C’est à l’occasion de la Close bêta 2 international que nous avons pu poser les mains sur le MMORPG Tree of Savior, développé par IMC Games. Très attendu par les fans de Ragnarok Online, ToS s'annonce comme étant son digne successeur et s'intègre parfaitement dans la nouvelle lignée de MMO typés action-RPG voir Hack'n slach. Mais si Tree of Savior reprend l’ambiance et les codes de RO, arrivera-t-il à se moderniser suffisamment pour coller aux revendications des joueurs, toujours très enclins à la nostalgie, mais plus exigeant que jamais ?
Suite à l'apparition d'un arbre magique, la déesse responsable de la protection des humains semble avoir disparu. C'est donc dans un chaos ambiant que vous allez devoir vous défendre tout en aidant la veuve et l'orphelin quand l'occasion s'y présente. Qu'on se le dise, vous n'allez pas jouer à Tree of Savior pour son scénario donc inutile de s'y attarder plus que ça. Le décor étant posé, il est grand temps de créer son personnage.
Personnalisation à deux vitesses
Et c'est bien pour la personnalisation de votre personnage que Tree of Savior signe sa première fausse note. Si le choix de la classe parmi seulement quatre archétypes semble assez restreint, nous verrons un peu plus tard que c'est, paradoxalement, l'une des qualités du titre. Le manque de personnalisation est ici purement esthétique. Hormis le choix du sexe et de la coupe de cheveux (même la couleur demande à être débloquée en jeu), il ne vous sera pas possible de modifier l'apparence de votre personnage. Choix particulièrement discutable tant l'on connaît l’intérêt des joueurs pour le cosmétique et la personnalisation.
Une fois votre personnage créé, place au tutoriel. Très classique, c'est surtout l'occasion de prendre le jeu en main et de tester l'une des trois configurations de jeu possible. Souris et clavier, clavier seul ou manette, aucune configuration n'est exempte de défaut même si la communauté semble accorder à la manette une plus grande considération.
Graphiquement, le jeu est agréable. Non pas grâce à une technique de dernière génération, mais via une esthétique au ton pastel et une direction artistique singulière. Constitué de sprite 2D sur un univers en 3D et d'un chara-design stylisé manga, le jeu s'offre un bestiaire diversifié et enchanteur. Largement de quoi compenser la qualité des textures parfois un peu faiblarde. Revers de la médaille, avec cette orientation graphique artistique plus que technique, on pardonnera plus difficilement les chutes de fps et les micros freezes qui sont encore monnaie courante quand le nombre de joueurs à l'écran s'intensifie. Pas de panique, nous sommes en bêta fermée, il reste encore du temps pour penser à l'optimisation.
La qualité sonore n'est pas en reste. Si les bruitages collent parfaitement au style graphique, c'est bien la particularité des musiques de Tree of Savior qui a titillé notre attention. Extrêmement variées, les compositions musicales passent d'une mélodie Heroic Fantasy à des rythmes plus proches de la « dance » ou de la « techno ». Très agréable quand on aborde une phase de bash !
Qui dit jeu coréen dit jeu de vilain farmer ? Eh bien détrompez-vous, Tree of Savior regorge de quêtes ! Mais encore faut-il en parler aux PNJ. Car si la quête principale est facilement repérable, les quêtes secondaires ne sont pas automatiquement indiquées par un signal visuel. Elles sont par ailleurs très classiques : tuer X monstres, récupérer X objets, activer un dispositif, etc. Rien de particulièrement novateur. On retrouve le même genre de quêtes qu'il y a 10 ans, la pénibilité en moins. Néanmoins, si les quêtes n'ont rien d’innovant en soi, elles ont au moins le mérite de parfaitement s'adapter au groupe (pas besoin de looter le double d'objets si on joue à deux) et disposent d'un système de téléportation pour les valider. Moins de temps à passer à courir de droite à gauche et plus de temps pour basher de pauvres créatures qui n'ont rien demandé à personne. Et ça tombe bien, le jeu étant bien pensé pour le farm : explosions de créatures, vibrations si vous jouez à la manette, effets visuels et sonores euphoriques et des compétences pensées pour le grind. Ne soyez pas surpris d’annihiler une centaine de cochons centipèdes alors que votre mission vous demandait de n'en tuer qu'une dizaine.
