De but en blanc, le studio Supergiant Games a annoncé le lancement d'un test technique et dévoilé une myriade d'images de gameplay de Hades II. De notre côté, on a eu l'occasion d'y jouer toute la matinée et de réussir, en compagnie de la nouvelle héroïne Mélinoé, l'examen de la sorcière Hécate. Après cinq victoires face à elle, permettant de découvrir une partie des fonctionnalités inédites de cette suite, on vous partage nos impressions, notre gameplay maison (ci-dessous) et les informations à retenir sur cette suite avant le début de l'accès anticipé !
Depuis son annonce, il y a comme une ambivalence qui flotte autour du jeu vidéo Hades II. D’un côté, la communauté s’est interrogée sur l’intérêt d’une suite tant le premier volet, si l’on ne tient pas compte de ses quelques défauts, paraissait suffisamment abouti pour que le studio daigne passer à autre chose. Il faut dire que ce n’était pas vraiment dans l’ADN de Supergiant Games de travailler sur une séquelle, et pourtant ! Face aux réactions circonspectes de l’époque, une frange des amateurs de l’aventure de Zagreus ont laissé exulter leur joie, que ce soit face à la perspective d’explorer davantage le lore mythologique de la franchise par le biais du personnage de Mélinoé ou devant la possibilité d’un périple capable de dépasser les sommets atteints par Hades.
Pour Supergiant Games, le challenge est double : convaincre les plus joueurs les plus méfiants et contenter les fans de la première heure. Afin de prendre la température avant le grand saut, symbolisé par le lancement de l’accès anticipé, les développeurs de Hades II ont créé la surprise en dévoilant une longue présentation du gameplay et en mettant à disposition, pour certains, un test technique. Au sein de la rédaction, on a eu la chance d’y jouer toute la matinée, le temps de plier l’ensemble du contenu - un maximum de cinq runs complètes - et d’appréhender une partie des fonctionnalités qui seront présentes dans la version Early Access. Alors, Hades II est-il une bonne idée ? A-t-il les arguments pour justifier ce second volet ? S’émancipe-t-il réellement de son aîné ? On vous donne de premières clefs de réponse !
Oubliez Hades : cette suite monte visuellement d’un cran, et c’est bluffant
Trois ans et demi plus tôt, Hades débarquait avec un univers à nul autre pareil. Résultat des courses, nombreux sont les joueurs à avoir été bluffés puis happés par cette direction artistique, ces doublages sublimes, cette écriture soignée et juste des personnages ou encore ces décors somptueux. En quelque sorte, Supergiant Games place la barre très haut, peut-être même trop pour le bien de cette suite. Du moins, c’est la réflexion que l’on a pu se faire lors de l’annonce d’un nouvel opus. Aujourd’hui, grâce à la prise en main de ce test technique, on se rend compte qu’il s’agissait avant tout d’inquiétudes infondées : il n’y que Hades pour faire mieux que Hades et identifier les axes qui seront à l'origine de son émancipation par rapport au volet inaugural.
Fort d’une base artistique et graphique on ne peut plus solide, Supergiant Games nous démontre, dès les premiers instants, que Hades II n’est pas là pour se reposer sur les lauriers de son aîné, ni pour faire de la figuration : il veut faire mieux. Visuellement, l’évolution se fait sentir : certes, on est en terrain connu mais les décors sont au moins aussi sidérants de beauté, si ce n’est plus encore. Ce qui joue en faveur de cette redécouverte de l’univers, c’est notamment le travail effectué sur les designs des personnages existants et le parti-pris graphique des nouveaux arrivants (coucou Arachné !).
En raison du contenu restreint, seuls le hub, dans lequel réapparaît à chaque fois Mélinoé - l’héroïne et, accessoirement, soeur de Zagreus et fille de Hades -, et le biome d’Érèbe étaient accessibles mais ceci était largement suffisant pour nous mettre l’eau à la bouche. Le principe reste le même que Hades : on pénètre dans une salle, on la vide de ses ennemis et on emprunte l’unique voie ou les deux directions qui s’offrent à nous, guidés par les récompenses qui nous intéressent. En termes de conception de niveaux, on a eu l’impression que la disposition des salles était moins répétitive que dans Hades. Maintenant, on espère que les autres régions ne viendront pas contredire cette bonne impression !
