Quasiment quatre années après un reboot plutôt réussi, la saga Mortal Kombat s’enrichit aujourd’hui d’un nouvel épisode qui ajoute aux valeurs sûres de la série quelques idées expérimentées au fil des années, tout en offrant une poignée de nouveautés et d’améliorations. Premières impressions, manette en mains, après environ une heure de jeu passée sur une démo mise à disposition par les développeurs il y a quelques semaines…
Tout Mortal Kombat se doit d’abord de posséder un casting en béton et ce nouvel opus ne semble heureusement pas échapper à la règle. Ainsi, parmi les 24 personnages que devrait au minimum contenir le jeu, 13 sont d’ores et déjà connus. Du côté des valeurs sûres : Scorpion, Sub-Zero, Kano, Raiden, Quan Chi, Kitana, Reptile, Ermac et Goro (disponible en précommande du titre). Et dans la catégorie « sang neuf » : Cassie Cage (fille de Johnny Cage et Sonya Blade, arborant un look à la Nina Williams de Tekken), D’Vorah (une abeille humanoïde), Ferra & Torr (un colosse surmonté d’une fillette) et enfin Kotal Kahn (un guerrier aztèque, lié à Shao Kahn et évoquant esthétiquement Ancien Ogre de Tekken). Bonne nouvelle : '''lors de la démo a été révélé le stylisé Kung Lao, doté de son classieux chapeau tranchant ! Apparu dès le second volet de Mortal Kombat, Kung Lao se retrouve ici disponible en trois versions, comme d’ailleurs tous les personnages du roster. Si cette nouveauté n’en est pas vraiment une à 100%, certains volets précédents de la série permettant d’incarner par exemple des versions des héros équipées d’armes, en revanche cela bouleverse ici réellement la stratégie des combats…
Trois manières de combattre
Par exemple, en choisissant la version « Tempest » de Kung Lao, il est possible de créer une tornade plus puissante et de la déplacer, mais aussi de faire tourner son chapeau autour de sa taille. Cette dernière action sert de barrière de protection contre les projectiles ennemis et permet aussi de blesser un adversaire proche. Très efficace en toutes situations, cette version semble s’adresser aux joueurs privilégiant la défense. Davantage orientée sur l’offensive, la version « Buzz Saw » de Kung Lao offre au joueur de ralentir et contrôler plus ou moins le chapeau du personnage qui prend ici une forme un peu différente avec des dents de scie. D’ailleurs, une fois son couvre-chef lancé et se mouvant à vitesse réduite, Kung Lao est capable de se déplacer pour frapper l’ennemi tout en espérant effectuer un combo. Enfin, la version « Hat Trick » de l’ancien moine Shaolin pousse le joueur à se montrer plus stratégique, car il lui est possible de faire léviter le chapeau et de le déclencher comme bon lui semble. Il peut même le lancer dans le dos de l’adversaire et le rappeler à lui à tout moment, ce qui a pour effet de cisailler au passage l’ennemi.
