Les années passent et, il faut bien l’avouer, Call of Duty a pris l’habitude de ne pas trop changer de crèmerie ces derniers temps. S’enlisant dangereusement dans ses reboot de Modern Warfare, la franchise a atteint un dangereux seuil en termes de critique, perdant très clairement ses soutiens. Quelque chose était rouillé dans la formule. Forts de ce constat, les studios d’Activision comptent bien se rattraper avec Black Ops 6. Longtemps connu sous le nom de code Cerberus, l’épisode 2024 revisite la Guerre du Golfe et se pare d’atouts qui pourraient bien vous convaincre. Que vous soyez fan invétéré ou simple curieux, sachez-le, ce Call of Duty bouge comme aucun autre auparavant…
Le mouvement, c’est maintenant
Rentrons dans le vif du sujet avec ce qui apparait comme LA plus grosse innovation de cet épisode, l’ « omnimouvement ». Sous ce néologisme un peu barbare, se cache en réalité une grosse refonte du système de déplacement et surtout d’animation. Voyez ça comme un regain de réalisme, à de très nombreux niveaux. Des animations de mort jusqu’aux déplacements, en passant par la facilité que vous aurez à vous mouvoir verticalement sur les maps : le système veille au grain à tous les étages. Désormais, les armes sont tenues de manière bien plus réaliste qu’avant et se penchent même pour suivre naturellement votre course, mais aussi les courbes de vos trajectoires. Ca n’a l’air de rien dit comme ça, mais il suffit de voir quelques extraits de gameplay pour se rendre compte du gain d’immersion que cela procure, en plein coeur de l’action.
Pour dynamiter les conventions, Treyarch ose rendre le sprint multidirectionnel… Oui, c’est étrange, mais il sera désormais possible de sprinter sur les côtés et même en arrière. Couplez cela aux glissades et plongeons, secouez un peu, et vous obtenez l’épisode le plus dynamique de la licence en matière de mouvements. A l’écran, l’action a presque des airs de fast FPS tant les échanges se déroulent vite, avec une mobilité accrue. Durant notre présentation, nous avons noté plus d’une dizaine d’ajouts concrets en matière d’animation, des ragdoll désormais impactées par 9 axes de dégâts au lieu de 4 axes, jusqu’aux mains posées sur les murets afin de « ralentir » le personnage. Encore une fois, c’est l’accumulation de ces multiples détails qui forme un vrai gap et non chaque élément pris séparément…
Tout pour l’action et l’action pour tous
Pas de panique en revanche si marteler votre controleur pour vous mouvoir n’est pas votre fort. Le jeu intègre un nouveau système visant à automatiser les « actions de déplacements logiques ». Glissades, escalade, tout est pris en compte. De sorte que si vous avancez face à un muret, votre personnage le passera naturellement si l’option est activée. Il en va de même en face d’une bouche d’aération qui requiert une glissade pour passer à l’intérieur. C’est un élan naturel vers un Call of Duty à la fois plus vif, plus réaliste, mais aussi plus accessible aux novices ou aux personnes limitées dans leurs mouvements. Petite note positive aussi pour les possesseurs d’écrans larges type 21/9eme ou 31/9eme, la franchise va vous proposer désormais de réorganiser vous-même le HUD. En définissant où afficher les éléments, vous pourrez par exemple centraliser les infos capitales sur le milieu de l’écran, afin d’éviter de parcourir des yeux votre moniteur ultra-wide, de gauche à droite. Une excellente idée et un vrai gain de confort sur PC.
