qui descendent le plus rapidement afin de les sauver, mais ça reste quelque peu bancal. Tout aussi bancal est l'utilisation des objets qui passent par le menu là où le gameplay typé action et la myriade de touches disponibles auraient dû tendre vers des raccourcis. Le rythme s'en retrouve quelque peu cassé même s'il n'est pas impossible qu'on ait moins souvent besoin d'objets en avançant dans l'aventure.
Evolution et spécialités
De son côté, l'évolution des personnages et des compétences a le mérite d'être plutôt bien contrôlée par le joueur. Certes, vous n'avez pas d'impact direct sur les bonus de stats lors des changements de niveau. En dépensant les PC gagnés en combat, vous pouvez toutefois améliorer vos compétences plus rapidement qu'à l'accoutumée (leur niveau de maîtrise montant automatiquement à chaque utilisation). Mais plus intéressante encore est la gestion des spécialités, débloquées et améliorables via ces mêmes PC. En effet, non seulement elles ont un impact sur les statistiques du personnage, mais elle modifient aussi son comportement lorsque vous ne le contrôlez pas. Plus défensif avec un bonus Def+5 %, en retrait et toujours prêt à soigné avec un bonus sorts guérisseurs +10 %, vous pouvez cumuler jusqu'à quatre spécialités par perso (et les changer à tout moment, y compris en combat via un menu), vous permettant de mieux définir votre stratégie.
Le système est plutôt efficace d'autant que les choix sont nombreux, avec l'accès à certaines combinaisons étonnantes. Par exemple, la spécialité excentrique offre un énorme bonus d'ATQ de 30 % avant amélioration. Le problème ? Un sacré malus : votre personnage prend de mauvaises décisions tactiques, oubliant par exemple d'utiliser efficacement le système pierre-papier-ciseau dont je parlais précédemment. Toutefois, comme me l'indiquait le producteur Shuichi Kobayashi, une autre spécialité déblocable permet justement d'améliorer les capacités tactiques du personnage, nous laissant profiter du bonus sans trop subir le malus. A vous de trouver les bonnes combinaisons, qui sont visiblement nombreuses. Seule ombre au tableau, tout comme pour l'utilisation des objets, changer les spécialités en combat peut être pénible puisque le passage par le menu casse un peu l'action. Cela peut se révéler important puisque certaines capacités ne sont efficaces que contre certains ennemis, comme les bonus par espèce par exemple.
Pour finir, visuellement, il n'y a aucun doute sur le fait qu'Integrity and Faithlessness n'est pas du niveau des plus grosses productions sur PS4. Cela dit, les animations et les textures sont de bonne facture et s'il faut faire avec un certain manque de détails, l'ensemble reste une production sérieuse avec un bestiaire travaillé et des villes bien structurées bien qu'un peu vides. J'ai aussi pu noter quelques petites chutes de framerate en ville d'ailleurs, mais moins en combat, ce qui est sans doute le principal. Dernier point, Integrity and Faithlessness proposera des voix anglaises et japonaises et des sous-titres français, ce qui devrait ravir bon nombre d'entre-vous.
Star Ocean : Integrity and Faithlessness - Story Trailer
Cette session de trois heures sur Star Ocean : Integrity and Faithlessness augure de bien bonnes choses. La fluidité de la narration sert vraiment le propos et les systèmes d'évolution des personnages et de gestion des spécialités et de l'IA sont des points forts. L'univers général, qui lorgne comme toujours vers la science-fiction, accroche le joueur dès le début de partie. Tout est fait pour éviter les longueurs habituelles inhérentes au genre. Même si le système de combat aurait pu être amélioré pour être un peu moins chaotique, notamment avec une meilleure caméra, les fans de J-RPG peuvent attendre ce titre avec impatience, prévu pour le 1er juillet 2016.