Sorti à l’origine en janvier 2012 sur 3DS puis adapté l’année suivante sur les consoles de salon, le premier Resident Evil Revelations avait réussi à renouveler quelque peu la saga grâce notamment à ses héros divisés en plusieurs binômes et surtout à sa structure chapitrée comme une série télévisée. Aujourd’hui, les développeurs poussent jusqu’au bout leur logique en proposant une aventure sous forme d’épisodes hebdomadaires à télécharger, sans oublier pour autant d’y inclure tous les ingrédients classiques de la saga. Le résultat promet donc une expérience de jeu plutôt séduisante, à défaut d’être innovante, comme il a été possible de le vérifier à travers une nouvelle démo jouable…

L’histoire de ce second Revelations se focalise d’abord sur Claire Redfield, rescapée des évènements survenus à Raccoon City et désormais membre de Terra Save, organisation de lutte contre le bioterrorisme. Celle-ci participe à une petite fête de bienvenue en l’honneur de la nouvelle recrue Moira Burton, au moment où des hommes armés prennent les bureaux d’assaut. Ayant perdu connaissance, les deux jeunes femmes se réveillent plus tard au sein d’une prison désaffectée et doivent découvrir la raison de leur kidnapping, tout en essayant de survivre aux horreurs qui hantent les couloirs de l’établissement. A la suite de ces évènements, le scénario introduit Barry Burton, père de Moira, qui a appris l’enlèvement de sa fille et vient donc la secourir sur l’île déserte où elle semble se trouver. En arrivant là-bas, il rencontre la mystérieuse Natalia Korda, une petite fille dotée du pouvoir de deviner la présence des créatures ennemies. Ensemble, ils vont tout mettre en œuvre pour retrouver les disparues et éliminer les nombreux dangers qui les guettent à chaque pas…

Un petit air de déjà vu

Dotée de trois niveaux de difficulté (Facile, Normal et Survie) et de quatre épisodes au total, la campagne se déroule donc durant deux périodes distinctes, celle de Claire et Moira puis celle de Barry et Natalia. Et il est à noter que les actions de Claire ont une influence sur la campagne de Barry et que les objets récupérés en complétant un épisode restent acquis dans les suivants. De même, l’aventure peut être effectuée en solo mais aussi en coopération à deux joueurs, en ligne ou via écran séparé. Dommage néanmoins que le split screen ne soit pas en plein écran et qu’un tiers de celui-ci soit gâché. La démo en solo qu’il a été possible de parcourir pendant une quarantaine de minutes permettait d’incarner Barry au début de son aventure. Autant dire tout de suite que le fan de Resident Evil retrouve ses marques immédiatement au niveau du gameplay à la troisième personne, quasi identique et aussi efficace que celui du premier Revelations. Outre dégainer, tirer, recharger, frapper avec un couteau et utiliser une herbe ou un explosif, le joueur peut aussi courir, s’accroupir, faire un demi-tour rapide ainsi qu’un mouvement d’esquive afin d’éviter les attaques ennemies. Mais il est capable également, la plupart du temps, de switcher instantanément entre les deux protagonistes du binôme, simplement en pressant un bouton (l’autre personnage se retrouvant alors contrôlé par l’IA qui – bonne nouvelle – ne semble pas trop aux fraises).

Ainsi, en incarnant Moira, le joueur peut utiliser une lampe de poche, aveugler certains ennemis temporairement et illuminer les zones sombres pour découvrir des objets. Natalia, elle, a un pouvoir similaire qui lui permet de dénicher les objets cachés en les pointant du doigt, comme des munitions, herbes, Topazes ou Saphyrs. En fait, Moira et Natalia jouent un peu le même rôle que le scanner Genesys dans le précédent jeu qui donnait l’occasion de mettre à jour les objets à collecter dans le décor. Heureusement, leur rôle ne se limite pas seulement à cela puisque Moira se sert aussi d’un pied-de-biche. Tandis que Natalia « sent » la présence des ennemis à travers les murs (en s’accroupissant, elle augmente même son rayon de perception). Ces derniers apparaissent alors sous forme de silhouettes colorées qu’il est donc possible d’éviter ou de zigouiller en les éliminant d’un coup par derrière ou en les sulfatant. Et puis la fillette est aussi capable de montrer à Barry les points faibles des ennemis et, grâce à sa petite taille, de se faufiler dans des trous ou conduits afin d’activer un mécanisme ou de récupérer des clés permettant d’ouvrir la pièce suivante. Si ces mécanismes de jeu se révèlent ultra-classiques dans la saga Resident Evil, en revanche ils fonctionnent ici parfaitement bien, surtout grâce à l’ambiance sonore et visuelle stressante qui se dégage des lieux traversés…

