Sorti depuis une bonne année chez nos amis Australiens et Néo-Zélandais, Assassin’s Creed Identity est un titre qui a peu fait parler de lui. Un fait rare chez Ubisoft, qui nous a habitué à inonder la toile d’informations relatives aux titres de sa série phare. Développé par Blue Byte, le studio à l’origine de la franchise Settlers, cet énième Assassin’s Creed se décline sous la forme d’un jeu d’action mâtiné de quelques éléments de RPG, histoire d’appâter le chaland. Manque de bol pour ce dernier, Assassin's Creed : Identity est aussi un bon vieux Free to play des familles avec ce qu’il faut de micro-paiement et autres jauges d’énergie pour énerver le joueur s’y étant essayé la fleur au fusil. Alors que le jeu ne possède toujours pas de date de sortie dans notre beau pays, et après avoir passé quelque temps à tester le bestiau suite à sa dernière mise à jour, le temps est venu pour nous de vous dresser un panorama de cet Assassin’s Creed mobile.
Weekend à Rome
En choisissant la Renaissance Italienne comme toile de fond pour son AC Identity, Ubi et Blue Byte ne se sont pas trompés. Servant de cadre aux aventures d’Ezio Auditore, cette période conserve auprès des joueurs une aura particulière tant Assassin's Creed II a marqué les esprits. C’est donc avec grand plaisir que l’on incarnera un nouvel assassin, créé de toutes pièces pour l’occasion afin d’évoluer dans les décors familiers de Monteriggionni, Rome ou Florence. Et le terme familier n’est pas un vain mot puisque les équipes de Blue Byte ont pris soin de recréer, un peu plus modestement certes, un grand nombre de zones déjà présentes dans AC 2 et ses suites. Parcourir ces lieux sera aussi l’occasion de croiser de nombreuses figures connues, comme ce bon vieux Léonard de Vinci, ou encore l’infâme Cesare Borgia. Identity nous propulse donc de plain-pied dans la mythologie créée par Ubisoft autour d’Assassin’s Creed, et <b>c’est avec délectation que les amateurs du background touffu de la série découvriront de nouveaux éléments venant éclairer certaines zones d’ombre de l’histoire</b>.
Pour les autres, Assassin’s Creed Identity reste un jeu mêlant action et éléments de RPG de manière assez correcte. Avant toute chose, il faudra créer son propre assassin. Après avoir choisi sa classe parmi la poignée disponible (et qui ne proposent que de mineures variations il faut bien l’avouer), il sera possible de le personnaliser (là encore, les choix disponibles sont assez ridicules, et l’on ne peut rentrer de nom soi-même pour son personnage). Une fois cette étape terminée, place à l’action, qui se décline sous deux formes. La première consiste en une série de missions scénarisées, aux objectifs divers (assassiner une personnalité, escorter quelqu’un, suivre un ennemi, etc) dans la grande tradition des AC. La seconde reprend la forme des classiques Contrats présents dans la série, et demandera de livrer des messages, assassiner un individu, ou bien se livrer à une petite session de parkours dans la ville dans un temps limité. <b>Chaque mission ainsi terminée permettra d’obtenir non seulement de l’expérience, mais aussi divers équipements afin de faire progresser son personnage</b>. Et c’est là que les premiers problèmes apparaissent.
