Prolifiques mais pas toujours à la hauteur des attentes des fans, les adaptations de DBZ ont rarement autant enflammé nos espoirs qu'à la vue des premières images et vidéos de Dragon Ball Z : Extreme Butôden sur 3DS. Il faut dire qu'en plus de s'appuyer sur une 2D qui confère une crédibilité rare aux personnages issus de la série, le jeu a vu son développement confié à l'un des maîtres de la baston 2D. Alors à présent que la version finale japonaise est entre nos mains, peut-on continuer à s'enflammer autant pour ce titre ou faut-il tempérer un peu nos ardeurs ?
Comme nous avons déjà eu l'occasion de le préciser, la branche des Super Butôden apparaît sans aucun doute parmi les plus méritantes dès lors qu'on jette un regard en arrière sur les différentes adaptations de Dragon Ball Z sur consoles, notamment grâce à un deuxième volet sur SNES qui reste encore culte pour beaucoup d'entre nous. Le fait que Dragon Ball Z : Extreme Butôden en soit en quelque sorte l'héritier direct nous incite donc forcément à placer beaucoup d'espoirs en lui, d'autant que son développement a été confié à Arc System Works, le papa de Guilty Gear et BlazBlue. Mais si la démo nous avait plutôt séduits, ces quelques heures passées sur la version finale japonaise de Dragon Ball Z : Extreme Butôden nous ont tout de même permis de mettre en évidence certaines faiblesses qui risquent de passer assez mal auprès des joueurs les plus exigeants, mais rien de bien grave rassurez-vous.
Gaming Live sur la démo de Dragon Ball Z : Extreme Butôden
Les persos de soutien en majorité
Commençons déjà par souligner que, même si le titre a le mérite de faire intervenir un nombre assez faramineux de personnages issus de la série, y compris les plus inattendus, la plupart ne sont là qu'en soutien. Autrement dit, sur la centaine de protagonistes promis, seul le quart se révèle réellement jouable, tous les autres étant de simples "Z-Assist" que l'on peut appeler en renfort l'espace de quelques secondes. Alors même si voir Chichi ou Mr. Satan débarquer en grande pompe sur le terrain reste un moment de pure délectation, ça ne compense pas vraiment la déception de voir certains combattants émérites relégués à un simple rôle de soutien. Dans le même ordre d'idées, plusieurs personnages sont proposés en doublons à des stades de transformation différents puisqu'il n'est pas possible de les transformer librement en combat. Tout juste peut-on les voir se transformer très ponctuellement le temps d'exécuter une attaque spéciale, mais ça ne va pas plus loin et c'est légèrement frustrant. Malgré tout, il faut bien admettre que le rendu visuel des sprites des personnages leur fait complètement honneur et que les animations sont exemplaires.
On apprécie aussi de pouvoir disposer d'une certaine liberté pour constituer notre équipe qui peut accueillir jusqu'à trois personnages jouables ou bien une combinaison de combattants et de Z-Assist dans la limite des DP (Dragon Power) imposés. Ces points définissent la puissance des personnages et garantissent un certain équilibre des forces dans les différentes équipes qu'il est possible de constituer. Rien ne vous empêche donc, si vous le souhaitez, de partir uniquement avec des héros jouables entre lesquels vous pourrez switcher à tout moment en combat, ou bien de n'en prendre qu'un ou deux accompagnés de personnages de soutien. En revanche, il faut nécessairement passer par l'écran tactile pour faire intervenir les Z-Assist durant la partie et switcher entre les combattants, ce qui n'est pas forcément l'idéal dans le feu de l'action.
Un Butôden pour tous
Etonnamment, là où l'on pouvait s'attendre à un gameplay assez technique de la part du studio Arc System Works, celui de Dragon Ball Z : Extreme Butôden se révèle finalement très accessible et plutôt facile à prendre en main. Le développeur a sans doute souhaité privilégier le caractère intuitif des combats pour s'adapter à un public plus large, ce qui, en contrepartie, rend les parties un peu redondantes. Aux mouvements de base (garde, dash, esquive, recharge du ki) s'ajoutent tout de même quelques déplacements un peu plus recherchés comme la téléportation lorsque l'esquive est exécutée au bon moment, l'attaque surprise, le hyper dash ou le Z-Cancel qui peut annuler un Z-Combo. Les techniques spéciales coûtent de l'énergie mais elles sont d'une simplicité enfantine à placer. Quant aux combos, ils reposent tous sur l'alternance de coups faibles et forts qui, lorsqu'ils sont conclus par une vague d'énergie (un combo de 6 coups qui est le même pour tous les personnages), permettent d'exécuter les attaques ultimes. Si le défenseur possède encore au moins 150% de ki, il peut alors contre-attaquer en renvoyant lui-même une attaque ultime (simple pression sur A) qui viendra s'entrechoquer avec celle de son adversaire, provoquant un bras de fer classieux.