Une ambiance aussi familière que fantastique

Arborant des graphismes propres et assez détaillés, l’immense prison traversée par Barry et Natalia renvoie aisément à l’inquiétant pénitencier de The Walking Dead dans la saison 4 de la série télévisée, notamment dans ses couloirs sombres et étroits mais aussi dans son impressionnante pièce centrale où sont alignées sur deux étages les cellules des prisonniers. Et puis, hormis les quelques bestioles (scorpions, chiens sauvages Orthrus…) et variétés de zombies (dont certains comme les Rotten évoquent la série TV décomplexée Z Nation), il faut reconnaître aussi une petite influence issue de la saga Silent Hill, à travers par exemple le Revenant, créature constituée de diverses parties de corps rapiécées entre elles. Côté déroulement de l’action, Revelations 2 semble réunir deux aventures assez tranchées, évoquant dans leur rythme les DLC de Resident Evil 5, Perdu dans les cauchemars (et sa survie mâtinée d’infiltration) ainsi que Une fuite désespérée (et son action explosive). Puisque d’un côté, Claire et Moira paraissent devoir faire profil bas et tenter de survivre en fuyant et esquivant plutôt qu’en combattant. Et de l’autre, Barry, accompagné en permanence de Natalia, semble clairement ici pour défourailler du zombie, dans des gerbes de sang et à l’aide d’un arsenal correct, puisqu’il est capable de porter jusqu’à quatre armes en même temps (accessibles à la volée via la croix directionnelle).

D’ailleurs, une impression jouissive de quasi invulnérabilité saisit le joueur pendant l’aventure de Barry, tant ce dernier paraît suréquipé (il est même possible d’échanger à tout moment des objets avec son partenaire et donc de faire porter des munitions à la petite Natalia). Toutefois, cette impression peut être trompeuse car les diverses créatures imaginées par les développeurs rivalisent d’astuces et de puissance et peuvent même coûter la vie au héros en un instant. En témoigne cette séquence où Barry se retrouve dans une maison en bois, perdue au milieu de la forêt, et dans laquelle une matière noire et visqueuse suinte du plafond. Alors que le joueur décide d’ouvrir la grande porte du fond en bourrinant une touche, une grande ombre surgit derrière le personnage et l’attaque si violemment qu’il perd la vie en deux coups de griffes. En recommençant la partie au checkpoint précédent, libre au joueur de tenter alors autre chose, comme de tirer directement dans le trou d’où s’échappe le liquide visqueux. Une excellente idée puisque cela fait tomber l’immonde bestiole du plafond et donne l’avantage à Barry pour l’affronter…

Un système d’habiletés bien rodé

Comme tout Resident Evil qui se respecte, Revelations 2 permet de booster son équipement, par exemple en combinant certains objets précis. Ainsi, une bouteille vide associée dans l’inventaire à de la poudre à canon aboutit à un très efficace cocktail Molotov. Les armes peuvent être également upgradées à l’aide de kits spéciaux - propres à chaque personnage - à récupérer en fouillant les décors. Mieux : le jeu propose 27 habiletés différentes qui possèdent trois niveaux de puissance et permettent de booster son héros. Les habiletés se débloquent et s’achètent au fil de l’aventure en échange de points bonus (PB). Ces derniers se récoltent par l’intermédiaire d’objets précieux à ramasser tels que des Topazes ou Saphyrs. Parmi ces 27 habiletés, 15 apparaissent actives et 12 s’avèrent passives. Le système se révèle d’ailleurs quasi identique à celui en vigueur dans Resident Evil Operation Raccoon City.

