Prenez un casting de héros des principales licences NCSoft : Blade & Soul, Lineage, Aion, Guild Wars, Wildstar. Intégrez-les à un MOBA versant à la fois dans le PvP et le PvE ; secouez énergiquement et vous obtenez MxM où Master x Master, la prochaine licence free-to-play de la firme Coréenne. Maintenant, tendez l’oreille ; entendez-vous la plainte d’une partie des joueurs ? “Encore un MOBA ?!”. Oui, encore un MOBA qui, comme le veut la nouvelle vague, tente de se différencier des classiques LoL et Dota 2 avec quelques fonctionnalités inédites dans sa besace. Après une première prise en main lors du salon G-Star en novembre dernier, nous avons pu aborder le titre dans sa version alpha anglaise pour vous livrer nos impressions.
Trailer de présentation de MxM
NC Tag Tournament
Maître contre Maître, le principe du jeu fait s’opposer les principales figures du géant coréen. Des personnages pour certains connus en Europe comme Rytlock Brimstone de Guild Wars ou Mondo Zax du MMO Wildstar, mais pour la plupart bien plus familier du public asiatique. Une possible faiblesse que MxM tente d’atténuer en alignant un casting déjà assez fourni comportant une trentaine de personnages charismatiques et autres créatures à la plastique très… Coréenne. Le jeu est aussi appelé MxM car il repose sur le principe du Tag Team : vous contrôlez deux personnages à la fois en mode PvE et PvP. Il suffit d’appuyer sur la touche tab pour alterner entre les héros en pleine action avec cependant un cooldown de quelques secondes entre chaque changement.
Les combinaisons possibles entre les capacités des deux personnages ouvrent la voie à des stratégies personnelles intéressantes. Un héros se chargera d’étourdir votre adversaire tandis que son remplaçant en profitera pour lui asséner un coup puissant derrière. Mieux encore, leurs deux barres de vie sont indépendantes et permettent ainsi de switcher au moment le plus critique sur son second personnage afin de tranquillement régénérer la santé du premier. En 5v5 en mode PvP ou en coopération en mode PvE, les actions combinées risquent de faire toute la différence sur le terrain.
Tout est dans le mouvement
MxM diffère aussi du modèle traditionnel du MOBA du côté de ses déplacements non pas alloués au clic souris mais à l'aide des touches ZQSD du clavier. La souris sert à diriger sa visée et la trajectoire des compétences. On se retrouve donc avec un schéma de déplacement à la Victor Vran ou la Helldivers qui autorise la plupart des actions en déplacement : tir en avançant en arrière, pas sur le côté pendant l’utilisation de compétences. Aucun ciblage automatique n’est disponible en jeu, il faudra apprendre à viser et surtout à anticiper les déplacements ennemis pour espérer briller en match. Fluides, dynamiques et surtout peu déstabilisant pour le moindre habitué de Hack’n Slash, les déplacements de MxM ajoutent en plus une certaine verticalité à leur équation grâce à l’introduction d’un saut permettant aux héros de gravir certains reliefs des niveaux. Une fonctionnalité largement mise en scène en mode PvE où les instances visitées mettent régulièrement en scène des phases de plateforme. Une esquive puise enfin sur votre barre d’endurance et permet - via un temps de rechargement assez long - de se sortir de quelques situations tendues comme les zones d’effet néfastes lancées par les adversaires.
Un MOBA oui, mais avec un contenu PvE
La première prise en main de MxM s’effectue dans un petit donjon PvE composé de trash mobs et de boss à éliminer. Assez linéaires dans leur construction, on sent toutefois que NCSoft compte beaucoup sur ce volet JcE pour démarquer le jeu de sa rude concurrence. Les mêmes mécanismes sont à l’œuvre avec le système de tag team autorisant par exemple à se la jouer tank et DPS en fonction de la situation. Si les premiers paliers de difficultés sont extrêmement faciles à nettoyer, il en va tout autrement lorsqu’il s’agit de viser le rang S, Graal nécessaire au déverrouillage des versions supérieures de chaque instance. Outre la difficulté plus élevée, on y récolte aussi bien plus d’expérience et d’objets précieux. Monnaie à utiliser auprès des marchands du hub central, équipement de qualité supérieur, contrairement à la partie PvP, le PvE de MxM dispose d’une progression permanente au cours de laquelle vos personnages gagneront en puissance.
