Au monde des hack’n’slash, cela fait belles lurettes qu’il est difficile d’élire un roi. Bien que Diablo est souvent considéré comme celui qui a donné ses lettres de noblesses au genre, d’autres licences sont venues disputer leur place au soleil depuis et Path of Exile fait partie des voitures en tête de course depuis plus de 10 ans. Voilà ce que porte sur ses épaules Path of Exile 2 aujourd’hui… Heureusement, il a les épaules solides.
Lorsque nous testons un jeu très en amont de sa sortie pour un petit aperçu, il s’agît souvent d’une à deux heures de jeu grand max. Pour Path of Exile 2, j’ai pu y jouer six bonnes heures, ce qui n’est pas de trop pour découvrir tout ce qu’il a à offrir notamment en termes de nouveautés, de la Couch Coop à la nouvelle classe, la Witch. Mon optique était clair : traiter le jeu en tant que novice afin de jauger de son accessibilité, un rôle de composition puisque bougre de moi, je n’ai jamais joué au premier Path of Exile. Oui je sais, lapidez-moi, mais j’ai beaucoup de jeux à faire vous savez !
Peu importe, revenons un peu aux bases avant d’aborder en profondeur Path of Exile 2. Le développement du premier Path of Exile a commencé dans un garage en Nouvelle-Zélande en 2006, ce qui ne nous rajeunit pas. Une Early Access en 2010, une sortie en 2013 et un carton immédiat en ont déjà fait un incroyable porte-étendard, bien plus qu’une alternative à celui auquel il est forcément comparé, Diablo. Les deux jeux sont des hack’n’slash en vue isométrique dans un univers dark fantasy plein de créatures décharnées, de rivières de sang et d’âmes torturées. Path of Exile a surtout réussi a tirer son épingle du jeu avec son gameplay des plus dynamiques. Oubliez les cooldown, les compétences s’enchaînent sans cesse et tout l’aspect stratégique des combats tient en la bonne combinaison de vos attaques et au build de votre personnage, ainsi qu’en vos réflexes pour esquiver la furie adverse d’une roulade salvatrice.
Le nouveau maître de l'action-RPG hack'n'slash ?
Mais Path of Exile 2 vise, en plus des fidèles, un tout autre public : les joueurs consoles. En effet, en plus d’être free-to-play, il va aussi débarquer sur nos machines de salon ce qui veut donc dire qu’il est jouable à la manette. On le sait tous, arriver sur console, c’est aussi se vouloir accessible sans 10h d’entraînement, ce que Path of Exile 2 fait à merveille. Il m’a suffi de quelques secondes pour comprendre les bases et le système de binding : vous pouvez configurer à n’importe quel moment quelle touche correspond à quelle action et via la touche L2, vous accédez à une deuxième palette de compétences à configurer. Impossible de vous plaindre d’une mauvaise disposition des boutons, vous pouvez tout choisir vous-même. Initialement, vous ne disposez que d’un coup de base et d’une roulade, mais via un système d’orbes en avançant dans le jeu, vous accédez rapidement de nombreuses compétences personnalisables (240), la vraie force de Path of Exile 2. Selon votre équipement où les orbes que vous mettez en place, vous pouvez passer d’un spécialiste des attaques de feu à distance à un style plus au corps à corps, et rien ne vous empêche de tout changer entre deux combats. Rares sont les jeux qui sont aussi permissifs, surtout en ce qui concerne les compétences. Ces bases saines permettent déjà aux joueurs néophytes de pouvoir se lancer dans l’aventure sans avoir l’impression qu’un mauvais choix rendra leur avatar absolument injouable. Et si malgré tout cela vous avez encore le doute, vous pouvez toujours demander à un pote plus expérimenté de jouer avec vous grâce à une autre nouveauté de taille : le jeu en coopération à deux hors ligne.
