La gamescom, c'est parti ! En amont de l'Opening Night Live du salon allemand, j'ai pu m'entretenir avec les développeurs de Live is Strange : Double Exposure et faire une séquence de gameplay inédite. Neuf ans après, l'héroïne de Life is Strange premier du nom fait son retour. On vous explique tout.
Neuf ans après, Max' Caufield fait son retour
Annoncé lors du Xbox Games Showcase de juin dernier, Life is Strange : Double Exposure a fait l'objet d'une présentation plus aboutie la semaine qui a suivie. On a alors appris plusieurs choses sur le retour sous les projecteurs de Max' Caufield. L'héroïne, aussi adorée que le premier épisode de la licence, fait son retour quelques années plus tard. Elle a grandi mais sa passion pour la photo est intacte. C'est pour cette raison qu'on la retrouve en tant que photographe à l'université de Caledon. Elle abandonne sa vie de nomade qu'elle avait suivi après les événements survenus à Arcadia Bay pour enfin se poser. C'est à ce moment que les ennuis recommencent. Pas une minute de répit pour elle.
Dans sa nouvelle vie à Caledon, Max a deux meilleurs amis. Safie et Moses. Alors qu'ils passent la soirée ensemble, Safie s'éclipse le temps d'un appel téléphonique. Quelques minutes plus tard, on retrouve son corps sans vie dans la neige. Après les événements du premier épisode, Max s'était jurée de ne plus utiliser ses pouvoirs de remonter dans le temps. Mais pour sauver sa nouvelle meilleure amie, elle décide de passer le pas. C'est finalement une autre capacité qu'elle découvre. Celle de voyager entre deux réalités : Safie est en vie dans l'une où le meurtrier s'apprête à réaliser son coup ; l'autre où Safie meurt avec un assassin qui court toujours.
Ce sont après ces événements que j'ai pu mettre la main sur Life is Strange : Double Exposure, vers le milieu du deuxième chapitre. Max reçoit un coup de fil de Moses. Il lui explique qu'il est dans une situation critique : il a récupéré l'appareil photo de Safie alors que c'est une preuve potentielle. Une situation d'autant plus critique que le détective Alberman est dépêché sur les lieux. Il s'apprête à mener l'enquête dans le bureau de Moses, où se cache l'appareil.
Nouveaux pouvoirs, nouvelles responsabilités ?
De quoi expérimenter les pouvoirs de Max' dans une salle restreinte. Avec la première gâchette de droite, Max peut révéler les portails entre les deux réalités. Ces portes sont symbolisées par des petites étincelles dans l'air. Les oranges renvoient Max dans la réalité où Safie est en vie, tandis que les bleus cachent celle où Safie est morte. Naviguer entre les réalités permet d'accéder à des objets, à des dialogues qui font avancer l'enquête. Si je reste dans la temporalité où Safie est morte, je ne peux pas accéder au laboratoire de Moses. Mais je vais devoir forcément y retourner pour mettre la main sur l'appareil photo de Safie avant que le détective ne le découvre.
Il y a donc tout un jeu d'énigmes autour de ces deux réalités sur les bonnes choses à activer, les bonnes choses à chercher. Néanmoins, on a le sentiment d'être quand même confiné au script. L'emplacement des portails est définitif : on a pas la liberté de changer de temporalité quand on le souhaite. Par ailleurs, les deux espaces-temps ne s'influencent pas l'un l'autre de manière organique. Alors c'est prometteur à plein d'égard sur des niveaux de tensions, mais au final ça reste bien moins immersif que le retour dans le temps
L'aventure de Max', décomposée en cinq chapitres (mais tous disponibles à la sortie), devrait durer entre 10 et 15 heures selon son réalisateur. Mais selon les parties, cela pourra prendre plus de temps. On retrouve dans Life is Strange : Double Exposure des collectibles à récupérer, comme des photos polaroïdes racontant l'histoire de personnages. Le téléphone de Max' a aussi évolué : on peut désormais répondre aux gens qui nous envoient des messages, surveiller leurs posts sur les réseaux sociaux et même uploader nos clichés sur un équivalent d'Instagram. Des fonctionnalités intéressantes qui peuvent influencer notre jugement. On a pas pu l'essayer dans notre session, mais on est curieux de voir comment elle sera utilisée à la sortie du jeu.