Selon que le joueur se trouve sur la terre ferme ou dans le ciel (un "meteor combo" permet de projeter l'ennemi pour continuer à se battre dans les airs), la nature de l'attaque ultime sera modifiée. Là où le système se révèle extrêmement frustrant, c'est lorsqu'on s'aperçoit que la troisième, et donc la plus puissante de ces attaques ultimes (200% de ki requis), ne peut être effectuée qu'à la condition d'avoir perdu une bonne partie de sa vie, ce qui implique de se faire toucher parfois volontairement pour y avoir accès. La jauge de ki devient alors électrique et il ne reste plus qu'à la charger au maximum et à vérifier à quelle hauteur (sol ou air) l'attaque ultime doit être lancée (condition variable selon le personnage choisi) pour avoir le privilège de l'exécuter avec succès. Notez qu'il n'est pas possible de switcher librement du combat au sol au combat aérien à moins de passer par un "meteor combo", il n'y a donc pas d'écran splitté puisqu'on ne peut pas s'éloigner de son adversaire. Globalement, le gameplay de Dragon Ball Z : Extreme Butôden se montre ainsi plutôt efficace mais le fait de devoir forcément perdre de la vie pour découvrir toutes les attaques ultimes reste franchement douteux. D'autant que le niveau de difficulté est étonnament faible, et, même en mettant celui-ci au maximum, l'IA reste un peu trop attentiste et pas franchement douée pour les bras de fer.
9 minutes de gameplay de Dragon Ball Z : Extreme Butôden
Collectez-les tous...
Il faut donc se tourner vers les parties en Versus ou attendre de pouvoir accéder aux dernières zones du mode Makafushigi Adventure pour trouver un challenge digne de ce nom. Car, même en Difficile, les 11 scénarios du mode Z Story n'ont pas cette prétention, et le fait que les combats se résolvent en un round a de quoi nous laisser sur notre faim. Dommage aussi que la narration ne soit servie que par des bribes de textes agrémentés des portraits des différents intervenants, là où des images fixes tirées de l'anime auraient déjà permis une immersion beaucoup plus crédible dans l'histoire. Le mode Makafushigi Adventure se révèle un peu plus sérieux, ne serait-ce que parce qu'il va plus loin dans la difficulté, notamment sur les zones de degré 4 et 5. Bien que le scénario mis en place soit totalement imaginaire, on peut essayer d'accomplir des objectifs imposés et tenter de débloquer tous les personnages de soutien accessibles uniquement en décrochant un rang S.
Et ce n'est pas une mince affaire dans la mesure où totaliser 400 points implique pas mal de maîtrise, même en s'équipant de quelques objets bonus grapillés à l'aide des Zenis accumulés. Des QR Codes circulent en tout cas déjà sur le Net pour permettre de récupérer quelques-uns de ces personnages de soutien sans trop se fouler, ou via des cheat codes à réaliser depuis l'écran de démarrage. Reste la perspective de se battre en Free Battle dans les conditions de son choix sur n'importe laquelle des 15 arènes du jeu, de se lancer dans les tournois de l'Extreme Tenkaichi Budôkai et de découvrir les avantages des échanges StreetPass via le mode Dragon Ball Quest. Mais nous aurons l'occasion de vous en reparler plus en détail lors de la sortie européenne de Dragon Ball Z : Extreme Butôden le 16 octobre prochain.
Trailer Japan Expo de Dragon Ball Z : Extreme Butôden
Cette prise de contact avec la version finale japonaise de Dragon Ball Z : Extreme Butôden sur 3DS nous a à la fois rassurés et déçus. Forcément, nous attendions de ce nouveau Butôden un jeu d'exception, et on se retrouve plutôt face à une adaptation réussie mais pas autant que ce qu'on était en droit de souhaiter. S'il est encore trop tôt pour évaluer son vrai potentiel, on peut d'ores et déjà dire que certains choix retenus ne feront sans doute pas l'unanimité et qu'on reste un petit peu sur notre faim malgré les très bons moments passés en sa compagnie.