La famille Total War ne cesse de s'agrandir. Aux jeux de stratégie, aujourd'hui connus de tous, viennent régulièrement se greffer divers titres destinés à des publics différents. Arena vise ainsi les adeptes de la compétition par équipe alors que la série des Battles se veut elle accessible à tous. Après le sympathique Shogun sorti en 2012, c'est au tour de Kingdom – lui aussi un free-to-play – de pointer le bout de son nez sur PC, Mac et tablettes.
Avec Total War Battles : Kingdom, The Creative Assembly et Sega ont décidé de prendre leur distance avec le contexte du jeu de stratégie de la branche principale de la franchise. Au programme, pas d'Empire romain mais l'Angleterre du Xe siècle. Nous sommes en 915 et le pays a été ravagé par des années de guerre. Votre tâche est simple : il va vous falloir réunir le peuple, meurtri dans sa chair, sous une même bannière. Celle de votre royaume.
Un royaume à bâtir
S'il s'éloigne assez largement dans son principe des Total War traditionnels, Kingdom reste un jeu de stratégie. Il se divise grosso modo en deux parties interdépendantes : la construction et les batailles. Car ce royaume, vous allez devoir le construire. Pour vous aider à intégrer les mécaniques qui régissent ce free-to-play, The Creative Assembly a bien entendu conçu un tutoriel relativement complet. C'est celui-ci que nous avons pu jouer. De quoi comprendre les bases du titre. Au départ, on commence donc par créer son avatar. Le choix est loin d'être vaste mais cette possibilité a au moins le mérite d'être présente. Place ensuite à la réalité d'une partie. Celle-ci se déroule sur une sorte de plateau composé de cases hexagonales. Cases qui accueillent évidemment les diverses constructions que l'on va fabriquer de manière régulière. Pour cela, il faut d'abord s'occuper de récolter les diverses ressources : or, argent, nourriture, pierre et bois. Ensuite, vous connaissez pour la plupart d'entre vous la musique. On bâtit des maisons qui donnent accès à des travailleurs. On assigne des tâches à ces derniers. Puis on agrandit son royaume en érigeant différents bâtiments comme une caserne pour lever une armée. Et on part ensuite marcher sur les plates-bandes de la concurrence.
Les armes à la main
Accomplir votre destin nécessite forcément le recours à la force. Après avoir formé des soldats, vous allez donc logiquement vouloir étendre votre influence sur l'Angleterre. Les batailles s'avèrent assez simplistes. Et ce n'est pas une surprise car le jeu doit être adapté à ceux qui vont le pratiquer sur leur tablette, dans des conditions parfois particulières. Les affrontements sont donc courts. Leur durée n'excède pas cinq minutes. Par ailleurs, les actions que vous allez effectuer sont assez peu nombreuses. Vous pouvez décider de placer vos troupes et avez accès à des capacités pour essayer de faire pencher la balance dans votre faveur mais cela semble tout. Ces batailles sont essentiellement basées sur les duels entre les types d'unités. Elles possèdent toutes un adversaire contre lequel elles sont efficaces et un autre contre lequel la défaite est quasiment assurée. Une fois toutes les données en votre possession, à vous de veiller à ce que tout cela tourne en votre faveur. Si vous affronterez des armées dirigées par l'IA, vous aurez aussi affaire à d'autres joueurs. Car Kingdom est également une sorte de MMO.
Monde persistant et interface imbuvable
Ce Total War Battles : Kingdom est gorgé de subtilités, à l'image de ce monde persistant avec lequel il faut en permanence composer. Votre royaume continuera d'évoluer, même lorsque votre ordinateur ou votre tablette sera éteint. Le temps passe, les délais de construction s'étalent sur plusieurs heures et certains événements comme une rivière qui monte et envahit votre terrain de jeu peuvent se produire. Kingdom propose aussi du terraforming. C'est-à-dire que vous pouvez modifier l'environnement, le décor. Cela vous permettra par exemple de créer une digue. Le vrai problème – et il est important – au milieu de ce champ de possibilités concerne l'interface. Celle-ci est d'une lourdeur sans nom. Il faut souvent passer par douze étapes de validation pour effectuer la moindre action. Pire, même avec le tutoriel, on ne parvient pas à faire ce que l'on veut. Parfois, le jeu nous empêche par exemple de faire une construction à un endroit donné sans que l'on sache pourquoi. Et impossible de savoir de quoi il en retourne. Autant dire que cela plombe pour le moment complètement ce free-to-play qui a pour lui quelques arguments.
Trailer d'annonce de Total War Battles : Kingdom
Il suffit parfois d'un petit rien pour enrayer une machine qui semblait pourtant capable de fonctionner. En l'occurrence, ici, il s'agit de l'interface. Un problème majeur quand on parle d'un jeu de stratégie. En soi, ce Total War Battles : Kingdom pourrait s'avérer sympathique sans être follement original s'il parvenait à atteindre le but recherché par les développeurs. Mais pour le moment, le scepticisme est de mise. Sans compter que l'on ne sait rien de la partie monétisation du jeu qui était elle problématique sur Shogun, le précédent titre appartenant à cette branche de la franchise Total War.