Rainbow Six Siege s'est offert un retour remarqué sur le devant de la scène jeu vidéo lors de l'E3 2015, abandonnant une partie de son ancienne formule pour s'offrir un gameplay tout beau, tout neuf à mi-chemin entre Counter-Strike et SWAT. Un an et une bêta fermée réussie plus tard, nous avons de nouveau pu poser nos mains sur un titre qui dépoussière le genre avec un doigté certain.
De Rainbow Six, il ne reste plus que la dimension tactique et la notion de coopération. Si le constat peut paraître fataliste et pessimiste formulé ainsi, il est en fait plutôt rassurant pour un titre lorgnant désormais du côté des shooters coopératifs de la trempe d'un Payday. L'une des principales craintes concernait la dimension solo du soft, en apparence écrasée par son système de jeu favorisant les escarmouches en PvP. Ubisoft Montréal a donc tenu à nous rassurer en annoncant le retour du mode « Terrohunt », permettant aux joueurs d'exercer leur talent d'agent d'intervention seul ou à plusieurs face à une équipe gérée par l'IA.
Trouver la brèche, allumer la mèche
Le topo y est globalement le même que dans une partie multi classique. Dans une map opposant deux équipes, les attaquants doivent utiliser leurs outils pour monter ou descendre en rappel, créer des brèches en détruisant murs, fenêtres et barricades et se débarrasser de l'équipe de défense. Quand à cette dernière, elle va devoir fortifier la zone, la piéger et… survivre. La partie à laquelle nous pouvions ici nous livrer tournait autour d'une défense de zone piégée, les attaquants devant déloger l'équipe en place pour désamorcer la bombe et tenir jusqu'au retour des assaillants. Visuellement, la séquence produit son petit effet lors des parties ou l'équipe est rodée : Les phases de préparation ou chacun remplit son rôle, repérant les positions adverses via une voiture téléguidée ou la capacité spéciale d'un soldat, se plaçant en rappel au bon endroit, sont suivies de phases d'action particulièrement nerveuses ou une pièce peut se nettoyer en quelques secondes avec une attaque exécutée à la perfection. Les bonnes sensations entrevues lors de la bêta sont donc encore bien présentes.
La rejouabilité au centre du gameplay
Ici placés autour d'une embassade, nous avons pu essayer différents points d'entrée et techniques pour nous frayer un chemin à l'intérieur, privilégiant tantôt la discrétion avec une entrée par les fenêtres du premier étage ou de l'explosion pure et dure de portes via un bon vieux lance-patate des familles. Chaque classe possède évidemment ses particularités réparties entre soutien (bouclier), puissance de feu (soldat pur et dur) et créateur de brèches (soldat équipé d'un marteau, d'un lance-grenade, etc.) et la différence se fait logiquement sentir lors de l'alternance entre chacune. Mais après deux parties exécutées dans la difficulté de base du titre, le rythme plaisant des séquences parcourues fait place à l'envie de se frotter à un challenge plus corsé. C'est la qu'intervient le nouveau système d'IA pensé par l'équipe de développeurs et adapté au fameux maître-mot évoqué plus haut : la rejouabilité.
Repenser l'IA pour offrir une bonne expérience solo
Le mode Terrohunt génère des objectifs de mission aléatoirement en fonction de différents paramètres pré-définis. Il sélectionne d'abord l'une des 11 zones de mission, choisit l'endroit de l'objectif principal sur celle-ci et définit alors le type d'objectif en question, qui pourra notamment être de l'extraction d'otages ou du désarmement de bombes. Avec un tel système, Ubisoft Montréal se devait donc de développer une IA à la hauteur, capable de trouver les meilleurs brèches ou défendre efficacement selon les zones d'objectifs et le placement de votre équipe. Nous sentant rompus à l'exercice et désormais plus connaisseurs de la map, le chef d'équipe décide de nous passer dans la difficulté supérieur pour découvrir l'IA en question. Plus prudente, l'équipe tâtonne pour arriver jusqu'à l'objectif, perdant au passage l'un de ses valeureux soldats et parvenant tant bien que mal à contourner les adversaires. La bombe est désamorcée, il ne reste plus qu'à défendre. Chacun prend ses positions, anticipe le placement des assaillants et… se fait surprendre par l'explosion d'un mur non exploité dans les précédentes parties. Une grenade aveuglante et quelques échanges de tirs plus tard, le niveau relevé de l'IA se fait sentir : Les ennemis contournent les zones à risque et anticipent nos placements avec brio, avant de finir par faire plier l'équipe à quelques secondes du terme. Le ton est donné : Sans coopération poussée, il n'y aura point de salut pour votre équipe dans le mode Terrohunt qui ne rougira certainement pasface aux sessions multijoueur du titre.
Extrait de Rainbow Six Siege
TOUS NOS APERÇUS E3
Rainbow Six Siege fait du neuf avec du vieux et choisit de délaisser un peu l'originalité pour se concentrer sur le cœur de l'expérience de son shooter. Les parties sont intenses, les maps se parcourent avec un plaisir certain malgré un tracé parfois trop prévisible et les développeurs semblent avoir cerné le point sur lequel ils seraient attendus par les joueurs en évoquant avec insistance le terme de rejouabilité. L'ajout d'un mode solo devrait rassurer les hermétiques aux joutes multijoueur, mais restera tout de même limitée aux amateurs de scoring et records. Joli, fun et capable de proposer un challenge plus relevé, ce Rainbow Six la a en tout cas toutes les chances de nous charmer lors de sa sortie programmée à Octobre prochain.