Composé en partie de vétérans de l’industrie, le studio Sparkypants dirigé par Jason Coleman (Firaxis puis co-fondateur de Big Huge Games) s’est créé en 2012 suite aux déboires de 38 Studios connu, entre autres, pour avoir développé le RPG Les Royaumes d'Amalur : Reckoning. C’est dans leurs nouveaux studios aménagés dans un cinéma historique du centre ville de Baltimore que les équipes de Sparkypants planchent depuis quelques années en partenariat avec l’éditeur Gameforge sur un projet de jeu tenu secret jusqu’à aujourd’hui : Dropzone. Mélange subtil entre RTS et MOBA, Dropzone se lance dans l’arène avec son concept original basé sur le contrôle simultané de trois héros à diriger au clavier et à la souris dans des matchs 1vs1 de 15 minutes où l'objectif est de marquer le plus de points possible contre l'adversaire. On fait le point en aperçu exclusif.

Mi-RTS, mi-MOBA et re mi-RTS derrière

À tous les détracteurs du MOBA, ceux qui pensent que trop de MOBA tue le MOBA, commençons cet aperçu par des paroles rassurantes : Dropzone reste avant tout un RTS. Si les jeux de stratégie en temps réel parviennent (lorsqu’ils sont réussis) à faire palpiter le cœur des amateurs de prise de décision rapides et tactiques, le genre apparaît souvent comme élitiste auprès du grand public. Combien de joueurs n’osent par exemple pas se lancer dans Starcraft 2 par peur de ne pas être de taille face à la grosse quantité de micro et macro-gestion à assimiler pour espérer se distinguer. Un “problème” que le genre du MOBA est parvenu à évincer en réduisant les mécaniques du RTS à la simple gestion d’une unité sur le terrain. L’idée du studio Sparkypants est donc de réintroduire certains éléments propres aux RTS dans un jeu à la prise en main aussi intuitive que celle d'un MOBA afin d’accoucher d’un hybride à la fois tactique et nerveux.

Le principe de Dropzone est assez simple, chaque joueur prend le contrôle direct de trois unités aux rôles et capacités bien spécifiques et se lance à l’assaut de la carte afin de récolter des coeurs énergétiques à apporter au centre de la zone afin de marquer des points. D’une durée fixée à 15 minutes, les parties alternent entre la récolte des fameux noyaux d'énergie sur des ruches Kavash gardées par des unités aliens et les confrontations directes entre les joueurs à grands coups de capacités offensives et défensives. Inutile donc de rager sur ses coéquipier, puisque vous êtes seul à la tête de votre équipe face à un adversaire dans la même configuration que vous.

La casting actuel des pilotes du jeu

Pour la ruche !

Pour le côté MOBA, chaque unité de Dropzone se voit classée selon différents archétypes : tank, soutien (mechanic) et dps (gunner). Même si les pilotes sont nommés et bénéficient d'un travail spécifique sur leur chara design, chacun des héros entre dans l'arène à bord d'un puissant mécha de combat doté dans un premier temps d'un loadout de compétences de base. C'est ce robot que nous contrôlons et équipons de différentes capacités associées aux touches Q,W, E et R du clavier. Le premier emplacement est réservé à l'armement direct, le second pour une capacité spéciale, le troisième pour les capacités de soutien et le quatrième, pour la capacité ultime. Notez que ces techniques sont nombreuses et participent à l'aspect customisation avancé de Dropzone. En effet, le joueur est libre de choisir ses quatre capacités parmi un large panel de techniques qu'il débloquera dans des coffres de récompenses offerts par le jeu au fil de ses victoires ou via le volet craft du jeu disponible en recyclant ses doublons.

Le choix des classes et de leurs capacités s'effectue bien entendu avant la partie lors de la phase de sélection des trois unités où nous sommes tout à fait libre de choisir par exemple trois DPS ou même trois tank pour engager la partie. Une fois nos unités validées, il est impossible d'en changer durant le match.

Les méchas du jeu offrent un style brut et travaillé

Des matchs ponctués par différents objectifs à tenter de remplir pour accumuler les points. Si votre fil rouge restera la récolte et la validation des coeurs énergétiques au centre de la map, il ne faut pas sous-estimer certains objectifs secondaires octroyant eux aussi des points comme comme le first kill ou encore le contrôle total des quatre “zones de vision” de la zone, un tour de force qui vous permettra de bénéficier d'un aperçu total des actions de l'adversaire sur la minimap. Car cette fameuse carte située en bas à droite de l'écran s'avère être un compagnon stratégique de choix pour le joueur, mais aussi une façon évidente pour Sparkypants de sans cesse rappeler la dimension RTS du jeu. Au-delà du suivi des mouvements de l'adversaire, vous y traquerez les différentes réapparitions des ruches aliens sur lesquelles récupérer les noyaux et pourrez dans le même temps contrôler le déplacement de vos propres unités voire même la zone d'impact de leurs capacités par simple clic de la souris à l'endroit souhaité. L'aisance à jouer à la fois sur le terrain et avec la minimap fera la différence entre un bon et un excellent joueur.

Télécharger un noyau au centre de la carte demande une dizaine de secondes

À trois, on y va !

L'autre force de Dropzone, et probablement une mécanique susceptible de désorienter quelques joueurs lors de leur première prise en main réside - vous l'aurez compris - dans le contrôle direct et simultané de trois unités en match. Comme si vous contrôliez trois héros dans LoL ou Dota 2, délicat non ?! Alors, est-ce jouable ? Le gameplay n'est-il pas trop confus ? Nous nous sommes posé ces questions avant de prendre en main le jeu pour quelques parties entre journalistes découvrant le titre. Force est de constater que le studio nous livre ici une formule qui fonctionne au bout de quelques minutes d'apprentissage des différents contrôles. Chaque héros peut être sélectionné par un simple clic, mais aussi via les raccourcis clavier 1, 2 et 3. Il en va de même pour les capacités associées sur les mêmes touches pour toutes nos unités. Hasardeuse au départ, la prise en main s'avère bien vite intuitive et riche en possibilités. J'appuie sur 2 pour choisir mon tank, puis rapidement sur Q pour sélectionner sa capacité de grenade et je pointe ma souris sur le terrain (ou sur une zone de la map) pour déterminer sa zone d'impact. Simple, efficace et de plus en plus profond au fil des parties, on ressent bel et bien ce mélange d'accessibilité du MOBA et d'exigence du RTS.

D'autant que la gestion de l'équipe passe par le partage des points d'expérience accumulés en cours de partie. Un point de compétence est attribué à chaque niveau pour l'ensemble des trois héros, à vous de choisir celui sur lequel l'investir pour le faire progresser d'un rang et débloquer ainsi l'une de ses nouvelles capacités. Entre la nécessité de parfois diviser ses troupes pour mieux régner et savoir quand les rassembler pour combiner leurs attaques, DropZone semble offrir suffisamment de profondeur tactique pour contenter les fans du genre, ceux-là même qui ont passé des centaines d'heures sur Starcraft, Command & Conquer, Age of Empire, mais qui ne disent pas non à une bonne session de MOBA de temps à autre. Autre particularité, le fait de tuer une unité joueur ennemie n'octroie pas d'expérience, mais permet par contre de profiter du champ libre pour télécharger les noyaux au centre de la carte. On attend maintenant plus d'informations sur le titre et notamment la révélation d'autres modes de jeu avant de vous en reparler plus en détail en articles et en vidéo.