Concrètement, le joueur déclenche donc de son propre chef ses habiletés actives alors que les passives, une fois acquises, restent valables en permanence. Les habiletés actives sont divisées en trois catégories : Attaque (ex : « Embuscade » – augmentation de la puissance du tir quand vous êtes accroupi – coût : 1200 PB - Niv1 : 110 %, Niv2 : 115 %, Niv3 : 120 %), Résistance (ex : « Guérison rapide » – réduit le temps nécessaire à l’utilisation d’une herbe verte – coût : 1200 PB - Niv1 : 90 %, Niv2 : 70 %, Niv3 : 50 %) et Chance (ex : « Acrobate » – les attaques ennemies ont plus de chance d’échouer quand vous faites une esquive). Du côté des habiletés passives figurent par exemple « Finisseur » (coût : 5000 PB – gain de PB quand vous donnez un coup à terre avec une brique) ou encore « Tous pour un » (coût : 5000 PB – réduit le temps de réaction par deux quand vous assistez un partenaire mourant). A noter que l’habileté la plus coûteuse est « Réactivité » (100 000 PB) qui permet d’annuler n’importe quelle action avec une esquive.

Un mode Commando efficace

Dérivé du mode Mercenaries de Resident Evil 4 et déjà présent dans le premier Revelations, le mode Commando effectue ici son retour. Bien séparé de l’aventure principale, celui-ci est accessible en solo ou en coopération à deux joueurs, en écran splitté ou en ligne. Le but principal demeure toujours d’effectuer une suite de missions qui se résument la plupart du temps à progresser dans un niveau et à éliminer des hordes d’ennemis dans des conditions spécifiques. Selon ses résultats, le joueur obtient alors des badges, de l’expérience et des pièces d’or. Il existe cinq types de badges à recevoir en fin de mission : Badges Lieutenant (il suffit de compléter une mission), Mercenaire (compléter une mission avec un niveau inférieur à celui recommandé), Medic (compléter une mission sans utiliser d’herbes), Assassin (éliminer tous les ennemis de la mission) et enfin le plus difficile Général (obtenir tous les autres types de Badges dans la même mission).

En fonction du nombre de badges collectés au final, des missions inédites mais aussi de nouveaux personnages se débloquent. Ainsi, le fait de terminer l’épisode 1 devrait débloquer deux autres personnages en plus de Claire et Barry qui sont les seuls héros disponibles dans ce mode au début. De même, deux autres protagonistes devraient être accessibles en obtenant respectivement 10 et 90 Badges Général. Par ailleurs, dans l’épisode 1, le mode Commando offre 30 missions dont la difficulté varie (Normal, Difficile et Expert) en fonction du nombre et de la puissance des ennemis ou en raison d’un temps limité pour réussir. Ainsi, dans la démo, la première mission de Claire en mode Commando consiste à tuer seulement 38 ennemis. Tandis que la sixième lui fait affronter des adversaires dangereux comme des Sploders qui gonflent et explosent sous l’impact des balles ou des simili-bourreaux tout droit échappés de Resident Evil 5. A noter que chaque mission se déroule dans un lieu spécifique, par exemple en extérieur au milieu de barques pour Claire et au cœur d’un marché chinois très étroit pour Barry.

