Cette suite du jeu Les Chroniques de Sadwick sorti en 2010 n’en finit plus de dévoiler son potentiel. Et force est de constater qu’elle paraît ressembler de moins en moins à un point’n click, tout du moins sur consoles, alors qu’elle conserve les mêmes caractéristiques – bonnes et mauvaises – de son prédécesseur. Après une nouvelle démo et un entretien avec les développeurs, voici tous les détails qu’il a été possible de glaner…

Noah, 16 ans, et sa petite sœur Renie, 6 ans, sont les héros de cette histoire qui ne débute pas sous les meilleurs auspices, puisqu’un bombardement aérien vient soudainement interrompre leur paisible existence. Abrités dans un bunker, ils découvrent un étrange passage qui mène au monde fantastique de Silence. Hélas, là-bas aussi, la guerre fait rage et charrie son lot de créatures monstrueuses prêtes à dévorer quiconque croise leur passage. Heureusement une poignée de rebelles tentent de résister par tous les moyens. Le salut semble donc venir de ce petit groupe. Hélas frère et sœur se retrouvent séparés, perdus au milieu de ce cauchemar, et doivent évoluer chacun de leur côté. Ce qui, concrètement, devrait se traduire dans un premier temps par des séquences de jeu bien distinctes, puis dans un second temps par une réunion des héros ensemble sur le même écran…

UN ENCHANTEMENT VISUEL

Sublime… C’est l’adjectif qui vient à l’esprit pour qualifier l’esthétique de Silence. Le jeu a ainsi bénéficié d’une technique nommée par les développeurs « projection caméra », qui consiste à placer des objets et des personnages en 3D dans des décors également en 3D, mais à projeter sur le tout des peintures et dessins en 2D faits à la main. Volcan turbulent, forêt enneigée, village ancien : près de 35 décors différents aux couleurs chatoyantes devraient être disséminés dans l’aventure. Sans oublier les personnages aux bouilles craquantes et les créatures au design stylisé, le tout parfaitement animé. La réussite est du même acabit avec les nombreuses cinématiques en 3D temps réel qui – contrairement au premier épisode – sont du même niveau qualitatif que le reste et s’intègrent à merveille, sans transition aucune, dans l’histoire. A la première écoute, la bande-son ne semble pas en reste avec une musique orchestrale vraiment superbe et de nombreux dialogues dans l’ensemble assez bien joués. Petits bémols néanmoins pour la voix de Renie, qui manque sérieusement de vitalité et d’intonation, et pour l’humour – assez moyen – censé fleurir les conversations. En contrepartie, certains personnages possèdent heureusement le timbre de voix idéal comme Noah ou encore les frères Stones, Yngo et Ralv, deux rochers ultra bavards découverts lors de la démo…

UN GAMEPLAY SIMPLISSIME

Manette en main, l’aventure apparaît vraiment facile d’accès. Ainsi, sur consoles, le joueur devrait diriger directement le personnage avec le joystick gauche et – point’n click oblige - bouger le curseur en forme de mire avec le joystick droit, histoire d’interagir avec les décors les plus éloignés. Alors qu’il est certain que le Kinect de la Xbox One ne sera pas utilisé, il se peut fort, par contre, que le pavé tactile de la manette PS4 soit mis à contribution pour pointer du bout du doigt les endroits interactifs du décor. De manière très classique, lorsqu’il est promené sur l’écran, le curseur se transforme en divers symboles (« main » pour saisir, « flèche » pour se déplacer…) indiquant l’action possible. Il peut aussi intervenir au cours de situations ou de dialogues afin de sélectionner l’une des deux réponses / actions habituellement disponibles en bas de l’écran. Sur consoles, il pourrait être néanmoins remplacé par la croix directionnelle, plus pratique pour faire défiler les choix possibles. La manette devrait être à nouveau sollicitée lors de séquences spécifiques qui requièrent de presser les touches s’affichant à l’écran ou de reproduire un mouvement au joystick. Par exemple, à chaque fois que Renie lance une boule de neige au début de l’aventure ou, plus tard, quand elle se retrouve en équilibre sur quelque chose.

UNE AVENTURE QUI SE TRAÎNE

L’aventure est composée de plusieurs chapitres contenant chacun diverses séquences et un certain nombre de puzzles. Si le joueur en a assez d’être bloqué par une énigme qu’il n’arrive pas à résoudre, il peut alors décider de tenter un autre puzzle, voire même de changer de séquence dès lors que celle-ci se situe au même niveau temporel. Bonne nouvelle : il existe aussi une touche – qu’il est possible de presser à volonté - faisant apparaître à l’écran tous les points interactifs du décor, ce qui devrait faciliter grandement la progression du joueur en cas de difficulté. Une pression sur ce bouton devrait faire aussi apparaître au sommet de l’écran un menu qui donne des indices et indique toutes les quêtes, terminées, en cours et restant à faire. A noter qu’il devrait être possible de customiser ce même menu et de sélectionner ce que l’on veut y mettre, par exemple choisir de ne pas faire apparaître les points interactifs pour conserver un minimum de challenge. Autre parti pris des développeurs : l’absence d’inventaire considéré comme inutile, puisqu’ils préfèrent que les joueurs se concentrent sur un seul puzzle à la fois et que sa résolution ne nécessite pas la combinaison d’un grand nombre d’objets. La preuve avec la chenille polymorphe Spot qui, pour aider Renie, doit se transformer seulement en mini-passerelle puis en Dragon Spot pour transporter de la lave et la cracher un peu plus loin. La résolution des puzzles apparaît donc assez simple mais semble pourtant traîner en longueur tant la mise en scène de l’aventure manque de dynamisme. Certains dialogues sont vraiment interminables – ce qui ironiquement provoque même l’assoupissement de Renie – et l’ambiance générale paraît dépourvue de peps (la fillette se déplaçant par exemple beaucoup trop lentement, à l’image même de son débit de paroles). Il faut donc espérer qu’au final l’histoire offre quelques rebondissements ou séquences de gameplay alternatif afin de maintenir l’intérêt…