Le « couch-coop », c’est cette feature qu’il est toujours bon de revoir tant elle est synonyme de souvenirs impérissables entre potes. Pas d’écran scindé dans Path of Exile 2, les deux joueurs jouent toujours sur le même écran, la caméra pouvant même s’éloigner un petit peu si besoin. Bien sûr, ça veut dire que les deux joueurs ne peuvent pas se retrouver à des bouts opposés de la carte et il faudra donc jouer ensemble, ce qui semble être l’intérêt principal de la coopération. Deux fois plus d’action, c’était parfois un peu difficile à avaler pour la PS5 avec quelques légères baisses de framerate à la clef mais dans l’ensemble, l’expérience était excellente et l’action restait tout à fait lisible, important dans un jeu dans lequel il faut constamment garder un œil sur les attaques ennemis. Plus que de bêtement taper des monstres à deux, il est tout à fait possible de trouver de vraies synergies entre les builds, ce qui change la manière de jouer. Par exemple, une compétence du moine permet de placer une grosse cloche sur le terrain qui fait des dégâts de zone aux ennemis chaque fois qu’on l’attaque. Si vous ou votre binôme possédez des compétences élémentaires, les dégâts de zone prennent les attributs de l’attaque ce qui permet des combinaisons dévastatrices sur les groupes d’ennemis. Bref, la coop, c’est le pied ! Le bon point, c’est qu’un joueur peut aller dans son menu pour changer d’équipement ou autre sans pour autant mettre le jeu en pause. Ce n’était pas encore le cas quand on parlait à un vendeur cela dit mais le directeur du jeu Jonathan Rogers nous a affirmé être en train de travailler dessus pour la sortie officielle du jeu.
Make a Witch
Une autre nouveauté de taille s’invite à la fête avec Path of Exile 2 : la Witch. Sa spécialité a tout de la nécromancie : invoquer des squelettes et autres êtres dépourvus d’âmes afin d’attaquer et de se défendre face aux hordes de créatures de mauvais poil que l'on rencontre. Lorsqu’ils meurent, ils sont réinvoqués automatiquement au bout de quelques secondes via un système de points d’esprit. Chaque squelette a un coût mais une fois réglé en amont, vous n’avez rien à gérer pour les réinvoquer et ça, c’est quand même bien tripant. Il en existe de différentes sortes, à distance ou non, ce qui permet de vous adapter à la situation. Attention toutefois, si vous comptiez rester planqué dans un coin en leur laissant faire tout le boulot, c’est mal barré. Non seulement ils restent fragiles et il faut gérer les temps forts et les temps faibles lorsque vous attendez qu’ils réapparaissent, mais vous pouvez aussi leur donner des ordres en activant des compétences spécifiques inhérentes à chacun. Bref, une classe très intéressante à jouer qui se divise en plusieurs sous-classes (appelées Ascendances), comme pour les autres. On parle donc maintenant de 12 classes et 36 Ascendances, un nombre loin d'être ridicule surtout quand il est possible de mélanger les compétences de chacun selon les armes que l'on équipe. Quand on vous disait que Path of Exile 2 était permissif...
Pour le reste, on retrouve du Path of Exile dans toute sa splendeur. Un arbre d’évolution à donner le tournis que l’on pourrait comparer au sphérier de Final Fantasy X version XXL, des combats de boss par trouzaines, une liberté totale de personnalisation des compétences qui permet aussi de modifier leurs compétences passives à tout moment, bref, du pur bonheur qui ne demande même pas de mettre la main au porte-monnaie pour être apprécié.
Path of Exile 2 semble avoir beaucoup appris du premier opus, qui était déjà excellent. Mais en arrivant sur consoles avec de la coopération sur canapé à la clef, le free-to-play de Grinding Gear Games va s’ouvrir à un public bien plus large qui risque de sombrer rapidement dans son univers. Il est sans aucun doute un action-RPG de grande qualité grâce à un gameplay dynamique et la possibilité de personnaliser ses attaques et compétences à tout moment pour vraiment construire un personnage unique. La nouvelle classe permet de varier les plaisirs avec un système unique d’invocation, à la fois technique et accessible. Alors que les premiers gros tests démarrent cet été, il nous tarde de le voir enfin disponible au plus grand nombre. On tient peut-être ici le nouveau maître du genre.