Stalker 2 : Heart of Chornobyl est l’une des arlésiennes encore en production les plus anciennes de toute l’industrie vidéoludique. GSC Game World planche sur la suite de son FPS culte depuis 15 ans. Victime de plusieurs reports et d’une guerre en Ukraine qui s'éternise, ce jeu vidéo très attendu est enfin prêt à partir en mission. Nos premiers pas dans la zone d'exclusion de Pripyat n’ont pas été de tout repos, mais il y a encore de l’espoir.
GSC Game World a profité de la gamescom 2024 pour présenter à la presse S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl. La rédaction de JV a ainsi pu découvrir la première demi-heure sur Xbox Series avant de s'entretenir une vingtaine de minutes avec deux membres des studios ukrainiens.
Un retour attendu à Pripyat
Chornobyl n’est pas au bout de ses peines. Après la première catastrophe nucléaire ayant ravagé Pripyat et ses environs, une seconde explosion transforme sans commune mesure cette région ukrainienne. Cette zone d’exclusion peuplée de mutants et constamment frappée par des anomalies mortelles est devenue le théâtre des opérations de plusieurs factions rendant ces lieux particulièrement dangereux. Dans ce contexte apocalyptique, des aventuriers à la recherche de gloire et désireux de faire fortune bravent l’interdit dans l’espoir de dénicher de précieux artefacts.
GSC Game World évoque une histoire non linéaire en monde ouvert, mais nous ne pouvons confirmer ou infirmer pour le moment la mise en pratique de cette vision. Les 30 premières minutes de Stalker 2 sont linéaires et cherchent avant tout à introduire un univers post-apo légendaire, mais méconnu du grand public, ainsi que les principales mécaniques de gameplay qui font de ce FPS une anomalie dans le paysage vidéoludique contemporain. Les studios ukrainiens promettent un open world photoréaliste qui s’étend sur 64 km² avec ses environnements variés d’où se dégage un sentiment persistant de fin du monde, son cycle-jour nuit et sa météo dynamique.
Les premiers instants passés dans la zone d’exclusion nous ont rassurés sur un point en particulier. L’atmosphère étouffante qui a grandement participé au succès des premiers jeux fait de Chornobyl un environnement singulier sans équivalent en 2024. Mais visuellement parlant, Stalker 2 doit encore faire ses preuves. Il existe un gap évident entre les visuels présentés et ceux actuellement affichés in game. Toutefois, la mission proposée se déroulant uniquement de nuit, certains détails et/ou subtilités graphiques ont peut-être échappé à notre regard. Notre attention était occupée à 100% par le simple désir de survivre.
Un FPS brute de décoffrage
Stalker 2 n’est pas un jeu vidéo de tir comme les autres. L’expérience vidéoludique imaginée par GSC Game World repose sur un savant mélange d’action, d’horreur, de simulation immersive et de survie en milieu hostile. Tout un programme ! Après quelques minutes passées en zone d’exclusion, le sentiment d’être de retour au front prend aux tripes. Heart of Chornobyl est bel et bien la suite de la franchise tant il est fidèle aux préceptes de celle-ci... peut-être un peu trop. Tous les éléments ludiques qui touchent à la survie (sommeil, faim, saignements et radiations) poussent à la prudence et c’est une réussite. Le contraire aurait été déceptif tant l’essence de Stalker réside dans cette peur primaire de mourir prématurément.
Les mutants qui hantent Priyat et les factions déterminées à ne laisser personne en vie représentent une autre menace sérieuse à ne pas sous-estimer. Les studios évoquent une intelligence artificielle susceptible de vous donner du fil à retordre, mais dans les faits, cette fameuse IA avancée doit encore faire ses preuves. Toujours aussi sporadiques, les gunfights ne nous ont pas pleinement convaincus, mais furent trop rares pour nous forger une véritable opinion. Pour le reste, il émane de Stalker 2 un feeling “old school” autant dans les missions que dans le gameplay à proprement parler, ce qui n’est pas pour nous déplaire jusqu’à un certain point. Le FPS de GSC Game World est encore (trop) brute de décoffrage et mérite plusieurs ajustements pour en faire le digne héritier de la franchise. Face à une concurrence qui modernise ses productions, il accuse finalement un retard certain.
S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl a encore tout à prouver. Le FPS de GSC Game World est bel et bien la suite d’une des sagas phares du post-apocalyptique avec son atmosphère unique et sa proposition ludique singulière. Néanmoins, il peine encore à se hisser à la hauteur de la concurrence. Les vieilles recettes méritent d’être remises au goût du jour, voire partiellement réinventées, sous peine de décevoir les survivants de 2024.