Ce que l’on ignorait, à l’inverse, c'est qu'en plein cœur des Play Days, tenus à Los Angeles, la presse américaine avait pu poser ses mains sur le jeu ! Fort heureusement pour nous, les développeurs ne nous avaient pas oubliés, et c’est quelques jours plus tard que nous avons, nous aussi, entrepris notre petite pérégrination vers l’Ouest pour revivre la légende de Sun Wukong dans un petit coin de Londres. Sur place, on a eu l’opportunité de prendre le contrôle du héros simiesque pour un essai d’une heure et demie, clôturé par quelques échanges avec l’un des cadres du projet, en l'occurence son réalisateur. Alors, ce Black Myth : Wukong mérite-t-il sa place de numéro 1 parmi les jeux les plus souhaités par les joueurs sur Steam, devant Hollow Knight Silksong ou encore S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl ? C’est ce que l’on va voir ! On commence par l’un des points qui a fait couler beaucoup d’encre : Souls-like ou pas Souls-like ?

Un jeu qui singe les Dark Souls ou Elden Ring ? Pas vraiment !

Mettons directement les pieds dans le plat, d’autant que les développeurs de Game Science ont également clarifié la situation : Black Myth Wukong n’est pas un Souls-like. En tout cas, il ne l’est pas totalement et s’il pioche tout de même quelques idées par-ci par-là, il faut avant tout le considérer comme un jeu d’action et de rôle. En fin de compte, un peu à la manière de Stellar Blade, quelques mois auparavant, ce Black Myth Wukong m’a donné l’impression d’être, lui aussi, une sorte de jeu vidéo hybride qui m’a même fait penser, par moments et dans son approche, au reboot de la licence God of War. Rapidement, lors de la prise en main, on sent effectivement que l’on est sur une production plus dynamique qu’un jeu de la saga des Souls avec des commandes intuitives qui donnent du rythme et, très vite, de l’agressivité aux mouvements de notre simiesque héros.

À l’aide d’un petit tutoriel, on a vite fait d’apprendre et de retenir les contrôles de base, même s’il y avait de petites subtilités. En l’occurrence, Sun Wukong dispose d’une attaque rapide mais également d’une frappe lourde qui, elle, demande d’avoir suffisamment de concentration pour être déclenchée. Cette concentration s’obtient soit en frappant les ennemis, soit en pressant l’une des touches qui sert à canaliser cette énergie. Ça, c’est utile lorsque l’on rentre dans la mêlée, sauf qu’il faut parfois en sortir ! Pour cela, notre héros peut compter sur une agilité surhumaine - il peut aussi sprinter, affectant sa quantité d’endurance - et c’est là qu’il se différencie d’un Dark Souls puisqu’il n’y a… pas de parade ! Enfin, si, il y en a une mais elle vous sert uniquement à dévier les projectiles qui foncent vers vous. Pour se défendre dans ce genre de cas, Sun Wukong fait tournoyer son bâton devant lui, le protégeant ainsi des flèches et autres carreaux. Par conséquent, vous ne pourrez compter que sur l’esquive pour vous sortir d’un mauvais pétrin ou pour frôler de justesse une attaque potentiellement dévastatrice. Attention, cependant, vous ne pourrez pas en effectuer plus de trois d’affilée : eh oui, ça serait trop facile sinon !

Pour compléter la panoplie du héros, Sun Wukong pourra compter sur des sortilèges et des transformations. Durant notre essai, on a pu en découvrir un de chaque : un sort qui immobilise l’adversaire pendant quelques secondes et une transformation en loup, suite à notre victoire face à l’un des boss du jeu. À ce propos, ils ne font parfois pas de cadeaux ceux-là ! C’est d’ailleurs de cette manière qu’on a découvert que, à la différence d’un Souls, on ne perd pas toute l’expérience que l’on engrange. Dans le jeu, chaque ennemi tué rapporte de l’expérience et de la « volonté » (appelée Will, une sorte de monnaie qui sert à acheter des consommables et à financer nos crafts (on y reviendra !)). Au bout d’un moment, cette expérience canalisée se transforme en points de compétence qui peuvent être utilisés dans les multiples arbres de compétences, eux-mêmes répartis en différentes catégories. Néanmoins, il y a quand même une petite perte en cas de trépas mais on récupère bien assez vite ce qu’on a dû sacrifier à notre mort.

L’épopée de Sun Wukong ne fait pas de Chichi

Vous l’aurez compris, Black Myth Wukong n’est pas un Souls-like mais un action-RPG qui n’y va pas par quatre chemins : Game Science a une vision claire et le studio l’impose ! On le constate, par exemple, dans cette volonté de ne pas proposer d’options de difficulté. Toutefois, si ça peut vous rassurer, l’expérience semble être savamment dosée puisque les quelques boss que l’on a pu croiser ont été assez simples à appréhender. Pour tout vous dire, j’ai dû mourir une fois ou deux (peut-être trois, allez) avant de triompher des boss liés à l’histoire. Par contre, si vous voulez du challenge, les boss optionnels vous donneront du fil à retordre et vous obligeront à vous renforcer avant de leur montrer que vous êtes un élu qui a quand même besoin de s’entraîner. Pour la petite anecdote, nous avons été l’un des rares médias (le troisième) à découvrir le boss optionnel en question, un immense dragon rouge barbu, ce qui nous a valu les félicitations des développeurs qui, au passage, n’avaient pas vu ce monstre si proche de la mort jusqu’à présent.

