Project Zero n'est certainement pas le survival-horror le plus connu de cette génération. Ni des précédentes d'ailleurs. Pourtant, le contexte de la série, le folklore japonais, a su attirer de nombreux fans adeptes d'esprits malfaisants et de terreur invisible. La Prêtresse des Eaux Noires sort tout droit de ce moule.
Tout d'abord, commençons par une petite clarification pour ceux qui ne connaissent pas encore la série. Contrairement à de nombreux jeux d'horreur actuels, Project Zero n'est pas un jeu d'action. N'espérez pas y voir l'ombre d'un flingue, une arme qui vous serait d'ailleurs totalement inutile. Le seul moyen de vaincre vos assaillants est un vieil appareil photo, appelé Camera Obscura. Plus on capture d'esprits dans une seule photo, plus on fait de « dégâts », exorcisant ainsi l'entité. Cet épisode ne déroge pas à la règle, avec un rythme basé sur la peur et l'ambiance.
Le contexte
L'histoire nous propose d'incarner plusieurs personnages aux origines bien distinctes. Après une introduction mettant en scène la disparition du personnage jouable Miu Hinasaki, fille de Miku Hinasaki (héroïne du premier opus), on prend le contrôle de Yûri Kozukata, une jeune fille en train de développer sa capacité à percevoir les esprits. Alors qu'elle travaille dans une boutique d'antiquité, la jeune Fuyuhi Himino lui demande de retrouver une amie disparue dans une forêt près de la Montagne de la Mort, un ancien lieu touristique connu aujourd'hui pour être un site favori de suicides. Le dernier personnage jouable est Ren Hojo, un écrivain qui part enquêter dans ces mêmes montagnes pour élucider le mystère d'un rêve récurrent où il se voit, enfant, sacrifier une jeune fille. Simple cauchemar ou souvenir enfoui ? C'est ce qu'il va tenter de découvrir.
L'ambiance
Evidemment, comme beaucoup d'histoires imprégnées de folklore japonais, le passé des lieux de la Montagne de la Mort (le Mont Hikamiyama) cache une part importante de l'aventure que le pouvoir de la Camera Obscura vous aidera à découvrir. Pour résumer sans trop spoiler, on parle de drames, d'esprits hantés, de scènes macabres, de suicides, de sacrifices et tant d'autres choses terrifiantes. Ce qui marque est l'humeur générale qui se dégage du titre : au rythme lent s'ajoute le caractère passif de la plupart des personnages, qui se laissent rapidement happés par les événements. Enivrés par les esprits hantant les lieux, les protagonistes sont souvent léthargiques devant des images et scènes terrifiantes qui en auraient fait courir plus d'un. Par exemple, lorsque Yûri avance dans la forêt pour la première fois, elle voit à plusieurs reprises des fragments du passé, comme des petites filles qui tombent soudainement de collines dans d'effroyables cris d'horreur. Cela se ressent d'autant plus avec les personnages non-jouables, soudainement atteints de dépression suicidaire, contrôlés par l'esprit de la Prêtresse des Eaux Noires qui semble être le véritable être malfaisant de l'histoire. A nous d'empêcher le pire en chassant les fantômes de la montagne.
Le gameplay
On en arrive donc directement au gameplay de ce Project Zero : La Pretresse des Eaux Noires. Pour être direct, si on le prend d'un point de vue purement technique, le gameplay est lourd, mal conçu, pénible et agaçant, voire même rédhibitoire pour certains. Oui, nous sommes dans un survival-horror et le manque d'agilité des personnages aide sans aucun doute à renforcer notre peur des esprits. Malheureusement, dans la pratique, l'utilisation de la caméra via le GamePad est trop complexe et peu fluide. Dès qu'un esprit nous colle un peu trop, on arrive plus à le centrer dans la caméra et il faut donc tenter de s'éloigner, ce qui peut s'avérer délicat vu le manque de réactivité des personnages. Ce problème est grandement accentué par le fait que pour se déplacer, il vaut mieux relâcher la Camera Obscura, et donc, quitter le GamePad des yeux pour regarder à nouveau la télé. Comme on passe souvent de l'un à l'autre, on perd rapidement la perception de notre environnement proche (et des distances) ce qui nuit vraiment au plaisir de jeu. Pourtant, l'immersion initiale offerte par l'utilisation du GamePad comme appareil photo (seul moyen de voir les points faibles des esprits) est efficace, rendant les combats plus intenses, surtout quand il faut changer l'angle de prise de photos pour attraper un maximum d'esprits dans le cadre. Bref, bon dans le concept, fébrile en pratique...
L'exploration
Mais outre les phases de combats, La Prêtresse des Eaux Noires est aussi un jeu d'exploration. Une exploration cantonnée, certes, mais une exploration quand même. Afin de savoir où aller, il faudra trouver des indices en fouillant chaque recoin des lieux sordides que l'on visite. Encore une fois, la Camera Obscura est utilisée puisqu'elle reste le seul moyen de voir les traces d'objets du passé. La structure reste quelque peu répétitive (d'autant qu'on visite plusieurs fois les mêmes lieux) mais on est jamais à l'abri d'une surprise ou d'un petit jump scare bien placé, même si Project Zero mise sur l'épouvante plutôt que sur les sursauts en sueur. Le titre nous incite aussi à gérer un minimum notre inventaire, comme les films plus ou moins efficaces pour exorciser les esprits ou encore les objets de soins divers, d'autant qu'outre la barre d'énergie, on doit veiller à ne pas être mouillé : en effet, on est plus vulnérable aux esprits si on est trempé. Rien de bien complexe en somme pour un titre qui n'a jamais prétendu surprendre à ce niveau.
Trailer de Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires (Nom anglais : Fatal Frame)
Cette session de jeu de 2h nous aura permis de confirmer que définitivement, Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires n'est pas une série à gameplay. Mais même si ce premier point peut paraître comme une évidence, l'utilisation du GamePad s'avère trop pénible, notamment dans les situations les plus intenses. Attention toutefois, le titre propose une ambiance atypique proche du cinéma (et de la littérature) d'horreur japonais et si ce thème vous plaît, vous arriverez sans doute à passer outre les défauts de maniabilité. Bien sûr, il ne s'agit que d'un aperçu et il faudra attendre la version finale pour se faire une idée plus précise