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Valkyria Azure Revolution signe l'un des beaux retour en grâce de l'histoire récente du jeu vidéo. Laissée pour morte il y a encore 2 ou 3 ans, la série Valkyria Chronicles devait renaître de ses cendres grâce au succès suprise de la version Steam du hit original. Autant dire que pour les fans de la licence, ce premier contact avec ce nouvel épisode PS4 constituait un rare moment d'émotion.
Aperçu réalisé à partir d'une démo japonaise. Le PS4share étant bloqué, cet article utilisera principalement des images éditeur.
La démo gracieusement offerte avec Valkyria Chronicles Remaster commence par re-situer l'histoire : nous sommes au XIXè siècle, toujours dans une Europe imaginaire. La Ragnite, minerai aux propriétés magiques, a engendré une révolution industrielle sans précédent et a très vite fusionné avec la technologie pour donner des équipements de combat capables de produire de la magie. Mais bien évidemment, comme toute ressource prisée, la Ragnite donne lieu à des conflits. Ainsi, la Fédération Russe (oui, c'est écrit texto !) va progressivement encercler et tenter d'étouffer économiquement le royaume de Jutland. Au pied du mur, le petit état n'a d'autre choix que de déclarer la guerre à son puissant voisin et envoie séance tenante sa division anti-Valkyrie, Vanargand. Remarquez son emblème faisant figurer un loup qui terrasse la faucheuse : dans ce nouveau volet, les Valkyries symbolisent la mort et non le salut (bien que dans la trilogie initiale, la Valkyrie fut au final polysémique).
Nous voilà donc dans le feu de l'action avec une petite équipe de trois : Amleth, le sombre héros qui a juré vengeance contre l'Empire, Ophilia, la princesse aux yeux écarlate et Brigitte, l'ancienne prof, sniper à ses heures perdues. On peut d'ailleurs switcher à tout instant entre ces trois-là. La jouabilité est incroyablement déconcertante, car Valkyria Azure Revolution est un mélange de Strategy-RPG et d'Action-RPG. On voit déjà pas mal de comparaisons avec Shining Resonance, mais Valkyria Azure Revolution est bien plus qu'une pâle copie de l'autre RPG de Sega.
Concrètement, votre groupe devra agir de manière à créer les conditions les plus favorables avant d'engager le combat, à savoir avancer discrètement, effectuer des tirs de suppression, se mettre à couvert pour surprendre l'ennemi, etc. : les soldats adverses ne sont pas idiots, et vous verront arriver de très loin. Une fois le contact établi avec un bataillon hostile, les personnages dégainent leur lames et un combat corps à corps s'engage à la manière d'un Action-RPG. Contrairement à Valkyria Chronicles Remaster, absolument tout est en temps réel. C'est aussi là que l'aspect simulation trouve ses limites, car engager le combat avec un groupe d'ennemis se fait sur une aire délimitée et vous coupe du reste de l'armée.
C'est là que la comparaison avec son lointain cousin est effectivement frappante, puisqu'on retrouve par exemple une palette de techniques s'ouvrant avec L1, et permettant de lancer certaines capacités spéciales parmi lesquelles une attaque physique puissante à l'épée, un sort élémentaire et un sort de soin. Notez que l'utilisation de ces techniques est limitée par une jauge de magie et qu'il est bon de les déclencher au moment opportun, quitte à utiliser le combo classique entre-temps. Il est important de préciser aussi que l'arme à feu est toujours disponible dans cette séquence, par exemple pour attaquer tout en ayant son personnage excentré. Le ciblage par R2 fonctionne bien, et on peut effectuer des assauts raisonnablement précis malgré le grand nombre de boutons à gérer dans le feu de l'action. Malgré cela, le corps-à-corps paraît un petit peu confus par moment : tout va très vite et il n'est pas toujours facile de décomposer tout ce qui se passe à l'écran. De plus, et en dépit de son caractère introductif, cette démo est relativement difficile et les dégâts peuvent s'accumuler très vite (l'IA des alliés étant, il est vrai, quelques fois à la peine dans cette démo). Certains de vos personnages seront très vite KO, mais comme dans Final Fantasy XV, une simple tape sur l'épaule viendra les réveiller. Ce système étant un peu ridicule, on espérera le retour de l'infirmier dans la version finale. Il est à relever qu'en cas de défaite, le joueur peut recommencer la mission en gardant les points d'expérience accumulés, et ce pour éviter tout blocage.
Valkyria Azure Revolution introduit la guerre psychologique. Certaines actions menées avant d'entrer en phase combat en provoqueront la tétanie, la confusion ou la colère chez les adversaires, les rendant ainsi plus faibles ou moins précis. Par exemple, se mettre à couvert derrière un mur et ouvrir le feu par surprise désoriente grandement l'unité ennemie. Il existe un état bénéfique appelé “bravoure” : le personnage voit sa résistance augmenter pour un court moment et peut donc prendre plus de risques. Chaque membre de l'équipe a également une arme secondaire (mais à usage limité) capable de conférer des avantages précieux : Ophilia possède des grenades fumigènes qui perturbent fortement la vision des soldats ennemis, tandis que Brigitte peut éliminer des adversaires d'avance avec son fusil à lunette. Mieux encore, si Brigitte abat une sentinelle sans être repérée, tous les soldats présents dans la zone deviendront tendus. A la manière d'un Samurai Warriors 4, la longue barre tout en haut représente d'ailleurs lequel des deux camps a le moral de troupes au beau fixe.
Au niveau de la réalisation, c'est évidemment beaucoup plus fin et détaillé que Valkyria Chronicles Remaster, et le moteur Gouache reprend efficacement le style pictural du Canevas de son prédécesseur. Certes, les environnements sont pas encore super fouillés, la démo rame plus qu'à son tour et la modélisation peut encore progresser, mais l'ensemble est convaincant pour un premier contact et rend enthousiaste pour la suite. En outre, le design plus "réaliste" procure vraiment une sensation de nouveauté et une immersion renforcée, un peu comme lorsque l'on passait de Advance Wars : Dual Strike à Advance Wars : Dark Conflict.
Le bonheur de retrouver Valkyria Chronicles, conjugué aux progrès techniques et à l'ambiance de conflit toujours si particulière, fait frémir. Le système de jeu attise la curiosité, car assez complexe et nécessitant la connaissance de deux genres à la fois, même si la maîtrise n'est pas encore totale. Reste aussi à voir comment va se développer l'aspect stratégique, plutôt en retrait pour le moment. C'est vraiment une toute première approche donc on restera très prudent, mais l'enthousiasme n'en est pas moins fort. Vivement des campagnes plus étendues !