Il s’agit indubitablement d’un des jeux les plus attendus. Histoire de faire patienter les joueurs, Square Enix a décidé d’en offrir une démo jouable en guise de bonus à Final Fantasy Type-0 HD. Après une petite heure passée sur cette démo, voici donc ce que vous allez y trouver en partie…
La cinématique d’introduction en 3D temps réel permet de faire rapidement connaissance avec le groupe de jeunes héros, mais sans jamais les nommer ni leur attribuer une fonction. Voici toutefois quelques éléments supplémentaires : il y a d’abord le héros principal Noctis, prince héritier du royaume de Lucis, un destin dont il se serait bien passé puisqu’il a été obligé de fuir le pays depuis l’invasion par l’état militaire de Niflheim. A ses côtés trois amis qui se chargent de veiller sur sa sécurité. Le plus âgé, aux cheveux longs, est Gladiolus, garde du corps appartenant à une famille ayant travaillé pour la royauté depuis des générations. C’est physiquement le plus costaud du groupe. De son côté, Ignis, portant de petites lunettes, est un génie militaire et demeure sans conteste le plus intelligent et expérimenté de la bande. Enfin, il y a le blond Prompto, très vif d’esprit et dont la spécialité est les armes à feu. Tout ce petit monde se retrouve immobilisé en pleine campagne après une panne de voiture. Les missions initiales présentées dans la démo sont donc de trouver et d’acheter une pièce mécanique pour le véhicule - qui coûte 24 000 Gils – puis de trouver des informations sur la créature Béhemoth…
MONDE OUVERT… MAIS LIMITE
Très séduisant… C’est la première impression qui vient à l’esprit en regardant - à l’aide de la caméra contrôlée par le joystick - l’environnement autour du personnage que vous dirigez à la troisième personne, à savoir Noctis. La plaine alentour offre un peu de végétation, quelques rochers et flaques d’eau plutôt réalistes avec, au loin, une cabane et une large mare et, au fond du décor, la perspective d’une forêt et des animaux en tous genres. Lorsque vous commencez à vous déplacer et à explorer les différents lieux, le tout apparaît seamless et sans clipping. Première déception toutefois : en dépit de sa capacité à sauter en pressant sur une touche, Noctis ne peut pas escalader les rochers qui semblent pourtant faciles d’accès. Pis : la grande mare près de la cabane est interdite d’accès car elle est bordée tout autour de murs invisibles. Certes, notre héros peut s’y tremper les pieds mais au-delà il court sur place. Aïe, pour un open-world, revendiqué comme tel par le Game Director Hajime Tabata, ça la fiche tout de même mal. A moins d’ajouts ultérieurs, il semble donc évidemment impossible de nager. De même, plus tard dans la démo, les évènements – comme l’arrivée des soldats Magitech - s’avèrent scriptés, c’est-à-dire qu’ils se déclenchent dans un endroit précis et il est impossible d’échapper à la cinématique pour se préparer à l’affrontement. Idem encore plus tard pour le combat contre le Behemoth, qu’il n’a hélas pas été possible d’effectuer en raison du temps d’accès limité à la démo. Mais, vraisemblablement, celui-ci vous impose de fuir à partir du moment où vous avez infligé un certain nombre de dégâts à la bestiole. Et il ne semble pas y avoir d’autre alternative possible…
