Sherlock dans la tourmente

The Devil's Daughter promet d'être une expérience plus évoluée en comparaison des autres opus de la série, et ceci sur de nombreux points. Le premier concerne le scénario. Alors que les enquêtes d'un Crimes & Punishments pouvaient être traitées indépendamment, ce nouvel opus propose un scénario où tout est plus ou moins lié. Cinq enquêtes dont les trames scénaristiques s'entremêlent avec la vie personnelle de Sherlock. La première scène montrée concernait d'ailleurs un acteur américain nommé Orson Wilde censé jouer le rôle de Sherlock Holmes dans une pièce, alors que l'énergumène est aussi impliqué d'une manière ou d'une autre dans l'enquête sur laquelle Sherlock travaille. Le joueur devait alors observer l'homme, son physique, ses vêtements et les moindres petits détails afin de deviner certains de ses traits de caractère. Le fait qu'il ait un petit miroir fait-il d'Orson Wilde un narcissique ou n'est-ce là que l'accessoire d'un acteur pour peaufiner son jeu ? Contrairement aux précédents opus, The Devil's Daughter nous laisse parfois le choix d'interprêter les indices et les détails, avec la possibilité de se tromper. Toutefois, si vous faîtes erreur, cela vous sera indiqué, une constante dans le jeu.

Toujours dans le domaine du choix, vous avez aussi plusieurs possibilités de réponses lors des dialogues, et pas nécessairement lorsque vous interrogez un suspect. Même dans les phases hors enquête comme lorsque vous discutez avec votre fille adoptive, certains choix peuvent influer sur le reste de la discussion, et peut-être aussi sur la résolution d'énigmes. Toutefois, pour résoudre vos enquêtes, il faudra surtout compter sur votre perspicacité et votre aptitude à recouper les éléments que vous trouvez via le Palais Mental, le HUB qui vous permet de trouver les liens entre les indices récoltés pour arriver à vos conclusions, bonnes ou fausses. Pour récolter les indices et informations, vous disposerez d'ailleurs de Wiggins, un gamin des rues qui peut parfois se déplacer à votre place pour les petites besognes.

Le Talent d'Imagination

Soyez toutefois rassuré, vous devez souvent mettre vous-même la main à la pâte et ce nouveau Sherlock Holmes n'est pas avare en éléments de gameplay. Par exemple, dans une des nombreuses missions où Sherlock se déguise pour obtenir des informations, vous devez provoquer une bagarre pour créer une diversion afin de passer une porte gardée. Après avoir analysé les lieux, vous vous rendez compte qu'un des joueurs assis à une table de poker dispose d'un dispositif de triche caché dans ses manches. Vous pouvez alors utiliser votre Talent d'Imagination pour imaginer la marche à suivre et déclencher une série d'événement afin de révéler le tricheur aux yeux des autres joueurs sans vous faire repérer pour que les esprits s'échauffe. Alors que vous préparez vos mouvements (faire tomber un chapeau pour d'étourner l'attention d'un homme et lui voler son couteau afin ensuite de discrètement découper le fil qui active le dispositif du tricheur), vous voyez les silhouettes des protagonistes qui montrent ce que vos actions vont déclencher. Malin.

Le style Sherlock

Si Sherlock Holmes n'est pas un jeu d'action, certaines phases de gameplay font appel à des QTE, comme le désamorçage d'une bombe ou une traversée aérienne entre deux immeubles sur une poutre. On retrouve ainsi des scènes variées pas très chères à programmer qui permettent de diversifier les situations, plus ou moins loufoques. Car Sherlock Holmes, c'est aussi un peu d'humour grâce à un personnage haut en couleurs qui, comme à son habitude, n'hésite pas à se moquer des esprits qui ne sont pas aussi cartésiens que le sien. Dans une scène plutôt drôle, Holmes, déguisé en prêtre, fait semblant d'exorciser une maison devant sa dévôte occupante, terrifiée. Avec l'aide de complices cachés, il fait bouger les murs et tables. Certes, il ne s'agit que de QTE, mais cela nous rappelle que The Devil's Daughter est un jeu hautement narratif qui plaira sans aucun doute aux fans du détective anglais.