Un inventaire complet

Le secret pour réussir le mode Commando réside avant tout dans un équipement solide. L’inventaire du joueur permet ainsi de stocker jusqu’à 24 armes (mais il n’est possible d’en emmener que trois), 12 habiletés ainsi que 20 objets divers, tels que des munitions de pistolet mitrailleur ou de magnum, des capsules cryogéniques, bombes artisanales, herbes de différentes couleurs ou encore la Clé permettant de passer dans la zone suivante de la mission. Pour récupérer de nouvelles armes, rien de plus simple : au cours des missions, il faut trouver des disques vinyles puis les placer à l’intérieur du juke-box situé dans votre QG sous forme de vestibule. Chaque vinyle se transforme alors en une arme prête à l’achat en échange de pièces d’or. Il est possible ensuite d’améliorer chacune d’elles en y attachant un des 75 éléments spécifiques (meilleure portée de tir, nombre de munitions augmenté…) qu’il est nécessaire de ramasser au fil des missions. Cela est indispensable pour vaincre certains ennemis qui possèdent eux aussi des habiletés spéciales, comme Foudre (l’ennemi électrocute tout ce qu’il touche) ou Peau d’acier (vulnérable seulement aux attaques critiques). Par ailleurs, l’inventaire contient également des cristaux bleus et rouges utilisés pour respawner/revivre et continuer la partie. Le nombre de cristaux bleus est fixé en début de partie et peut être augmenté en terminant avec succès les nouvelles missions quotidiennes du mode Commando. De leur côté, les cristaux rouges – qui ont la même fonction que les bleus – ne peuvent être qu’achetés avec de l’argent réel sur le PSN ou le Xbox Live.

Des bonus en pagaille

Histoire d’allonger la durée de vie du jeu, en plus de la campagne et du mode Commando, les développeurs ont inclus une série de challenges compilés dans un menu dédié. Pour en relever un ou plusieurs en même temps, il suffit simplement de les cocher. Il existe 43 challenges dans la Campagne, comme « Sixième Sens » (compléter l’épisode 1 en mode Invisible) ou « Décomposeur de Rotten » (Tuer 100 Rottens), et 75 dans le mode Commando tels que « Mon premier joujou » (il faut combiner des éléments) ou « Mister Freeze » (glacer 50 ennemis). En cas de succès, le joueur obtient des récompenses comme des fichiers secrets. Mais ce n’est pas tout car des médailles sont aussi disponibles selon les actions du joueur au cours de l’aventure. Elles sont de trois types : Bronze (ex : Trouver trois trésors ou ouvrir trois boîtes militaires), Argent (ex : Tuer 8 ennemis en tirant dans la tête) et Or (ex : Tuer 8 ennemis avec les lames tournoyantes…). Par ailleurs, un menu Galerie stocke de nombreux bonus qui se débloquent au fil du jeu comme 37 figurines, 28 cinématiques ou encore 20 illustrations. A cela, il faut encore ajouter les suppléments exclusifs des diverses éditions du jeu. De quoi donc offrir un bon moment d’action et de frousse aux fans de la saga Resident Evil en particulier et à tous les amateurs d’aventures horrifiques en général. Au final, s’il ne paraît pas original à cent pour cent, ce Revelations 2 semble avoir au moins le mérite d’être particulièrement efficace.

Quatre versions disponibles

Le jeu sortira sous plusieurs formes :

• Episodes hebdomadaires : Un nouvel épisode va paraître tous les mercredis à partir du 25 février et jusqu’au 18 mars (l’achat du premier épisode est requis avant de pouvoir acheter les suivants). L’aventure complète comprend donc au total quatre épisodes. Prix : env. 6 € par épisode.
• Season Pass : Il contient les quatre épisodes de base, mais aussi deux épisodes « spin-off » qui ne font pas vraiment partie de l’histoire principale mais se focalisent plutôt sur les « à-côtés » de l’aventure. L’un devrait être consacré à Moira Burton et l’autre à Natalia Korda. A cela s’ajoute enfin le personnage de Hunk pour le mode Commando. Prix : env. 25 €.
• Saison complète : A l’instar du Season Pass, elle inclut les quatre épisodes de base, les deux épisodes spéciaux et Hunk. Mais si vous la précommandez, vous obtiendrez en plus le pack Throwback (4 maps bonus pour le mode Commando). Prix : env. 25 €.
• Version disque : Outre les quatre épisodes de base, les deux épisodes bonus, Hunk et le pack Throwback, elle offre quatre costumes en DLC (un par personnage valable pour la campagne et le mode Commando) et un second personnage bonus pour le mode Commando : Wesker ! Sortie le 15 mars aux USA et le 20 mars en France. Prix : env. 40 € (env. 45 € sur PS4).