En contrepartie, les personnages affichent un look résolument stylisé et charismatique et offrent des animations très réussies. D’ailleurs, la manière dont Noctis écarte les buissons fait directement penser à Assassin’s Creed, source officielle de Tabata. Pour éviter au joueur de se perdre, les développeurs ont choisi d’indiquer à l’écran la destination finale de la mission en cours, via un marqueur jaune surmontée de la distance restante. Il semble d’ailleurs que le jeu indique régulièrement quoi faire et où se rendre, tout du moins pour les objectifs faisant avancer le scénario. Mais, heureusement, rien n’empêche d’aller explorer librement les environs, histoire de ramasser par exemple les Ecailles de Dragon disséminées ça et la, dans le but de les vendre plus tard dans un magasin et récupérer quelques Gils. Ou de chasser des groupes d’animaux au look aussi réalistes qu’extraordinaires et d’aller à la rencontre des Chocobos vivant autour du Relais indiqué sur la carte. Mais vous pouvez aussi foncer sur une quête secondaire venant d’apparaître sur la map, après avoir parlé à un personnage ou un des membres de votre groupe. Une fois le tutorial des combats terminé, vous allez découvrir une immense empreinte de Behemoth sur le sol. Vous pouvez alors choisir de vous diriger vers un des neuf endroits marqués sur la carte susceptibles d’abriter la créature. Mais rapidement, un vaisseau Magitech vous repère et, lors d’une jolie cinématique, envoie une patrouille vous régler votre compte…
SYSTEME DE COMBAT SUBTIL
Pour combattre efficacement les soldats Magitech, des androïdes produits par Niflheim, il faut bien mettre à profit les leçons du tutorial précédent afin de pouvoir espérer l’emporter sans trop de dommages. Première constatation : si, à première vue, le gameplay pendant les combats – avec combos et pouvoirs spéciaux - paraît évoquer un peu les Beat’em All du genre Dynasty Warriors, dans les faits, on en est assez loin. Primo, parce qu’il faut maintenir appuyé le bouton d’attaque le plus longtemps possible pour espérer effectuer des combos longs et efficaces. Certes, il est toujours possible de bourriner la touche mais cela ne fait que répéter les mêmes attaques faibles. Secundo, vous pouvez vous mettre en garde en maintenant une touche et effectuer une esquive, une parade et même une contre-attaque. L’esquive se produit en maintenant la garde et en donnant un coup de joystick au dernier moment. A l’écran, Noctis laisse une trainée d’énergie derrière lui, signe que cela a fonctionné. Attention, l’esquive – tout comme l’utilisation des compétences – consomme des Points de Magie (PM). Sur un total de 100 PM détenus au début par le héros, chaque attaque spéciale peut en requérir entre 20 (Percée puissante) et 55 (Tourbillon). Si vous possédez assez de PM, il est même possible d’enchainer plusieurs attaques spéciales d’affilée pour endommager sérieusement l’ennemi.
Tout comme les points de vie (PV), ces PM se rechargent petit à petit automatiquement. Mais plus vous vous trouvez en hauteur, par exemple pendu à votre épée planté dans un pylône, et plus ils se régénèrent rapidement. Il se produit exactement la même chose lorsqu’en appuyant sur une touche, vous vous mettez à couvert, en position furtive, derrière un rocher ou tout autre obstacle naturel. Attention, si ce dernier a zéro PV, il se déplace lentement et demeure très vulnérable. Car si un ennemi le touche, son niveau maximale de PV descend jusqu’à atteindre lui aussi zéro et, cette fois, c’est le Game Over assuré. Le mieux est encore de vous réfugier vers l’un de vos compagnons qui vous redonnera de la vie automatiquement (l’inverse est aussi vrai)… S’il n’est pas trop affairé à combattre et surtout s’il vous voit, l’IA dirigeant vos camarades ne semblant pas exempte de défauts. A cela s’ajoute une gestion de caméra un petit peu approximative lors des combats, devenant parfois folle lors de l’usage du lock sur les ennemis. Heureusement, il est possible de la remettre en place en appuyant sur un bouton.
