Je suis à la gamescom et j’ai pu jouer à l’un des plus beaux jeux du salon. Il s’appelle Les Fourmis, c’est un titre français qui s’inscrit dans le genre du jeu de stratégie et il m’a séduit. Je vous explique pourquoi dans cet aperçu.
Des modes intuitifs pour varier les plaisirs
Les Fourmis, c’est un jeu vidéo français adapté du livre du même nom de Bernard Werber. Le studio Tower Five prend le pari d’adapter ce roman de science-fiction centré sur les fourmis en un jeu vidéo de stratégie en temps réel. Un projet ambitieux, un peu fou sur le papier, mais qui fourmille d’idées. Et oui, j’étais obligé de faire ce jeu de mots.
On contrôle une fourmi dans une perspective à la troisième personne avec une caméra proche de notre héroïne. On y suit la campagne décrite dans le premier tome (pour rappel, c’est une trilogie) à travers plusieurs missions, elles-mêmes classées en trois types différents : les missions d’exploration, les missions tactiques et les missions stratégiques. Chacune propose des expériences de gameplay différente, les stratégiques étant celles se rapprochant le plus de ce que connaissent les amateurs de RTS (Stratégie en Temps Réel).
Pour être honnête, j’étais un peu frileux d’aller voir le titre en amont. J’ai trouvé le roman Les Fourmis passionnant mais, malgré mes essais répétés pour le genre, les jeux vidéo RTS ne sont pas ma tasse de thé. Pour autant, Les Fourmis semble taillé pour moi avec cette proposition de trois gameplay différents. Elle me permet de me réorienter sur un autre type de gameplay après une éventuelle défaite frustrante survenue au bout de quelques dizaines de minutes de jeu.
Les missions d’exploration constituent la partie relaxante dujeu, hors de la tension apportée par les guerres à grande échelle réalisées dans les missions stratégiques. On apprend à contrôler notre fourmi qui, à l’inverse de l’humain n’est pas sensible à la gravité. Il faut donc jouer avec les parois dans certaines situations pour aller bloquer des libellules ou rejoindre sa destination en évitant la noyade. Il est possible de tomber des déchets d’humains, que notre fourmi prendra un plaisir d’analyser avec sa propre perspective.
Avant de plonger dans le grand bain, les missions tactiques offrent une approche simplifiée mais gratifiante de batailles territoriales. En tant que leader, nous avons plusieurs légions de fourmis à notre disposition. Avec notre armée, nous allons devoir remplir un objectif comme celui d’escorter un escargot à bon port puisque ce dernier offre des bonus de résistance. Il faut alors vaincre l’ennemi en exploitant un système très simple de pierre - feuille - ciseau combiné à l’utilisation de pouvoirs comme l’accélération de la vitesse d’attaque. Le contrôle des troupes se fait avec les gâchettes avant de la manette (L1/LB ; R1/RB) tandis que leur placement se fait avec les deux gâchettes arrières (L2/LT ; R2/RT). Une prise en main rapide d'autant plus satisfaisante lorsque nos troupes écrase les unités adverses, synonyme d'une bonne gestion de notre part des événements.
Arrivent ensuite les missions stratégiques. C’est à partir du nid que l’on peut gérer son détachement. À partir de celui-ci, il est possible de créer plusieurs choses selon ce que l’on veut faire. Il y a cinq catégories différentes comme les constructions liées à l’économie, celles à la recherche d’informations ou tout simplement le type de fourmis dont on veut disposer. Toutes ces créations nécessitent de la ressource que l’on va devoir chercher sur différents coins de la carte.
Alors effectivement, c’est bien plus riche à appréhender que les deux autres modes de jeu. Impossible de vous dire les tenants et les aboutissants de telle ou telle stratégie parce que ce n’est pas ma spécialité. En tout état de cause, j’ai le sentiment que plusieurs stratégies sont viables et que pour un néophyte du genre, c’est assez facile de se repérer. Comme pour le pierre feuille ciseau du mode tactique, il y a un code couleur précis qui devrait faciliter l’apprentissage. D’autant que la session de jeu que j’ai faite était dans le chapitre 2, après les tutoriels. Au vu de la volonté des développeurs de rendre le RTS accessible, j’ai bon espoir de me réconcilier avec un genre qui m’intéresse mais qui m'a toujours repoussé.
Des graphismes au microscope !
Mais si le jeu Les Fourmis a fait autant parler de lui, c’est pour la qualité de sa réalisation. Il embarque avec lui le moteur Unreal Engine 5 : c’est ce qu’il lui permet d’afficher un niveau de détail très élevé à une grande distance. Quelque chose qui s’observe dans les trois types de missions. Un travail artistique remarquable d’autant qu’elle est faite à l’échelle d’une fourmi, un type de protagoniste tout de même peu répandu dans le milieu du jeu vidéo. Et même ailleurs, on peut l’avouer.
Ce soin s’observe sur la proportion de la faune qui entoure notre héroïne, comme les larves et les araignées croisées ici ou là en mode exploration. Et c’est encore plus impressionnant en mode stratégie et en mode tactique avec le nombre de légionnaires impliqués. Pour finir, je me suis même surpris à attendre qu’une cinématique se déclenche à un moment parce que la qualité de la réalisation était impressionnante. C’est dire !
En plus de sembler intéressant tant dans la forme que dans le fond, Les Fourmis devrait proposer un contenu inversement proportionnel à la taille de ses petites protagonistes. Selon son expérience des jeux du genre, le joueur devrait mettre entre 20 et 30 heures pour terminer la campagne, sans compter les éventuelles heures supplémentaires qu’il passera en ligne lors de batailles multijoueurs en 1vs1vs1. Pour le meilleur ou pour le pire.
Sélectionné parmi les plus beaux titres de la gamescom, Les Fourmis n’usurpe pas sa nomination. Mais retenir le jeu de Tower Five seulement pour sa réalisation impressionnante, ce serait passer à côté de sa proposition de gameplay intéressante pour un genre qui tarde à se moderniser. Et il a tout les outils en main pour mettre un coup de pied dans la fourmilière. Réponse définitive le 07 novembre avec la sortie du jeu sur PC, PS5 et Xbox Series.