Bien sûr, le plus important : les dialogues entre personnages, en dehors des scriptés, intègrent des moments où Max' doit choisir sa réponse. Certaines ont plus de conséquences que d'autres, comme celle dans le chapitre 2 : veut-on s'allier avec le détective ou non ? Il faut dire que le bonhomme est assez insistant et n'a pas l'air de faire preuve de beaucoup de compassion dans cette affaire...
Selon le réalisateur du jeu à qui on a posé la question, les nombreux choix auront une importance sur le jeu : le studio DeckNine ne sait pas combien il y a de fins différentes !
Une mise en scène qui prend son temps
Life is Strange, c'est avant tout une aventure narrative. Double Exposure c'est pareil et pour le coup, on a pas mal de qualités à ce niveau-là. Par exemple, au niveau du doublage (on a joué en version originale), c'était excellent. Quelque chose de peu étonnant au vu du travail réalisé sur le premier épisode, d'autant que c'est la même actrice qui a été reprise pour jouer le rôle.
Il y a une vraie fluidité dans les dialogues, desservie, en tout cas dans ce qu'on a vu, par le rythme lent de la séquence de jeu. Ça prend son temps, voire trop. C'est surtout au niveau des transitions entre lignes de dialogues scriptées et ceux qu'on propose aux joueurs qu'on sent la différence. Comme lors du début du jeu présenté il y a deux mois, il y a beaucoup de vie dans les dialogues.
L'écriture semble toujours être au point dans ce second chapitre. À titre personnel, j'étais impliqué dans les dialogues. J'ai souri, j'étais sous tension et j'ai hâte de voir ce le studio DeckNine réserve pour l'intégralité du casting. Pour en juger, il faudra attendre la sortie du jeu le 29 octobre.
Deux réalités, une direction artistique !
Lors de sa sortie en 2015, Life is Strange avait aussi marqué par sa bande-originale. Lors de notre session sur Double Exposure, on a trouvé la musique très en retrait. DeckNine a voulu s'émanciper de celle employée pour le premier opus. Ils décident de faire une taillée sur mesure, avec des thèmes pour chaque personnages. Cela permet plus de liberté créative... que l'on n'a malheureusement pas ressenti. Il faut dire que la scène dans le laboratoire de Moses s'y prêtait peu.
On retrouve dans Double Exposure la patte graphique de DeckNine. Loin du côté peinture de Life is Strange premier du nom, cette direction artistique plus réaliste a aussi son charme. Cela dit, comme le rythme lent du jeu précisé dans le paragraphe d'avant, les contours plus précis du visage des personnages en trois dimensions mettent en exergue des animations faciales figées. C'est aussi l'interface moderne lors des choix de dialogues qui contraste avec l'aventure en elle-même. Et personnellement, ça m'a parfois sorti de l'aventure tellement ça tranchait avec le reste.
De manière générale, Life is Strange : Double Exposure nous laisse sur notre faim. Le retour de Max Caufield met du baume au cœur : la qualité des doublages des personnages et la promesse d'une écriture bien faite nous donne envie de croire à sa nouvelle aventure. Pourtant, si Max arrive bien à voyager entre deux réalités alternatives, ce n'est que par le biais de portails déjà installés. De quoi, sur le papier, brider sa liberté et rendre l'aventure trop dirigiste. À voir si c'est le cas dans l'intégralité de Life is Strange : Double Exposure, dont la sortie est prévue le 29 octobre sur PC, PS5, et Xbox Series.