D’ailleurs, puisque l’on parle plateforme, sachez que le titre sortira bel et bien sur ancienne génération et nouvelle génération. Les équipes ne peuvent probablement pas se passer de la manne que représente toujours la PS4 pour la licence. Malgré ce choix, logique, mais pas toujours très heureux, nous avons clairement été rassurés quant à la technique du titre à travers les images diffusées et notre session de jeu sur PC. Même s’il s’agissait là de l’alpha, on remarque un travail certain sur la photogrammétrie des textures, des armes jusqu’aux mains du joueur, lesquelles permettent d’admirer des ongles salis par la crasse. Il ne fait aucun doute que les versions « old-gen » seront très limitées graphiquement parlant, afin de garantir un framerate stable, mais on ne peut qu’attester du soin apporté aux versions PC et consoles de nouvelle génération. Des fumées jusqu’aux explosions, l’action et surtout la mise en scène tiennent de nouveau une part significative dans le récit, et ça, la campagne en profite totalement, ce qui n’est pas pour nous déplaire…
Le bourreau de Saddam
Si le solo de Modern Warfare 3 avait massivement déçu, tant pour la vacuité de sa narration que pour la flemmardise de sa mise en scène, les choses semblent avoir changé. Pour ce nouvel opus, Treyarch s’est associé à Raven, et les deux produisent de concert une campagne qui a l’air fidèle à son héritage. Conspiration, personnages historiques et équipes de renégats seront de la partie, dans la plus pure tradition des Black Ops. L’aventure orbitera massivement autour de la chute de Saddam Hussein, dirigeant de l’Irak au coeur de la Guerre du Golfe de 1991. Ses palaces pillés seront de la partie, tout comme les puis de pétrole du Koweït, allumés en représaille par ses troupes. L’action nous réserve quelques surprises comme un braquage de casino, ou encore la soirée électorale d’un jeune gouverneur nommé Bill Clinton… Nous avons demandé si les personnages historiques aperçus en teaser seront de la partie d’une façon où d’une autre dans le jeu, voire même si nous pourrons jouer Saddam Hussein dans un skin de la St Patrick en multijoueurs, mais les pontes du studio ont calmé nos ardeurs. Non, cela ne sera évidemment pas possible. Quant à leur présence réelle dans certaines séquences à gameplay, hors cutscene : motus et bouches cousues pour l’instant.
Il reste beaucoup à voir de ce Black Ops 6, des aperçus du solo nous ont laissé entendre qu’il y aurait certaines missions plutôt psychédéliques, qui tiennent du cauchemar ou du délire paranoiaque, ce qui lié au savoir-faire en matière de mise en scène donne fichtrement envie. Le staff du studio nous a aussi présenté différents types de missions, certaines plus ouvertes que d’autres avec objectifs scriptés à réaliser aux quatre coins de la map dans l’ordre que l’on veut. La fameuse mission du meeting électoral de Clinton, par exemple, nous laissera carte blanche durant la première moitié de l’opération. Notre approche peut être violente, discrète, ou bien celle d’un infiltré se faisant passer pour un journaliste et usant des nombreux gadgets. En parlant de ces derniers, ils sont accessibles via un menu radial qui ralentit le temps et vous laissera donc plus de lattitude quant à la stratégie à adopter en pleine action.
Zombie nation
Enfin, terminons ce rapide tour d’horizon des très très nombreuses infos distillées au studio pour aborder le mode Zombie, le troisième pan de l’expérience disponible Day One. Ce dernier fête le grand retour du système par round ce qui, à l’annonce, a motivé quelques applaudissements dans la salle. Deux maps immenses seront donc à attendre, l’une ensoleillée et très ouverte, prenant place dans une petite ville des Appalaches en Virginie Occidentale. Et l’autre, son opposée, se déroulera de nuit sur une ile carcérale bien flippante. L’aventure marquera le grand retour des personnages emblématiques du Zombie de Cold Wars. Il en va de même pour le solo d’ailleurs, qui ramènera des têtes connues, formant une alliance entre bien et mal pour combattre une étrange conspiration.
Si tout cela vous donne le vertige, c’est normal : le contenu semble au rendez-vous à tous les étages, avec un multi comptant 16 maps, des tonnes de nouvelles armes et autres gadgets faits maison. Précisons au passage que Warzone aura probablement son propre événement dédié, un peu plus tard dans l’année. Le battleroyale, 4eme pan de l’expérience Call of Duty, est traité par Activision comme un jeu à part entière, même s’il s’adapte au contenu de l’opus annuel, cela explique pourquoi il n’a pas été abordé durant notre événement preview.
Après une heure trente de présentation détaillée, nous sommes rassurés quant à l’angle que souhaite adopter ce Black Ops 6. Le retour d’une mise en scène qui tabasse, auréolée d’une multitude de références des années 90 et d’un humour « à l’américaine ». La campagne en pleine Guerre du Golfe devrait donc se parcourir avec plaisir, offrant de la variété et une solide intrigue, que l’on soit en mission ou au coeur du chalet qui nous servira de hub. Côté multijoueurs, c’est le système Omnimouvement qui s’avère être pour l’instant l’atout clé de cet opus, dynamisant terriblement le réalisme des mouvements, des ragdoll, tout en restant accessible et pratique. De nombreux éléments de quality of life ont été ajoutés, formant un tout homogène, pointu, et pratique. Notre session de jeu n’a fait que confirmer ce qui nous avait été présenté, et sans pouvoir pour l’instant rentrer dans les détails, on vous l’assure. Black Ops est bel et bien de retour, et on a hâte d’y regouter.