Plus difficile d’accès, cette troisième version de Kung Lao devrait séduire les amateurs de combats créatifs qui ne manqueront pas de décontenancer l’adversaire. Ces différentes variations apparaissent même parfois encore plus poussées chez certains personnages, comme dans le cas du duo Ferra & Torr (Goro sera aussi disponible en trois versions mais pas d’infos précises pour l’heure). Ainsi la version « Lackey » livre le colosse Torr à lui-même en accentuant ses prises au corps-à-corps. Tandis que la variation « Ruthless » transforme Ferra en arme fatale manipulée par Torr comme une poupée mortelle. A noter enfin que chaque personnage possède des coups et pouvoirs de base communs à toutes les versions, tels que le Dive Kick, le Spin et la Téléportation pour Kung Lao. Les attaques X-Ray et les Fatalités, pulvérisant l’adversaire à l’issue du combat, demeurent également identiques selon la version du héros choisie. Bien entendu, X-Ray et Fatalités sont tous ici entièrement inédits vis-à-vis du volet précédent ! …
Gameplay bien rodé
Les joueurs ayant déjà pratiqué le précédent Mortal Kombat devraient retrouver rapidement leurs marques car la maniabilité est grosso modo la même. La jauge d’énergie située en bas de l’écran, qui se remplit au fil des coups donnés et reçus, provient du précédent opus et demeure toujours divisée en trois sections qui se remplissent l’une après l’autre. Il y a d’abord Enhanced (un coup simple devient plus puissant), puis Breaker (cela permet de casser un combo et d’effectuer un contre), et enfin X-Ray (qui déclenche une violente attaque « Rayons X » sur l’adversaire). Au passage, il est bon de signaler que Cassie Cage, en digne héritière de sa mère Sonya Blade, est capable d’asséner une attaque X-Ray fort douloureuse pour ses adversaires masculins : le coup de poing dans les parties génitales en position grand écart. Sauf qu’ici, les développeurs ont véritablement recréé les testicules qui explosent littéralement sous l’impact ! Aïe. Côté manette, une touche est attribuée à la garde et une autre à la projection au corps-à-corps. Deux boutons sont réservés aux coups de poing (Low Punch et High Punch) et deux autres aux coups de pied (Low Kick et High Kick). En pressant une touche, il est aussi possible de changer de position à l’écran en mettant en avant le pied droit ou le pied gauche. Cette action est - de l’avis même des développeurs - uniquement cosmétique et a été incluse juste pour le fun…
Course et interactions
Mais le plus important est que désormais les personnages peuvent courir et donc se précipiter sur l’adversaire. Pour cela, il suffit de maintenir enfoncée la touche de garde et de presser la croix directionnelle (ou le joystick gauche) deux fois en avant. Cette idée semble reprise du troisième volet de Mortal Kombat sorti en 1995. A la différence qu’aujourd’hui ce « Run » ne dépend plus d’une jauge et peut être exécuté autant de fois que désiré. L’action y gagne en dynamisme et les combats se révèlent ainsi aussi rapides qu’efficaces. D’autant que les protagonistes semblent clairement avoir gagné en vitesse de mouvement et qu’ils peuvent dorénavant utiliser le décor à leur avantage en cours d’affrontement. Initiée dans Mortal Kombat vs DC Universe, cette idée d’interaction avec l’environnement semble ici particulièrement bien exploitée car elle apporte un aspect stratégique supplémentaire. Il suffit de presser une touche à proximité d’un endroit précis du décor, immobile (branche d’arbre…) ou en mouvement (cadavre charrié par les eaux…), pour s’en servir directement contre l’adversaire. Ces éléments interactifs sont facilement reconnaissables car ils scintillent quand le héros s’en approche. Exemples concrets : une toile de tente à l’extrémité du décor sur laquelle il est possible de sauter afin de ne pas se retrouver coincé. Ou un tigre assoupi qui offre son flanc pour rebondir et ainsi passer derrière l’adversaire. Ou encore un personnage qui évolue dans le fond, comme une grand-mère ou un marin, et qu’il est possible de saisir et de projeter automatiquement sur le combattant adverse (cette action n’est disponible qu’une fois pendant le round). Dans un décor particulier, il y a même une sorte de barbecue dont il est possible de projeter les braises brûlantes sur l’ennemi. Très fun !
Modes de jeu et modificateurs
Outre un nouveau décor (un camp de réfugiés au centre duquel trône un trou noir qui pourrait vraisemblablement mener à un autre endroit), les développeurs ont révélé les premiers modes de jeu sans hélas rentrer dans les détails. Ainsi, en plus des modes Histoire, Arcade et Versus figure le menu Klassic Towers. Ici il faut enchaîner les opposants selon trois niveaux de difficulté : Novice (5 adversaires d’affilée), Warrior (7 d’affilée) et Champion (10 d’affilée). Ce menu offre également les modes Survivor - survie face à un nombre de combattants déterminé - et Endless – survie face à un nombre de personnages infini. Last but not least : Test Your Might propose des mini-jeux afin de réussir des objectifs uniques, alors que Test Your Luck donne l’occasion d’effectuer des combats soumis à des conditions spéciales et aléatoires appelées modificateurs.