Rien n’est vrai, tout est permis (surtout si on passe à la caisse)
Car voyez-vous, comme mentionné en introduction, Assassin’s Creed Identity est un Free to play. Et malheureusement, il possède nombre des défauts inhérents à ce genre. Pour commencer, chaque mission de la trame principale ne se débloque que lorsque le personnage a atteint le niveau requis. Si l’évolution se fait sans heurt au début, bien vite, il faudra aller farmer les contrats pour atteindre le niveau requis. Histoire d’en rajouter une couche, lesdits contrats sont soumis à une jauge d’énergie, et l’on ne pourra pas les enchaîner comme bon nous semble. <b>Cette manière de ralentir artificiellement la progression du joueur est typique des Free to play, et vient irrémédiablement gâcher l’expérience de jeu</b>. Mais il y a pire. Chaque classe de personnage possède un arbre de compétences au sein duquel il sera possible de faire des choix pour modeler l’assassin de ses rêves. Cependant, et tenez-vous bien, l’apprentissage d’une compétence vous demandera de patienter de longues minutes (plusieurs dizaines pour les plus puissantes). Bien évidemment, il sera toujours possible de passer à la caisse pour acquérir quelques deniers virtuels afin d’accélérer le processus, mais la pratique est malgré tout assez limite vous ne trouvez pas ? Cette monnaie virtuelle vous permettra bien évidemment de vous faciliter la vie sur un tas d’autres points (recharge d’énergie, achat de boost temporaires, acquisition d’équipements plus puissants, etc), dans la plus pure tradition du genre.
Au-delà de cet aspect déplaisant, Assassin’s Creed possède quelques autres problèmes, mais aussi, quelques qualités supplémentaires. Côté problèmes, il faudra noter de gros soucis du côté des contrôles (un classique chez AC) et de la gestion de la caméra. Que ce soit en utilisant le pad virtuel ou le touch and go, il n’est pas rare que notre assassin se retrouve à courir dans la mauvaise direction, ou grimpe sur le premier obstacle venu en dépit du bon sens. Autre problème et pas des moindres, AC Identity est un véritable ogre. <b>Avec 2,5Go sur la balance, il prend une place monstrueuse sur la mémoire du téléphone</b>. Et histoire de compléter le tableau, il avale la batterie à vitesse grand V en se permettant au passage de faire énormément chauffer l’appareil sur lequel il tourne. En contrepartie, et il faut le souligner, le titre de Blue Byte est magnifique. Les décors en 3D, les textures, les animations, tout est très agréable à l’œil, fluide et admirablement designé. Autre force du jeu : son côté RPG. Passant essentiellement par l’équipement, à la manière de ce qui a été fait pour Unity, il permet de créer un assassin qui colle au mieux à son style de jeu, du plus discret au plus bourrin. Et si l’on est loin d’avoir la profondeur espérée, le tout s’avère là encore très agréable.
Assassin's Creed Identity, 10 minutes de chasse à l'homme
- <i>Aperçu réalisé sur un iPhone 6.</i>
Joli, Assassin’s Creed Identity l’est assurément. Avec ses visuels accrocheurs, ses décors fidèles à ceux de la série et ses animations d’une grande fluidité, le titre de Blue Byte en jette pas mal, même si l’ensemble fait un tantinet chauffer l’appareil sur lequel il tourne. Si le gameplay, essentiellement action, et les quelques éléments de RPG qui viennent l’accompagner fonctionnent bien, il n’en demeure pas moins que les contrôles, et en particulier la gestion de la caméra, viennent grandement entacher une expérience de jeu par ailleurs plaisante. Néanmoins un problème vient grandement gâcher la fête : son statut de Free to play. En effet, un tel statut impose pratiquement de lui-même tout un tas de pratiques qui commencent à fatiguer les joueurs par leur multiplication. Barre d’énergie qui se recharge avec le temps, achats in-app pour améliorer son personnage plus rapidement, progression ralentie artificiellement, connexion permanente, et autres joyeusetés du genre sont ici de la partie. Des pratiques qui viennent gâcher en partie le plaisir que l’on aurait pu éprouver en jouant à un Assassin’s Creed, par ailleurs plus que correct, sur mobile. Néanmoins, gageons que les fans hardcore de la série sauront prendre leur mal en patience et se réjouiront de glaner, çà et là, de nouveaux éléments pour enrichir leur connaissance du background de cette titanesque série. La combinaison de ces différents éléments laisse donc, au final, un sentiment mitigé une fois l’application refermée. Espérons que les problèmes évoqués soient corrigés d’ici la sortie définitive, et encore inconnue, du jeu en nos contrées.