Fire Emblem Awakening (3DS), Fire Emblem : Path of Radiance (GameCube), Advance Wars : Dark Conflict (DS), Super Paper Mario (Wii) ou encore Metroid Fusion (Game Boy Advance)… Le catalogue de jeux Nintendo développés par le studio Intelligent Systems s’avère plutôt conséquent puisqu’il approche la soixantaine. Et il va falloir dorénavant en ajouter un de taille avec ce Code Name S.T.E.A.M. auquel il a été possible de jouer pendant une petite heure…
L’action de Code Name S.T.E.A.M. se déroule dans une version steampunk de la ville de Londres qui se fait envahir par des extraterrestres belliqueux. Seul espoir de l’humanité, le capitaine Henry va affronter les aliens et recueillir petit à petit des membres dans son équipe pour leur mettre la pâtée. Concrètement, l’aventure prend la forme d’un jeu de stratégie au tour par tour et en vue à la troisième personne. Vous déplacez donc les uns après les autres vos personnages librement dans les décors, dans la limite du quadrillage dessiné sur le sol qui indique toutes les cases où vous pouvez aller. Chaque personnage dispose d’un Steam Tank, c’est-à-dire une jauge en forme de réservoir qui contient plusieurs symboles de vapeur en bas de l’écran et qui symbolise le nombre d’actions disponibles. Ainsi, un déplacement sur une case nécessite un Steam (vapeur). Alors qu’un tir en consomme trois. Evidemment, ce montant varie en fonction des armes et personnages que vous utilisez. Tour par tour oblige, une fois que vous avez terminé vos actions et cliqué sur le bouton End Turn, c’est aux ennemis de jouer. Le but dans chaque niveau est de rejoindre la sortie, en esquivant ou zigouillant les belligérants. A noter qu’en gardant quelques Steams en réserve, le tour suivant vous permet de tendre une embuscade et de vous débarrasser de l’ennemi plus rapidement.
UN CHALLENGE DIFFICILE
En termes de maniabilité, Code Name S.T.E.A.M. s’avère plutôt aisé. Ainsi, l’écran tactile affiche l’inventaire, tandis que le stylet sert à orienter la caméra autour du personnage (les boutons X, Y, B et A ont aussi cette fonction). En réalité, au début de l’aventure demeurent vraiment importantes la touche L qui sert à tirer et la croix directionnelle qui permet de déplacer vos héros mais aussi d’ajuster - en vue subjective - le réticule de visée sur votre cible. Très sympa. Dommage néanmoins que certains bugs d’affichage provoquent des murs invisibles - entre deux caisses par exemple - contre lesquels s’écrasent vos tirs. La frustration est d’ailleurs aussi de mise quand les ennemis - nombreux - prennent un peu trop de temps pour se déplacer et surtout quand ils surgissent soudainement de nulle part et vous arrosent de puissants tirs sans que vous puissiez faire quoi que ce soit. L’absence de carte et l’impossibilité de survoler le champ de bataille pour repérer les adversaires ajoutent à la difficulté de l’aventure. Mais c’est aussi le principe et l’intérêt du jeu qui obligent donc à explorer les lieux et - si possible - à se placer en hauteur afin d’observer les environs pour déceler la présence ennemie. Autre petite difficulté : après avoir été blessés, vos personnages ne regagnent logiquement pas de vie entre chaque tour à moins de trouver des recharges vitales. La solution consiste aussi à collecter suffisamment de pièces d’or dans l’environnement pour pouvoir acheter des soins lors de la sauvegarde de votre partie, et ainsi remplir votre jauge de vie mais aussi faire revivre vos coéquipiers tombés sur le champ de bataille…
UN GAMEPLAY STRATEGIQUE
Plus les niveaux s’enchaînent et plus le gameplay révèle ses subtilités. Ainsi, il est possible de détruire certains éléments du décor, comme des caisses, pour dégager l’horizon et se frayer un chemin. Mais, en certaines occasions, il est préférable d’évoluer discrètement en se cachant derrière afin de ne pas être vu ou shooté. Car, dès qu’un ennemi vous repère, une flèche rouge apparaît à l’écran et indique qu’au prochain tour celui-ci va se ruer sur vous. Heureusement, plus la case sur laquelle vous vous trouvez est proche de l’ennemi et plus votre arme fera de dégâts, certains adversaires ayant parfois un point faible, par exemple à l’arrière. De même, il est possible de repousser l’adversaire d’une case lorsque vous êtes à côté en poussant le joystick en avant. L’architecture des niveaux se complexifie au fil de l’aventure et le nombre d’ennemis augmente et se diversifie (les « déchiqueteurs » sont les premiers à vous sauter dessus). Parallèlement, vos forces, elles aussi, se développent car de nouveaux personnages rejoignent votre équipe et il est possible de les équiper d’armes secondaires ou compétences spécifiques, telles que le Jump Booster qui permet de sauter par-dessus des obstacles. Le premier héros à franchir le pas est John qui se sert d’un très efficace lance-grenades, dont les tirs en cloche ne couvrent peut-être que cinq ou six cases mais peuvent toucher plusieurs ennemis à la fois. En contrepartie, un tir de lance-grenades coûte quatre Steams. Gare donc à bien viser et à ne surtout pas blesser votre coéquipier. De temps à autre sur le terrain traînent quelques objets bien utiles, tels que des téléviseurs qui donnent des astuces et rechargent le Steam Tank. Ou encore des Médailles cachées un peu partout qui, une fois collectées, augmentent votre avancement dans la hiérarchie et vous permettent ainsi d’obtenir plus d’armes secondaires. Cool !
UN UNIVERS DELIRANT
Si les graphismes apparaissent plutôt jolis dans l’ensemble, les héros se révèlent en revanche vraiment stylisés, parfois même excentriques et jouent à fond l’esthétique cel shading / comics books (le talentueux Jack Kirby est d’ailleurs une des sources d’inspiration des développeurs). D’ailleurs, celle-ci se manifeste aussi lors des quelques cinématiques qui se déroulent dans des cases de bande dessinée et avec les bruitages qui s’inscrivent à l’écran. Et cerise sur le gâteau : les attaques les plus puissantes s’avèrent délirantes et bénéficient de petites cinématiques à l’écran. A cela, il faut ajouter enfin une bande-son très réussie avec des voix anglaises sous-titrées en français et dotées d’une intonation dynamique dans le style des reportages d’actualité des années 50. Sans oublier une musique martiale très rock. Bref, de quoi être relativement charmé par cette aventure qui devrait dévoiler tous ses atouts sur la longueur…
Si une petite heure de jeu sur une aventure de ce calibre reste insuffisant pour se forger une véritable opinion, cela permet d’en avoir tout de même un petit avant-goût. Et le moins que l’on puisse dire est qu’en dépit de la difficulté du challenge, son potentiel s’avère tout bonnement énorme. D’autant que le jeu devrait offrir aussi plusieurs modes Versus (Deathmatch, Medal Battle, A.B.E. Battle) pouvant accueillir deux joueurs en local ou online dans des joutes aussi fun qu’explosives. Au final, Code Name S.T.E.A.M. semble donc promettre de belles et longues heures de stratégie décomplexée !