Annoncé sur PlayStation 3 durant la gamescom 2012, Until Dawn aura connu un parcours chaotique dont l'issue est enfin proche, sa date de sortie étant désormais programmée au 26 août prochain... sur PlayStation 4. L'exclusivité Sony adoptant l'histoire et l'ambiance d'un slasher avec un gameplay minimaliste façon Heavy Rain s'est livrée à nous le temps d'une session de 3 heures.
Nous avons en effet pu découvrir les premières heures de jeu en compagnie de l'ensemble des protagonistes du jeu : une fine équipe de 8 jeunes hommes et femmes fonctionnant tous par paires (voire couples) se retrouvant à l'occasion de vacances (d'hiver, je présume) dans le cadre enneigé d'un chalet isolé.
« J'ai jamais tué personne... excepté une fois au chalet »
Comme dans tout bon slasher, un antagoniste inquiétant est également de la partie. Nous nous garderons bien évidemment de divulguer quoi que ce soit à son sujet, mais sachez que plusieurs documents et brochures se cachent dans l'environnement et que si nous n'en avons pas eu confirmation, il est fort probable qu'ils nous permettent d'en apprendre plus au sujet du passé du personnage. Le tout pourrait d'ailleurs être lié à d'autres séquences au principe légèrement différent et dont nous tairons évidemment la nature, la fréquence et le contenu pour vous préserver de tout malencontreux spoil. L'ensemble du titre est basé sur un système classique de changement de personnages en fonction de la séquence, vous permettant d'incarner tour à tour chacun des protagonistes principaux dans leur quête d'amusement, de détente et surtout, l'invité surprise, de survie.
Sous les lumières du gyroscope, elle danse le perk
Au contrôle d'un personnage, vous alternez entre séquences d'exploration / enquêtes et dialogues interactifs. Dans les premières, vous êtes libre de vos mouvements et devrez souvent rechercher un objet ou un lieu pour ensuite progresser dans l'aventure : le contrôle de mouvements s'avère plutôt original et bien pensé puisque le corps du personnage se dirige indépendamment de son regard, ce dernier utilisant la fonction gyroscopique de la manette. Les objets susceptibles d'être utilisés ne sont d'ailleurs mis en surbrillance que si vous daignez diriger votre torche, votre lampe ou vos yeux dessus, rendant nécessaire l'utilisation de ce double contrôle pour fouiller efficacement l'environnement. Un poil difficile à appréhender, le système peut s'avérer très chaotique lors des séquences plus stressantes mais gagne en souplesse à mesure qu'on l'utilise. Un coup de main à prendre, en somme.
La gyroscopie est également mise à profit lors de séquences de visée, des situations où le personnage doit rester discret (il faut alors bouger le moins possible) ou de choix entre deux situations ou possibilités de dialogues. Le choix, c'est d'ailleurs ce qui va rythmer une bonne partie de l'aventure, dans laquelle les différents protagonistes évoquent à tour de rôle l'effet papillon pour nous questionner, certes pas très subtilement, sur les notions de choix et de conséquences. Les twists importants de l'histoire sont ici dépendants de vos décisions passées et peuvent aller d'un simple détail de narration au changement pur et dur du destin d'un personnage, un atout de poids pour donner au titre un second souffle et lui éviter d'atterrir dans le panier des jeux "couloir" manquant d'un potentiel de rejouabilité. Seul regret concernant le rythme de l'aventure, l'utilisation parfois un peu abusive du jumpscare pour combler les séquences moins tendues fait évidemment écho au genre cinématographique dont il s'inspire, mais les ficelles sont parfois un peu trop grosses pour avoir un impact réel sur les joueurs à sang-froid. Au rayon des regrets, on pourra également pester contre la technique encore discutable d'un titre au framerate parfois inconstant, problème dont il n'a jamais su se débarrasser et que l'on imagine être encore présent lors de sa sortie.
Neige, leffe et papillon
Chacun des protagonistes dispose de ses propres traits de caractère et affinités avec le reste de la bande, le tout étant matérialisé par des jauges visibles via le menu du jeu. Ces dernières évoluent en fonction de vos choix de dialogues et, si la session ne nous a pas permis d'en ressentir les conséquences, ce système d'affinité aura sans nul doute des conséquences à terme sur la survie des différents personnages. L'idée est riche, mais moins qu'une autre plus originale et plus intéressante sur le papier : les totems. Divisés en plusieurs catégories de couleurs et répartis dans l'environnement, ceux-ci contiennent un bref apercu d'une séquence se produisant dans un futur proche. S'ils semblent plutôt spoilants a priori, ceux-ci s'avèrent finalement surtout stressants de par leur caractère omniscient : sera-t-il noir et donc annonciateur d'une mort imminente ? Adoptera-t-il une autre couleur autrement plus rassurante pour faire office de simple conseil ? Non suivi, ce conseil aura-t-il une conséquence fâcheuse sur la suite de vos pérégrinations ? Autant de questions qui font le sel de l'aventure, dont on espère que les promesses d'embranchements multiples seront tenues. Sur les 3 premières heures, le pari semble réussi mais il nous faudra évidemment davantage de recul et plusieurs parties pour le confirmer.
Trailer d'Until Dawn
A l'instar des célèbres productions de Quantic Dream, Until Dawn est pensé davantage comme une expérience singulière de jeu qu'un titre au gameplay éprouvé. On relève tout de même quelques bonnes idées de cette jouabilité minimaliste comme le système de totems prédicateurs ou l'utilisation de la gyroscopie. L'aventure s'avère plaisante pour quiconque apprécie un minimum les slashers et souhaiterait s'offrir un film interactif reprenant tous les codes du genre, quitte à verser un peu trop dans le jumpscare facile. En proposant également un système d'effet papillon permettant d'ouvrir plusieurs voies en fonction de vos choix, le titre s'offre une replay value bienvenue qui pourrait gommer les défauts inhérents à une aventure cloisonnée. Verdict sur l'efficacité réelle de l'ensemble fin août, date à laquelle Until Dawn s'invitera sur PS4.