ARMES ET COMPETENCES
S’il est donc possible d’effectuer une parade et une contre-attaque dans la foulée, ce n’est pas pour autant très facile. Car il est d’abord nécessaire d’observer l’ennemi qui, en préparant un coup puissant, fait apparaître au-dessus de sa tête un symbole lumineux représentant trois traits. Vous devez alors presser au bon moment deux boutons (dont la garde) pour déclencher la parade quand il arrive sur vous, puis appuyer à nouveau sur une touche pour lancer la contre-attaque. En cas de succès, le résultat est très efficace mais cela nécessite un véritable entraînement. Evidemment, le choix de l’arme s’avère capital selon les situations auxquelles sont confrontés Noctis et ses amis. Un inventaire, s’affichant en surimpression sur l’écran, permet ainsi de préparer ses armes et de les associer avec des Situations d’attaques. Dans la démo testée, ces dernières sont au nombre de cinq: Assaut, Enchaînement, Exécution, Riposte et Coup sauté. Vous pouvez donc attribuer des situations d’attaques différentes à vos armes, mais pas toutes par manque de compatibilité et visiblement, dans la démo, pas plus d’une à la fois.
A la base, vous disposez de cinq armes dont vous pouvez augmentez la puissance/le rang au fil de l’aventure. A commencer par une épée Vengeresse et une épée Sanguine (une lame vampirique qui aspire les points de vie de l’ennemi et régénère PM et PV). Deux lances figurent également dans l’inventaire : une Pertuisane et une Lance de Vouivre. Enfin, il y a l’épée à deux mains Zweihänder. De ces combinaisons armes/situations d’attaques (exemple : l’épée Vengeresse associée à Enchainement) découlent des compétences que vous pouvez utilisez en cours de combat, en appuyant sur un bouton dédié tout en consommant des PM. Vous pouvez également switcher entre chaque compétence à la volée via la croix directionnelle. Parmi celles présentes dans la démo figurent Percée puissante (20 PM), Saut (30 PM), Lame vampirique (40 PM) et Tourbillon (55 PM). Sans oublier Eclipse qui permet de lancer son épée et de se téléporter dans la foulée. Cette compétence s’avère d’autant plus utile que vous pouvez l’utilisez pour lancer et planter votre épée dans des édifices, afin de stationner en hauteur et regagner ainsi plus rapidement PV et PM.
CAMPEMENT DE SURVIE
Accessible à tout moment sur la carte (ou propulsé directement là-bas à la suite du décès de votre personnage sur le champ de bataille), les campements peuvent prendre différentes formes, dont des caravanes payantes. Outre une sauvegarde automatique de la partie, ceux-ci permettent de restaurer totalement vie et énergie, d’éradiquer tous les états secondaires (du genre « empoisonné ») et de convertir les points d’expérience, gagnés en tuant des monstres, en boosts de niveaux pour votre personnage. S’il est possible de s’entraîner au combat – amical – avec vos compagnons, vous avez aussi le choix de « cuisiner » et de combiner divers aliments, comme le jambon de Gighee et l’œuf d’Aepyornis. Le résultat aboutit à créer des objets (potion, antidote, queue de Phénix…) qui offrent plusieurs types d’effets, tels qu’un boost léger ou important de la récupération d’énergie vitale et de la course, une augmentation du taux d’attaques critiques ou encore une immunisation contre certains maux. Bien évidemment, les campements – vers lesquels il est parfois possible de se téléporter directement - permettent aussi de modifier l’inventaire, changer d’armes, de situations d’attaques et de compétences. Inutile donc de préciser que ceux-ci s’avèrent indispensables pour évoluer sereinement au sein de cet univers de Final Fantasy XV, aussi vaste que dangereux…
Si ce court premier contact, manette en mains, avec Final Fantasy XV, n’est pas exempt de petits reproches (IA, caméra…) qui devraient être réglés ultérieurement, il n’en reste pas moins remarquable par l’ambition qui se dégage de l’aventure, et sa volonté affichée de bouleverser, pour le meilleur, une saga légendaire. Passer seulement une petite heure sur cette démo est sans nul doute frustrant, puisqu’elle devrait contenir suffisamment de choses à faire pour multiplier ce temps par trois ou quatre. Mais elle laisse néanmoins entrevoir une aventure formidable, pleine de surprises et de fun, riche en émotions et en personnages hauts en couleur. Et dire qu’il va falloir encore patienter un bon bout de temps…