Avec pour maître mot la simplicité, Blizzard a opéré un véritable hold-up dans le petit monde des jeux de cartes à collectionner (ou JCC pour les amateurs). Et bien que certains pourraient reprocher au géant américain d’avoir une nouvelle fois influencé l’industrie mais aussi orienté les attentes des joueurs, HearthStone a indéniablement relancé un genre jusqu’alors cantonné à certaines niches de passionnés. De son côté, Hex : Shards of Fate a - et ce dès ses premiers pas - pris une route bien différente. Kickstarté avec succès à plus de deux millions de dollars, le titre de Cryptozoic a séduit un public amateur de Magic the Gathering et de son système de jeu complexe. La présence d’un mode PvE, à mi-chemin entre le JCC et le RPG participera elle aussi pour beaucoup au succès de Hex. Avec sa grande carte à explorer, ses quêtes à remplir et ses donjons a parcourir, le premier épisode de la campagne du jeu s’apprête à voir le jour et nous avons pu nous y faire la main lors d’une session en compagnie de l’équipe de développement
Cet preview PvE ne revient pas sur les règles de jeu de Hex : Shards of Fate, nous vous recommandons de lire notre première preview pour en apprendre plus sur le sujet.
Donjons cartes sur table
Pour le connaisseur de Magic The Gathering, les rudiments de gameplay de HEX devraient être une simple formalité. Pour tous les autres, le jeu dispose d’une phase de tuto, de forum et d’une communauté produisant tout le nécessaire pour aider le débutant à se lancer. Si les cartes diffèrent entre les deux jeux, on y retrouve un principe similaire de cristaux et de terrains. Une situation ayant conduit Wizards of the Coast à poursuivre l’équipe de développement de Hex avant de trouver un accord à l’amiable. Contrairement à un Heartstone, le joueur incarnera ici un personnage bien défini, son personnage et non un modèle commun à tous les joueurs. Les premiers pas dans le jeu livrent cette impression RPG avec la sélection de son avatar, de sa race et de son sexe. Nous avons choisi d’incarner un fier Nain afin d’attaquer le premier donjon, tutorial pour débutant à la difficulté déjà retorse pour quiconque ne prendrait pas le temps de s’habituer aux différentes subtilités de ce JCC.
Pourquoi choisir une race plutôt qu’une autre me direz-vous ? Pour son style unique déjà puisque le jeu propose son lot de jolies illustrations, mais aussi pour leurs différentes capacités. Car dans son esprit MMO, Hex autorise la création de plusieurs personnages avec lesquels on explorera différentes facettes de sa campagne solo. On se lance ensuite dans l’exploration de la carte du jeu, chemin vu du dessus où chaque route mène à des noeuds synonymes d’évènements. Dialogue avec un PNJ, échange avec un commerçant ou, dans la plupart des cas, un adversaire à affronter. Si l’offre PvE de HEX s’articule autour de sa nouvelle carte du monde, les combats cartes en main conservent la même saveur que leur homologue PvP.
Bien plus qu'un grand tuto
Un élément fait néanmoins son apparition dans ce volet PvE. Certains de nos adversaires révéleront en effet quelques petites surprises une fois le duel lancé. Nous sommes par exemple tombé plusieurs fois de suite contre des ennemis dotés de capacités spéciales à ne pas prendre à la légère. Le joueur se doit donc de toujours être en mesure de répondre rapidement et efficacement à ces différentes menaces en développant des stratégies visant à contrer l’adversaire. Qui dit PvE dit jeu solo (même si un mode coopération est en préparation chez Cryptozoic) et qui dit jeu solo, dit interrogation sur l’intelligence artificielle. À quoi bon avoir un jeu de cartes aux règles complexes si l’ia enchaîne les bourdes. Après 1h30 de jeu nous sommes rassurés de ce côté là. Certes le PvE de HEX est à prendre comme une sorte de grand tutorial scénarisé dont la finalité réside dans l’affrontement contre d’autres joueurs, mais le jeu se débrouille suffisamment bien pour proposer un challenge à la courbe de progression attractive.
Après une série de combats à la difficulté plutôt basse, nous poussons la porte de notre premier donjon. Face à la maîtresse des harpies, notre route tranquille commence à se corser. Finie la stratégie bourine au petit bonheur la chance, il va falloir adapter notre main à l’adversaire. Pour les joueurs d’Heathstone, on retrouve ici les même exigences que lors des affrontement de boss des aventures proposées régulièrement par Blizzard. D’autant qu’une fois les portes franchies, le joueur ne dispose que de trois vies pour terrasser l’ensemble des boss des lieux. Un échec et il faudra recommencer à l'entrée. Face à un ours en colère et à un crapaud baveux, notre journal de mission situation sur le côté droit de l’écran (à la manière d’un RPG) nous intime un ordre assez clair : capturer une carte adverse pour nous l’approprier. Cet objectif change la donne puisqu’au lieu de déployer notre stratégie habituelle, il nous aura fallu réunir les conditions optimales pour nous garantir une domestication sans trop d’encombres. Reste encore à terminer le duel pour que la carte prise au piège rejoigne définitivement nos rangs.
Cette session de test nous aura aussi donné un premier aperçu de l’arbre de compétence en trois partie de plusieurs des classes. Au fil de la progression, chacune débloquera de nouvelles capacités à utiliser durant les duels. Ces mêmes personnages auront aussi accès à un système d’équipement à gagner en récompense de donjon, de quêtes voire même de raids où la composante coop aura sans doute son mot à dire.
Du gameplay pour Hex : Shards of Fate
Il faudra compter entre 10 et 15 heures pour venir à bout de la premier partie de la campagne PvE de Hex Shards of Fate. Plus complexe qu’un Heartstone, le titre de Cryptozoic pourrait en effrayer certains avec ses multiples successions de phases lors des duels. Pourtant, en prenant la peine de s’y pencher un moment, on y découvre un alternative de choix au mastodonte du secteur. Bien entendu, il est encore trop tôt pour vous livrer nos impressions sur l’équilibrage global du titre, mais le travail effectué par les développeurs semble pour le moment aller dans la bonne direction. À suivre donc.