Ces derniers peuvent être de diverses natures et interviennent en général au cours de l’affrontement. Comme une pluie de bombes qui peut heureusement être bloquée, un tir laser qui frappe une cible se déplaçant sur le sol, une faible gravité qui fait flotter les combattants au moindre coup reçu ou encore une vitesse de combat multipliée par deux - sans qu’il n’y ait aucun ralentissement à l’écran. Il peut y avoir jusqu’à 7 ou 8 modificateurs activés en même temps. Et selon le niveau de réussite du joueur durant ces défis, des points devraient être remportés servant à acheter / débloquer du contenu bonus, à l’instar de la Krypte du précédent volet qui offrait personnages, costumes ou encore croquis. Conscient des problèmes (lag, menu peu lisible…) rencontrés par les joueurs lors des affrontements online du dernier opus, le studio NetherRealm s’est - semble-t-il - fait un devoir de corriger le tir aujourd’hui. S’il n’a pas été hélas possible de vérifier leurs dires en jouant en ligne, en revanche les développeurs ont livré quelques informations précieuses quant aux modes et options disponibles…
Combats online revus et corrigés
D’abord, le mode Factions : dès que le joueur arrive pour jouer online, il doit choisir une des cinq factions disponibles, auxquelles appartiennent certains personnages célèbres : Lin Kuei (Sub-Zero), White Lotus (Raiden), Brotherhood of Shadow (Quan Chi), Special Forces (Cassie) ou Black Dragon (Kano). Une fois la faction sélectionnée, le joueur - quoi qu’il fasse dans le jeu (jouer en solo ou en ligne, relever un défi…) - va gagner directement des points pour sa faction qui, à la fin de la semaine, va être récompensée selon son niveau atteint. Si des combats surviennent face aux membres d’une autre faction que la sienne, le joueur gagne davantage de points. Même chose lorsqu’il participe à des challenges online qui devraient être différents tous les jours, comme remporter un match sans s’accroupir, en 40 secondes maximum ou en enchaînant 3 projections… Ces défis semblent destinés aux joueurs qui ne sont pas forcément expérimentés dans les jeux de combat mais qui veulent tout de même apporter une contribution à leur faction. D’ailleurs, un menu spécial sous forme de scoreboard devrait récapituler toutes les actions et contributions du joueur. Outre le classique combat online en 1 contre 1, le jeu contient également un Team Battle qui oppose une équipe rouge à une équipe bleue et qui permet d’accueillir jusqu’à 10 joueurs (5 vs 5). Les membres des deux équipes font leur combat en ligne chacun de leur côté et le résultat s’affiche pour tout le monde à la fin.
Enfin, le mode online Living Towers remplace en quelque sorte la Tour des Défis du jeu précédent et propose une pléthore de challenges. Ici, il est possible de choisir entre trois tours qui changent en permanence : une qui se modifie toutes les heures, une autre tous les jours et enfin la dernière qui change selon le calendrier (vacances, fêtes de Noël…). Celles-ci renouvellent régulièrement leurs modificateurs de combat et en accumulent même parfois plusieurs d’un coup (éclairs frappant le sol aléatoirement, météorites s’écrasant au risque de pulvériser les combattants…). Il pourrait même être aussi possible de créer ses propres défis en les personnalisant au maximum (modificateurs, faction visée…). Au final, il est fort probable que Mortal Kombat X séduise un grand nombre d’amateurs de baston grâce à son solide contenu et au soin visiblement apporté à l’ensemble.
S’il lui reste encore beaucoup de choses à dévoiler (scénario, personnages supplémentaires, surprises à débloquer…), Mortal Kombat X s’annonce tout de même d’ores et déjà sous les meilleurs auspices, à cause notamment de son gameplay qui semble aux petits oignons, de son esthétique travaillée beaucoup plus sombre que l’épisode précédent et enfin de son contenu a priori motivant. Il faut donc croiser les doigts pour que les prochaines révélations sur le jeu soient tout aussi enthousiasmantes. A suivre de très près !