Le tutoriel terminé vous voilà libre d'évoluer dans un univers ouvert... du moins c'est ce que l'on attendrait d'un MMO. Seconde fausse note pour Tree of Savior, le jeu est d'une grande linéarité. Constitué de maps couloirs, il ne vous sera pas possible de parcourir la carte en toute liberté. Passant d'une zone de son niveau à une autre via un chargement, on est loin de l'immersion qu'offre un monde ouvert. En sachant que le jeu est pensé pour le reroll, difficile de ne pas s’ennuyer après le 2e ou le 3e personnage. Et histoire d'en rajouter une couche, le jeu souffre actuellement d'un manque cruel de difficulté. Entre le temps de réaction des monstres, le pattern très simpliste des différents boss et leur vitesse de déplacement tres lente, il vous suffira, dans la majorité des cas, de fuir le combat si par malheur vous êtes resté trop longtemps dans une aoe.
La lutte des classes
Parlons un peu maintenant de ce qui fait la force de Tree of Savior. Rien de particulièrement novateur pour les anciens joueurs de Ragnarok Online, mais tout l’intérêt du titre se situe dans la création et l'évolution de votre personnage. Roulement de tambour....oui, tuer des monstres et accomplir des quêtes va vous octroyer de l’expérience ! Rien d’innovant me direz-vous, pourtant, dans Tree of Savior, votre personnage dispose de deux barres d’expérience. L'une établie le niveau de votre personnage, l'autre le niveau de votre classe. Le niveau de personnage est tout ce qu'il y a de plus classique : à chaque niveau on attribue des points dans 5 catégories : Force, Endurance, Intelligence, Sagesse ou Dextérité. Ces catégories affectent les statistiques secondaires comme la vie, les chances de critiques ou encore la régénération de mana.
Le niveau de classe est un peu plus complexe, mais bougrement plus intéressant. À chaque niveau de classe, vous pouvez choisir d'optimiser une compétence de votre classe ou d'en choisir une nouvelle. Tous les 15 niveaux de classe, vous pouvez spécialisez votre personnage parmi deux nouvelles classes débloquées ou en faire évoluer une que vous possédez déjà. Prenons l'exemple d'un Mage rang1. Au niveau 15 de classe, un mage peut se spécialiser en Mage rang1 + Pyrotechnicien rang1, en Mage rang1 + Cryomancien rang1 ou passer Mage rang2.
Au final, Tree of Savior propose de combiner une multitude de skills de différentes classes pour modeler son propre personnage. En sachant que les développeurs ont annoncé pas moins de 80 classes à la sortie du jeu, dont certaines qui sortent vraiment des sentiers battus. Cela vous laisse toutes les cartes en main pour forger un personnage atypique, loin des clones qu'on a l'habitude de voir dans les MMO. Évidemment pour cela, un équilibrage au petit oignon est indispensable et de gros efforts sont encore à fournir. Notamment au niveau du « scaling des sorts » qui, à l'heure actuelle, est l'un des problèmes les plus soulevés par la communauté.
Quelques classes de Tree of Savior en vidéo
Pour en finir sur le système d'expérience et de niveau, sachez que durant la bêta, les joueurs étaient limités au niveau 200. Si cela vous semble énorme, apprenez que l'on retrouve des zones et des monstres avec des niveaux allant jusqu'au lvl 650, voir plus. Ne pensez donc pas rusher la phase de leveling. D'ailleurs, aucune information sur un éventuel « end game » n'a encore vu le jour, il est donc probable que Tree of Savior s'inscrive dans une logique similaire à la philosophie de Guild Wars 2, à savoir que le voyage est plus important que la destination. Se rapprochant une fois encore des Hack'n Slash du type Path of Exile, dont le niveau maximum est un objectif lointain, généralement irréalisable, plutôt que le « début du jeu » comme pourrait l'être World of Warcraft.
De par sa linéarité de jeu, ses maps couloir, son manque de difficulté dans les rencontres et ses quêtes peu captivantes, il serait assez légitime de passer à autre chose et de taguer une appréciation qui se voudrait probablement négative. Pourtant la bêta propose une expérience de jeu riche et bougrement addictive et on est encore bien loin de connaître tous les tenants et les aboutissants du titre. Entre le PvP (des rumeurs parlent de PvP de guilde), les raids PvE ou tout simplement des informations sur le « end game », Tree of Savior semble avoir encore plusieurs atouts dans sa manche. Avec une bêta ouverte coréenne en décembre, nul doute que l'on en apprendra plus très prochainement.