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Wargaming est sur tous les fronts. Dans les airs avec Warplanes, dans les mers avec Warships, sur terre avec Tanks, l'éditeur ne manque pas d'idées. La dernière en date ? Une adaptation de World of Tanks sur Xbox One. Et derrière cette action relativement anodine, l'idée est de rassembler les joueurs 360 et One sur les mêmes serveurs et de proposer le cross-play, permettant de jouer sur les deux plates-formes avec un seul compte.
En annonçant la sortie de World of Tanks sur Xbox One, Wargaming continue de mener sa politique expansionniste sur la console de Microsoft. Et que l’éditeur biélorusse cible uniquement cette machine au détriment de la PS4 n’est évidemment pas innocent. Une version Sony peut attendre, la priorité étant de pérenniser la communauté Xbox. Un choix curieux lorsqu’on connaît les chiffres de ventes des deux machines (environ 23 millions de PS4 contre 13 de Xbox One), mais qui s’explique par une raison très simple : ce World of Tanks bénéficiera du cross-play. Non seulement cela permettra aux joueurs sur 360 d’affronter des adversaires évoluant sur Xbox One, mais également de synchroniser le compte 360 vers la One, avec notamment les sauvegardes. Un compte pour deux machines, une compatibilité renforcée, et ainsi Wargaming préserve ce qu’il était venu chercher : maintenir sa communauté en un seul morceau et continuer de la faire grandir via les nouveaux arrivants. Une stratégie marketing bien vue, surtout lorsqu’on évoque 115 millions de comptes créés. Cela commence à faire une belle équipe, et le freemium qu’est World of Tanks peut ainsi continuer à générer des rentrées d’argent plutôt conséquentes.
Un contenu blindé
La version Xbox One ne constitue pas, à proprement parler, un nouveau World of Tanks. Si les joueurs y découvriront un contenu orienté social (streaming Twitch entre autres), le cœur du jeu restera le même, excepté bien évidemment un rendu graphique bien au-delà de celui que l’on pouvait observer sur Xbox 360. Pour cette mouture, Wargaming a mis à pied d’œuvre son studio basé à Chicago, précédemment appelé Day 1 Studios (Fracture, Fear 3), que l’éditeur a racheté en 2013 pour 20 millions de dollars. Qu’en est-il dès lors sur le pré ? Pour être honnête, il n’y aura pas de gros chambardements. Le principe du jeu, ses objectifs et ses modes de jeu n’évoluent pas, les champs de bataille pouvant encore une fois accueillir deux équipes de 15 chars. Toujours à l’affiche également, le plateau impressionnant de blindés disponibles, qui dépasse les 300 modèles, et recouvre presque cent ans d’histoire. Français, allemands, japonais, américains, anglais, les tanks les plus illustres, AMX 30B, M4A2E4 Sherman, T_43, Panther II, (et les autres, moins connus) sont là, prêts à être upgradés, de la chenille au canon. On en vient donc au système de progression et des crédits à gagner via les victoires. Grâce à eux, les joueurs pourront acquérir de nouvelles machines de guerre ou bien préférer effectuer des recherches d’ingénierie sur un engin en particulier, histoire de l’améliorer au maximum. Voir évoluer des chars et participer aux rencontres de niveaux élevés demandera de ce fait pas mal de temps à arpenter les différentes maps du jeu, et remporter beaucoup de victoires. Comme à son habitude, World of Tanks proposera également des Tanks Premium qui, hormis les collectionneurs ou ceux qui veulent flamber et rouler des mécaniques, ne s’avéreront pas forcément prépondérants pour défendre le drapeau ou dézinguer tout le monde.
Deux consoles, une seule communauté
Vous l’aurez certainement compris, la révolution de palais n’est du tout l’objectif recherché avec cette version One. Le gameplay reste inchangé, et tous ceux qui ont acquis de l’expérience sur 360 ne risquent pas de perdre leurs repères (ni les heures passées à combattre) en évoluant sur One. Plus beau, plus « social », le World of Tanks sauce One pérennise un jeu à l’impact impressionnant. Les millions de joueurs vont ainsi pouvoir continuer à régler leurs comptes ensemble, et ce quelle que soit la console utilisée. De plus, une bonne nouvelle en appelant une autre, toutes les mises à jour se feront simultanément sur 360 et One. Parfaitement orchestré aussi bien en termes de jeu qu’au niveau marketing, World of Tanks a encore de belles heures à vivre. S’étant déjà accaparé les joueurs PC, Wargaming, en développant le cross-play, veut ainsi s’asseoir durablement à la table des éditeurs qui comptent pour Microsoft. En attendant de faire la même chose sur PS4 ? Une hypothèse qui pourrait bien être effective, si l’éditeur biélorusse est aussi ambitieux qu’il le prétend.
World of Tanks sur One est la suite logique d’une campagne marketing parfaitement étudiée. En proposant le cross-play, Wargaming a tout compris, refusant de voir son impressionnante communauté « console » se déchirer entre les deux machines de Microsoft. World of Tanks sur One apporte une amélioration graphique certaine, mais dans le fond rien ne change. Pourquoi tout chambouler d’ailleurs, alors que le jeu est confortablement installé sur 360 et qu’un simple défi technique (cross-play) aidera la licence à perdurer dans le temps. Quoi qu’il en soit, WoT affiche une légitimité certaine, et des garanties envers les joueurs de ne pas être obligés de tout recommencer depuis le début.
World of Tanks se dévoile sur Xbox One