Annoncé en décembre 2022, Skate Story est un titre fascinant, autant pour sa direction artistique folle, que son ambiance étrange ou son concept original. Durant le Summer Game Fest, j’ai pu y jouer avec Sam Eng, son développeur, et clairement, c’était l’un de mes plus gros coups de coeur du salon tant l’expérience est rafraîchissante.
Parmi tous les AAA révélés chaque année au Summer Game Fest, les jeux indépendants commencent à prendre de plus en plus part de place durant l’événement alors qu’ils ont déjà conquis les coeurs des joueurs depuis une décennie. Si on a droit à pas mal d’annonces au cours du live, les Play Days du Summer Game Fest à Los Angeles étaient l’occasion d'essayer certains de ces jeux. C’était le cas pour les titres de Devolver, éditeur spécialisé dans les productions indies et les concepts originaux, où j’ai pu jouer à Skate Story en compagnie de Sam Eng, son développeur. Et si vous n’en avez jamais entendu parler, accrochez-vous car c’est l’un de mes coups de coeur du salon.
Une ambiance aussi étrange que fascinante
Avant de se perdre dans des explications, commençons par le commencement. Skate Story est, comme son nom l’indique, un jeu de skate… mais pas comme les autres. On y incarne un étrange personnage mutique, le Glass Skater, qui semble être un démon dont le but est de dévorer la lune, rien que ça. Évidemment, ce dernier sera freiné dans sa quête par d’étonnantes instances qui vont l’empêcher d’atteindre cet objectif fou. Mais pour y parvenir, notre avatar peut compter sur son skateboard qui lui permet de briser les règles de ce monde onirique qui sont volontairement difficiles à comprendre. On va donc faire la rencontre d’entités toutes plus barrées les unes que les autres durant notre quête qui ne sera pas de tout repos.
En plus de ce scénario perché, Skate Story m’a scotché par ses graphismes absolument fous. Si le jeu tourne sur Unity, Sam Eng m’a expliqué qu’il a fait un grand travail sur la caméra pour donner un effet de fish eye en permanence à l’expérience. Les choses ne nous apparaissent alors pas de façon claire, mais c’est un effet de style pour conférer un aspect onirique et surréaliste au jeu. De manière plus globale, le titre est largement inspiré par l’esthétique synthwave, avec des graphismes volontairement peu détaillés et grossiers pour donner une atmosphère particulière. Tout ce côté psychédélique et parfois même épileptique confère un charme unique au jeu et c’est de loin sa première force.
= Un jeu de skate pas comme les autres =
C’est cool que Skate Story, mais on y fait quoi me direz-vous ? Pour le moment, je n’ai pu jouer qu’à une démo d’une demi-heure qui correspond au début du jeu, donc difficile à dire sur le long terme. Mais évidemment, bah on y fait du skate ! Assez simplement, notre Glass Skater peut monter sur sa planche pour aller plus vite, sauter (ou faire des Ollie pour les amateurs) et faire des figures que l’on débloque à mesure que l’on progresse. Chose assez amusante, on récupère tout cela à travers d’étranges rituels qui font passer le skate presque comme une pratique satanique.
Manette en main, la sensation de vitesse est d’ailleurs plutôt grisante car la caméra est très proche du personnage, même si cela fait qu’on ne voit parfois pas les obstacles… ce qui peut être fatal. Et oui, vu que notre skater est fait de verre, comme son nom l’indique, ce dernier perd de la vie au moindre contact un peu brusque, ce qui demande de redoubler de prudence. Mais bon, rassurez-vous la mort n’est pas punitive dans le jeu.
Comme un rêve fiévreux éveillé
Pour ce qui est du déroulé plus concret de l’aventure, le titre nous fait alterner entre séquences narratives guidées, explorations de zone ouverte et niveaux de plateforme avec des objectifs. Dans les moments où le joueur est plus libre, on a droit à quelques petites énigmes qu’il faut évidemment toujours résoudre en skatant. Cela peut passer par sauter au-dessus de flammes pour les éteindre, mais surtout en faisant des figures. D'ailleurs, les figures permettent autant de générer des points de Souls que l’on peut dépenser que de faire des dégâts à des ennemis lors de combat de boss. Oui, oui, Skate Story est bien un jeu de Skate, je vous l’assure !
Mais la partie qui m’a le plus marqué, ce sont les passages plus dirigistes qui ressemblent à ce qu’on pourrait appeler des niveaux. Ces moments nous font alterner entre séquences de vitesse pure et d’autres plutôt plateforme où il faut faire des figures pour progresser. Mais ce qui fait le charme de ces passages, c’est la musique que les accompagne. Sam Eng a fait appel à des artistes comme Blood Cultures et John Fio qui proposent de géniales compositions qui accompagnent parfaitement le moment, d’autant plus qu’elles sont souvent volontairement très fortes et presque saturées, ce qui renforce le côté orinique du titre.
Après y avoir joué pendant une demi-heure, je suis complètement tombé sous le charme de Skate Story. Évidemment, c’est par sa direction artistique onirique et unique que le titre de Sam Eng attire l’attention au premier coup d’oeil. Mais en réalité, c’est bien par son atmosphère globale qu’il est le plus fascinant. Entre son histoire perchée, son ambiance synthwave et surtout ses séquences musicales, Skate Story est une vraie expérience originale bourrée de charmes. On espère que le titre sera à la hauteur de sa proposition tout au long de l’aventure qu’on a hâte de découvrir… à une date malheureusement inconnue.