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Du RPG mondialement renommé au jeu de danse, il fallait oser. Sans peur et sans reproche (enfin jusque-là), Atlus se lance sans prévenir dans le club très fermé des jeux de rythme et envoie pour l'occasion la petite troupe de Persona 4 sur le dance-floor.
Aperçu réalisé à partir d'une version japonaise
Pour se faire une place au soleil, Persona 4 : Dancing All Night n'ira pas copier ses concurrents et se forge un style et un gameplay bien à lui. Rien que son intro et ses menus résolument «disco» donnent le ton : on est très loin de l'ambiance Vocaloid. La présentation générale est un énorme hommage aux années folles. Entre autres curiosités, la boutique d'accessoires se présente comme un télé-achat avec un Pierre Bellemare nippon presque aussi volubile que l'original ! Le menu « collection » qui permet de consulter ses records se présente sous forme d'une étagère de 33 tours, et l'écoute des musiques se fait via un bon vieux jukebox. Mention spéciale à ce dernier qui continue à jouer même quand la Vita se met en veille. Simple mais il fallait y penser.
Autre particularité : (presque) toutes les chansons sont en anglais. Foudroyé, le joueur de Project Diva appréciera néanmoins quelques excellentes compositions. Time to Make History possède une pêche phénoménale et Snowflakes, Shadow World, Best Friends sont très bonnes dans leur style avec des rythmes endiablés. Seulement voilà, ce ne sont que 18 chansons originales dont on dispose in-game au final, plusieurs étant remixées pour grossir le mode Free Dance. Du point de vue des personnages, là encore, Persona 4 Dancing All Night fera un peu grincer des dents car chaque chanson est réservée à un seul personnage : impossible de jouer ses musiques préférées avec ses personnages préférés. Dommage, car le jeu est extrêmement beau et bien animé. En revanche, les chorégraphies apparaissent très classiques, un peu terre-à-terre comparé à l'inventivité des clips d'un Hatsune Miku : Project Diva F, ou même au côté artistique de IA / VT Colorful.
La jouabilité de Persona 4 Dancing All Night n'est pas tout à fait optimum. Les boutons à presser sont renseignés sur les bords de l'écran et les icônes en mouvement sont neutres. Du coup, il n'est pas évident de s'y retrouver, d'autant plus qu'il faut en même temps apprendre à gérer le scratch avec les boutons de tranche. Pas de panique cependant : comme toujours un temps d'adaptation suffit pour installer les repères cognitifs dans son cerveau et devenir un maître des platines, au moins en mode normal. Gros point noir : l'absence de code couleur. Si Sony a mis des couleurs sur les boutons PlayStation, ce n'est pas pour rien ! Tout cela fait de Persona 4 Dancing All Night une expérience rythmique moins naturelle que ses principaux concurrents.
Valeur ajoutée indéniable par rapport à ses rivaux, Persona 4 Dancing All Night embarque un mode histoire extensif. Plusieurs internautes sont portés disparus alors qu'une vidéo glauque est mystérieusement diffusée sur le net à minuit pile. Venus seconder Rise pour son retour sur le scène people, la petite troupe de Persona 4 se retrouve projetée dans un monde parallèle où elle va devoir tenter d'identifier le coupable et secourir les victimes. Même s'il a ses longueurs voire ses lourdeurs, notamment par sa narration en off bien trop présente, il contient suffisamment d'humour et de suspense pour renouveler l'intérêt, sans parler de sa mise en scène malicieuse avec quelques cinématiques fichtrement bien foutues et de nombreuses illustrations aussi improbables que marquantes.
Je vous disais plus haut que Persona 4 Dancing All Night restait à l'écart de la mode Vocaloïd, mais en fait pas tant que ça. Car quand on parle musique et PSVita, Hatsune Miku n'est jamais très loin. Atlus vous proposera en effet d'ouvrir votre porte-monnaie pour une dizaine de morceaux facturés de 0 à 800 yens (comptez jusqu'à 5-6€ chez nous, sachant que deux sont offerts sur le Playstation Store japonais). Le Heaven Remix dans lequel apparaît la diva virtuelle est de la techno hardstyle d'une violence rare, mais dont le tempo explosif la rend intéressante aussi bien à jouer qu'à écouter. Et puis la modélisation et l'animation du personnage transcende tout ce qu'on a pu voir dans Project Diva jusqu'alors : ça tue, c'est tellement sublime! Le DLC de Marie, Break Out Of..., se présente comme de la pop classique beaucoup plus sage. Ce dernier est tout de même un sacré challenge de gameplay puisque les icônes vont parfois dans le sens anti-horaire, alors que tout le reste du jeu garde le sens des aiguilles d'une montre.
Dancing all Night bouge son popotin
Même si Persona 4 Dancing All Night fait passer indéniablement un très bon moment, il reste plus « faible » que les autres jeux de rythme en vue sur la portable de Sony. Un jeu doté d'un style marqué, d'un mode histoire intéressant à plus d'un titre et d'une tracklist efficace dans son genre, mais qui pêche par une richesse et un système de jeu un peu en-deçà des attentes.