Annoncé à la gamescom en 2013, le remake de ce classique des années 80-90 donne aujourd’hui de ses nouvelles à travers une démo jouable pré-alpha qu’il a été possible de parcourir. Au programme : baston et plates-formes, sans oublier respect de l’œuvre originale…

Sincèrement ému presque aux larmes… Voilà comment Matt Birch, directeur du studio indépendant Heavy Spectrum (Bullion Blitz, Puzziball), est apparu sur scène avant la présentation de Shadow of the Beast. Ultra fan de la saga originale (sorti en 1989 sur Amiga puis plus tard sur Mega Drive et Super Nintendo, le jeu a connu deux suites en 1990 et 1992), Birch n’aurait jamais pensé pouvoir développer un jour le remake de son jeu fétiche et a donc l’impression de travailler désormais sur l’œuvre de toute une vie. Touchant…

RESPECT DE L’ŒUVRE ORIGINALE

Une fois entre les mains, il ne fait aucun doute que le jeu semble jouer à fond la carte de la référence en reprenant et parfois en améliorant le matériau de base. D’abord au niveau scénaristique. L’histoire semble ainsi rester grosso modo la même en racontant la destinée d’Aarbron, enfant humain kidnappé et transformé en bête pour servir la cause du tyran Maletoth, qui décide de se rebeller. Ensuite d’un point de vue esthétique. Alors que le jeu original était loué pour ses qualités graphiques et son ambiance pastel, ce remake propose une tonalité un peu différente, plus crépusculaire, qui évoque directement le titre de Shiny Entertainment, MDK, sorti en 1997. Néanmoins il conserve de nombreux éléments décoratifs et surtout le design global (look du personnage, étendues désertiques, carcasses d’animaux gigantesques…).

De même, si l’aventure est aujourd’hui en 3D, en revanche le gameplay n’a pas changé, tout du moins sur le principe. Car il s’avère toujours en 2D, le personnage évoluant dans la démo de gauche à droite sur un scrolling horizontal. A noter aussi, comme dans le titre original, la rigidité du personnage principal, Aarbron, lors de certaines animations comme le saut. Mais, version pré-alpha oblige, cela pourrait évidemment faire l’objet d’améliorations ultérieures. Enfin, la difficulté quasi légendaire, dans le titre édité par Psygnosis à l’époque, semble encore aujourd’hui de la partie mais heureusement nettement mieux dosée. Car, par exemple, en cas de mort prématurée, il est possible de ressusciter en consommant des âmes innocentes stockées au fil de l’aventure ou gentiment offertes par un ami joueur (les développeurs parlent alors ici – sans rentrer dans les détails – de jeu en multi asynchrone)…

BASTON ET PLATES-FORMES

Concrètement, Shadow of the Beast alterne les combats face à des groupes d’ennemis et des séquences de plates-formes. Dans la démo, ces dernières prennent la forme par exemple de l’ascension d’une falaise, de l’escalade de gros rochers auxquels il est possible de s’agripper ou encore d’une course ponctuée de sauts pour éviter une vague de piques poursuivant le personnage. Classique mais efficace. Quant aux combats, ils nécessitent un peu d’entraînement car, en dépit de l’agressivité et de la puissance d’Aarbron, certains adversaires, munis de boucliers par exemple, demeurent capables de contrer ses coups et même de le blesser. Cela dit, le fun est bien présent pour le joueur puisqu’il peut varier les plaisirs en cours de combat, le héros disposant d’un large panel d’actions. Ainsi, Aarbron est capable de sauter, attaquer et effectuer des combos à l’aide d’une seule touche, mais aussi bloquer, contrer, esquiver, étourdir l’ennemi quelques secondes et le saisir pour mieux le projeter par exemple au premier plan pour que l’écran se tache de sang. De plus, il peut s’emparer de certains éléments du décor, comme des lances plantées dans le sol, et les balancer sur les adversaires, y compris situés au fond du décor. Cool.

Last but not least, il est possible de déclencher la colère du héros en pressant simultanément sur L1 et R1 lorsque sa jauge de rage, en bas à gauche de l’écran, est remplie. Le résultat aboutit alors à une série de combos, au cours desquels il faut d’abord réussir un mini QTE pile au bon moment et effectuer ensuite sur la manette un Hadoken à la Street Fighter ! Si cela nécessite un timing quasi parfait, en revanche les attaques supplémentaires ainsi déclenchées s’avèrent aussi spectaculaires que dévastatrices. Ce genre de coups pourrait d’ailleurs se révéler indispensable pour vaincre les multiples boss qui devraient jalonner l’aventure. A l’image de l’énorme créature cornue qui suit en fond d’écran, tout au long de la démo, l’évolution d’Aarbron et qui tente plusieurs fois de l’empaler en faisant sortir du sable une multitude de piques. C’est finalement cette dernière qui clôt la démo en surgissant devant Aarbron et en lui coupant la route. Hélas, hormis une cinématique, pas de combat possible. Il faudra donc attendre une prochaine présentation pour espérer en découvrir davantage…