Au sortir d'un épisode 2015 convaincant, Pro Evolution Soccer arrive à l'heure de la confirmation. Konami a mis les petits plats dans les grands pour le vingtième anniversaire de la licence, faisant du Brésilien Neymar sa tête d'affiche et poursuivant son travail d'amélioration progressive des mécaniques de jeu. Une brève présentation et quelques heures de jeu sur PES 2016 plus tard, voici nos impressions sur le nouveau venu de la saga du football made in Konami.
PES 2015 était une bonne surprise. Non content de tirer profit du Fox Engine sur nouvelle génération, celui-ci parvenait rapidement à nous embarquer dans de longues sessions de jeu grâce à son gameplay convaincant évoquant les plus belles heures de la licence. Conscient d'avoir enfin trouvé une base saine sur laquelle construire son titre, Konami a donc décidé, une fois n'est pas coutume, de ne plus repenser les fondements de sa licence de fond en comble mais de l'améliorer par petites touches. Ou par grands coups francs, c'est au choix.
"J'irai trouver au bout le CONTACT"
L'un des points clés de cette année concerne les affrontements en un contre un, qui profitent de l'inertie des joueurs déjà en belle progression sur la licence. Les contacts aériens bénéficient directement de cette amélioration, donnant au joueur la possibilité de se déplacer librement pour réceptionner les ballons et de réellement jouer des coudes afin de prendre le dessus sur l'adversaire. Quelques parties suffisent à se rendre compte de l'importance plus marquée du placement lors de ces séquences, indispensable si le joueur veut éviter de se retrouver à 3 mètres de la retombée du ballon à cause d'une mauvaise estimation. Les contacts aériens sont tout aussi convaincants et nous ont permis de voir quelques joueurs trop entreprenants faire un joli vol plané et atterrir face contre terre.
Les développeurs ont également tenu à ce que vous puissiez garder les pieds sur terre en s'attardant sur d'autres mécanismes à retravailler, tels que les tacles. Trop difficiles d'accès l'an passé, ces derniers ont été modifiés pour élargir la palette des défenseurs bien en peine de récupérer le ballon en dehors de contacts très rapprochés dans l'opus 2015. Les duels au sol font d'ailleurs mouche dans cet opus où l'engagement physique se ressent particulièrement.
Entre gardiens amorphes et IA en progrès constant
L'accent a également été mis sur l'amélioration de l'IA alliée au niveau des phases d'attaque. Dans PES, le joueur était habitué à construire ses attaques en déclenchant lui-même les appels des autres membres de l'équipe, un point qui sera nettement moins indispensable en 2016. Moins statiques, les joueurs n'hésitent pas à prendre la profondeur et à déclencher eux-mêmes leurs appels pour faciliter la tâche du joueur. Rien ne vous empêche de le faire vous-même, mais on ne crachera pas sur un petit coup de main de l'IA de temps en temps. Celle-ci adopte d'ailleurs un comportement particulièrement intéressant si vous optez pour les changements de joueurs manuels et qu'elle récupère le ballon afin que vous n'ayez pas à effectuer la manoeuvre, optant pour des choix de passe crédibles.
On ne peut pas en dire autant des gardiens, toujours aussi rigides dans leur placement et difficiles à cerner en termes de comportement. S'ils parviennent régulièrement à sortir des parades utiles, les actions de but ont tendance à se ressembler du fait de la palette de mouvements limités de ces derniers. Mention spéciale sur les tirs de loin non cadrés, où le gardien saute avec une si faible mobilité qu'il donne l'impression d'être coincé dans un maillot amidonné à l'excès. Interrogé par nos soins, Adam Bhatti (European Product Manager de la série) nous a assuré qu'une partie des modifications sur les gardiens n'a pas encore été dévoilée au stade d'avancement du titre. Si l'on ne demande qu'à le croire et que l'argument est tout à fait valable à ce stade du développement, nous attendrons bien évidemment de poser nos mains sur une version plus avancée du titre afin de vérifier la véracité de ses dires.
L'immersion comme figure de proue
Le football, ce n'est pas qu'une histoire d'humains sur un pré vert. Célébration, compétition, personnalisation sont au coeur du sport le plus populaire de la planète (derrière le curling et la pétanque, certes). Autant de points essentiels pour garantir l'immersion et sur lesquels FIFA singeait régulièrement son concurrent direct. Les temps changent. Non content de s'appuyer sur ses licences officielles exclusives de la Ligue des champions et ligue Europa, PES compte également faciliter la tâche des joueurs consoles en leur permettant d'intégrer eux-mêmes les kits images de logos et maillots d'équipes n'étant pas sous licence... sur PS4 en tout cas, l'arrivée de la fonction sur Xbox One étant encore en discussion. Sécurité, licence, tout ça tout ça.
Collant au plus près de l'actualité, l'équipe travaillant sur PES a également intégré de nouvelles célébrations inspirées des idées originales de certains footballeurs : Totti et son selfie romain seront de la partie tout comme Aubameyang et son masque Spiderman, parmi d'autres nouveaux mouvements de fête post-but. Vous pourrez bien évidemment en faire profiter votre propre joueur professionnel, mais la célébration restera limitée à ces joueurs professionnels dans les autres modes. Les animations des joueurs ont également été revues à la hausse, ajoutant nombre de scènes entre les différentes actions : ils se plaignent, ils exultent, mais ne sont plus les poupées de cire statiques que l'on a pu connaître. Visuellement, l'épisode se dote aussi d'une nouvelle caméra par défaut avec une meilleure profondeur de champ.
En parallèle, Konami n'a pas oublié ses modes de jeu fétiches et notamment la master league, qui fait peau neuve pour l'occasion en se dotant d'un système de scouting avancé, de statistiques plus précises permettant d'analyser le parcours de son équipe et d'une nouvelle interface générale bien plus chatoyante que les précédentes. Nul doute que Konami divulguera dans les semaines à venir d'autres nouveautés pour son épisode annuel bien décidé à reprendre le trône disputé de roi des simulations de football. A l'heure où vous lisez ces lignes, l'E3 agite les foules et l'éditeur nippon est d'ailleurs déjà en train de présenter les nouveaux effets météo qui occuperont les pelouses de PES 2016.
Konami joue la carte de la stabilité avec cet opus 2016, préférant s'appuyer sur un épisode précédent réussi que de renouveler encore une fois la formule en profondeur. Manette en mains, le résultat d'ensemble s'avère convaincant, notamment avec les commandes en manuel où le titre est immersif et crédible. On regrettera de nouveau le manque de soin apporté aux mouvements des gardiens et à l'arbitrage, qui n'aura ironiquement jamais été aussi proche de la réalité. A quelques mois de sa sortie, PES a encore le temps de se bonifier pour mieux nous surprendre. Le match avec FIFA s'annonce serré.