À l’image de de la porteuse de canon Poharan venue tout droit de Blade & Soul, les boss des instances demandent une certaine rigueur pour être vaincus : zones d’effets à éviter, positionnement parfait à des moments clés, le PvE se montre rafraîchissant à bien des égards. Une fonctionnalité dont l’on viendrait presque à regretter l’absence dans les autres MOBA tant elle ouvre des perspectives d’heures de jeu en groupe à lutter contre le contenu créé par NCSoft. Le PvE n’est pas à considérer comme un à côté bâclé servant tout juste à patienter entre deux matchs, mais bel et bien comme un volet important de MxM pour lequel le studio apportera du contenu supplémentaire à intervalle régulier.
Des arènes entre mes lanes
Dans son approche MOBA multifacette, le PvP de MxM se décompose en deux modes de jeu : une arène en 3v3 et un mode plus classique composé de lanes et de bases opposées. Le mode arène est sans doute celui qui aura le plus retenu notre attention du fait de la nature condensée et nerveuse de ses rencontre limitées à 5 minutes. Trois joueurs aux contrôles de deux personnages, une carte fermée dotée de quelques reliefs et éléments de décor pour se planquer et en avant pour le massacre en Team Deatchmatch. Simple, efficace, ce mode semble être le plus populaire sur les versions de test en Corée. L’autre versant du PvP, le mode Titan, semble tout droit être inspiré par un certain Heroes of The Storm. Le joueur se retrouve en équipe de 5 joueurs sur une carte miroir composée de lanes, d’une jungle et de bases à capturer. À chaque unité éliminée (creeper ou joueur) ou objectifs secondaire capturés, la jauge de points de votre équipe augmente. Une fois arrivé à 100%, vous êtes aptes à invoquer un immense Titan qui foncera tout droit vers la base ennemie pour y semer la pagaille. Par son principe, ce mode se rapproche énormément de celui de la carte des Mines hantées de HotS et le studio à l’origine de MxM ne cache pas son envie de proposer des approches d’objectifs différents sur chacune des futures cartes du titre.
La carte du mode Titan ne dispose pas des classiques tourelles placées tout au long des lanes, elles sont toutes situées à l’intérieur des deux bases. Le cœur des combats en milieu de map réside en ce sens dans l’affrontement contre des creepers assez faiblards ponctués par des rencontres sanglantes entre héros. Votre équipe est également capable d’invoquer un Titan si elle remplit certaines conditions comme celle de tuer une sorte de super boss neutre sur la carte à la manière d’un Nashor dans LoL. Les joueurs eux-mêmes peuvent se transformer en Titan pendant une période certes courtes, mais suffisante pour renverser le cours d’une partie. Mélange des influences, MxM n’invente donc pas grand-chose, mais propose un agréable degré de finition combiné à une très bonne prise en main.
Côté évolution du personnage, on passera par le HUB central, sorte de base spatiale truffée de marchands de tout poil pour dépenser notre monnaie acquise en jeu dans divers améliorations d’armes et skins pour les personnages. Pour une alpha d’ailleurs, le nombre d’apparences alternatives de héros est déjà assez impressionnant, preuve que les costumes rapportent gros aux éditeurs ! Chaque session de PvP et de PvE nous récompense avec des loot aléatoires tels que des runes ou des matériaux d’artisanat. Nos armes peuvent ainsi être mise à niveau et nos personnages équipés de runes de différentes qualités utilisées pour améliorer leur statistiques en parties classées (et non en mode libre). Du classique dans le monde du free-to-play
Confirmé en Europe, MxM représente la tentative de NCSoft d’entrer par la grande porte dans le secteur hyper concurrentiel du MOBA. Ce sera d’ailleurs là son plus gros défi : réussir à se creuser une place au beau milieu de ténors comme League of Legends of et Dota 2. Voilà pourquoi il joue la carte de l’originalité avec son volet PvE, le fait d’alterner entre deux héros sur le terrain ou encore ses modes de jeu en dehors des sentiers battus. Des arguments avec lesquels le studio espère attirer un public pas forcément intéressé par les MOBA classiques. Plus d’infos sur l’ouverture des phases de tests dans les semaines à venir !