À voir ce que cela donnera tout au long de l’aventure, mais il n’y aura peut-être pas besoin de passer du temps à farmer de l'expérience pour investir dans des compétences et se renforcer. D’ailleurs, il n’y a pas qu’à travers cette fonctionnalité que notre personnage progresse ! À côté de ça, vous pourrez renforcer votre équipement. Par exemple, certains boss lâcheront des items qui vont vous permettre de gonfler vos stats, tels un masque, mais ça ne sera pas la seule façon de récolter du stuff. Bien que le bâton de Sun Wukong soit la seule et unique arme du personnage - il y a tout de même un twist avec les transformation qui s’adaptent à la bête dont on prend la forme et, par extension, son arme -, il y a quatre parties du corps qui peuvent être équipées (tête, torse, taille et jambes). Au fur et à mesure, vous pourrez mettre la main sur des items d’une plus grande rareté (il existe plusieurs niveaux), tandis que compléter un set d’équipement conférera des bonus passifs. À ce propos, vous pourrez d’ailleurs crafter vous-mêmes différents sets en vous recueillant aux autels - un assimilé des feux de camp des Souls où l’on peut utiliser le voyage rapide, se reposer, regagner des utilisations de gourde et même récupérer les points investis dans les arbres de talent en quelques pressions et gratuitement - en échange de quelques ressources et de volonté (la monnaie).

Par conséquent, qui dit « craft » dit « ressources à récupérer » et, par extension, environnements à explorer. Attention toutefois, Black Myth Wukong n’est pas du tout pensé comme un open-world. Entre chaque boss, on a des zones plus ou moins longues et étalées où l’on retrouve de la flore à cueillir, des coffres à ouvrir, des zones de méditation, des ennemis un peu plus forts qui protègent des ressources précieuses, de nombreux collectibles qui permettent d’accroître nos caractéristiques (par exemple, la santé) et des sous-zones dans lesquelles on trouve des boss optionnels. Cependant, il est aussi possible de croiser ces ennemis sur le chemin qui nous mène à l’étape suivante du scénario, et ils sont parfois coriaces. N’ayez donc pas peur de traverser l’endroit dans lequel ils se trouvent pour y revenir plus tard : c’est un conseil que nous a donné la personne qui supervisait notre essai ! Bref, cette restriction de l’exploration nous permet de souligner que Black Myth Wukong est, fortement et avant-tout, axé sur la narration. Comme on nous l’a expliqué, ce titre est surtout l’occasion de creuser la mythologie chinoise et de nous conter l’histoire et le périple de Sun Wukong, une fable qui a inspiré le manga Dragon Ball. Pour nous rassurer une dernière fois, on nous a fait comprendre que la narration serait moins mystérieuse et nébuleuse qu’un Souls et que le titre saura nous immerger dans son histoire au fur et à mesure de nos exploits.

Une pérégrination fabuleuse ou un mythe qui s’effondre ? On vous dit ce qu’on en a pensé !

On résume donc rapidement ! Black Myth Wukong sera davantage un jeu d’action et de rôle de type Souls-like et proposera une exploration bien plus ramassée pour surtout mettre en avant la narration, focalisée sur l’épopée du héros simiesque. Maintenant, qu’en est-il de mon ressenti, manette en main ? Eh bien, c’est tout l’intérêt des paragraphes à suivre, et on va commencer par aborder la première étape la plus évidente : le gameplay ! Si nous étions déjà au courant de sa nature très dynamique, on a effectivement constaté, et ce, assez rapidement que Black Myth Wukong était un vrai jeu d’action. On martèle le coup d’attaque rapide, on fait grimper notre concentration pour infliger des coups plus lourds, on alterne entre les postures du personnage (au nombre de trois) lors des affrontements et on esquive avant de se prendre un vilain coup. Les bases sont solides, tandis que les spécificités apportent un peu plus de profondeur à l’ensemble. L’idée d’avoir des pouvoirs à disposition que l’on peut actionner rapidement et paramétrer depuis un autel ainsi que des changements de style en combat va nous permettre de personnaliser notre manière de combattre, d’autant que les bonus de set liés aux équipements sont une bonne idée pour s’approprier le gameplay. De ce fait, on a hâte de découvrir tout ce que l’on peut faire, même s’il faudra apprendre à gérer le rythme des combats puisqu’il y a parfois un peu de latence dans les attaques lourdes et un maximum de trois esquives d’affilée.

Malgré tout, si j’étais plutôt enthousiaste de tester ma maîtrise du gameplay des jeux action-RPG, je dois dire que Black Myth Wukong ne m’a pas totalement rassuré. Plus le temps passe, plus je me questionne sur ce que le jeu aura à proposer au-delà de sa succession de zones et de boss. Une légère crainte qui n’a pas été chassé par la découverte du système de quêtes annexes (absent de cette démonstration) ou d’un quelconque objectif secondaire qui viendrait casser la monotonie des affrontements à répétition. Pour Black Myth Wukong, il faudra donc miser sur une épopée solide qui nous embarque totalement dans sa narration. Après cet essai, on est curieux de suivre le déroulé et la suite logique des événements, en espérant que l’on aura suffisamment de contexte et de mise en scène sur les différents gros adversaires pour s’imprégner totalement de cette adaptation libre du roman La Pérégrination vers l’Ouest. Enfin, du côté des environnements et de l’exploration, on doit dire qu’on a été à la fois émerveillé de plonger dans cet univers et refroidi de se heurter à certains murs invisibles qui nous coupent de cette immersion. Par la même occasion, pour rebondir sur la potentielle monotonie liée à l’enchaînement des boss, on doit avouer qu’on en attendait peut-être un peu plus en matière d’exploration avec une structure plus organique, contrairement à ces zones un peu plus larges mais quelque peu vides d’intérêt.