Mélinoé sublime le gameplay que l’on aimait tant : Cronos n’a qu’à bien se tenir
En fin de compte, comme pour les décors, nous n’avons pas vraiment été dépaysés par Hades II. Toujours aussi solide dans son approche des combats, Hades II marche dans les pas de son aîné. Attention, cela ne veut pas dire que cette suite se montre fainéante, bien au contraire ! En l’occurrence, Hades II s’appuie sur une base solide pour mieux expérimenter de nouvelles approches. Porté par une fluidité un poil exacerbée par rapport au titre de 2020, Hades II se sert du prétexte du personnage de Mélinoé pour développer deux axes de gameplay inédits : la jauge de mana et les attaques Omega. Sorcière oblige, Mélinoé va puiser dans une barre de magie pour décupler ses pouvoirs et son potentiel.
Comme on l’a découvert dans ce test technique, Mélinoé dispose d’une réserve de magie (sous la forme d’un compteur à points) dans laquelle elle puise pour déclencher ses attaques Omega. En temps normal, celle-ci dispose d’un spectre de sorcière, baptisé Descura, qui lui permet de déclencher une attaque, une technique ainsi qu’une glyphe. Les versions Oméga, réalisées via un appui prolongé, offrent des variantes plus puissantes en échange de quelques points de mana. Très vite, on reprend nos marques, on retrouve le même plaisir, quasiment jouissif, où l’on traverse chaque arène en multipliant les coups, l’utilisation du décor et les bénédictions des Dieux et autres personnages issus de la mythologie, le tout en savourant les nouveautés de gameplay !
D’ailleurs, il faut souligner que Hades 2 ne se contente pas de reprendre les mêmes actifs et passifs accordés par les membres de l’Olympe. Si l’on retrouve quelques capacités bien utiles du premier volet, les pouvoirs inédits conférés par certains apportent juste ce qu’il faut pour que l’on planche d’ores et déjà à de nouveaux builds dévastateurs. À titre d’exemple, l’un des pouvoirs d’Aphrodite nous incite à prendre des risques en collant l’un des ennemis marqués par l’état Affaibli pour pouvoir recharger à vitesse grand v notre jauge de mana et enchaîner plus rapidement les attaques Oméga. Couplé aux Lames Soeurs - la deuxième arme déblocable dans le cadre de ce test, sur les six au total, Mélinoé passe d’une sorcière aux techniques dévastatrices à une guerrière aussi rapide que létale. Notons également que des figures héroïques inédites font leur apparition, à l’instar de Hécate, Hypnos, Némésis et Ulysse, tandis que d’autres, tels que Séléné et Hestia, viennent lui prêter main forte.
Un travail de titan, Hades II revoit sa copie pour offrir le meilleur du rogue-lite
Pour conclure cette preview de Hades II, il est de bon ton de s’attarder sur les fonctionnalités liées à l’aspect rogue-lite de la licence. Dans la lignée du premier jeu, Mélinoé peut compter sur diverses améliorations de ses capacités, à commencer par le système d’Arcanes. Avant chaque run, il est possible de méditer et de lui conférer plusieurs arcanes aux bonus distincts (boost de santé et de mana, régénération progressive de la jauge de magie, dégâts des glyphes augmentés, etc.). Toutefois, la jeune sorcière est limitée (dans un premier temps, on imagine) à un coût total de dix points d’arcane, ce qui implique de faire des choix judicieux. Effectivement, chaque arcane possède un coût, allant de un à cinq, et se débloque en utilisant des Cendres qu’elle peut récolter, en quantité plus ou moins importante (selon les récompenses choisies), lors de chaque run.
En plus des nouveaux pouvoirs liés aux bénédictions, ce système inédit apporte davantage de profondeur, de variété et renouvelle la manière dont on peut concevoir son build : une différence qui lui permet de se démarquer par rapport à Hades. Toujours côté rogue-lite, Hades II reprend le modèle de son prédécesseur et vous demande de récolter tout un tas de ressources. Durant notre essai, on en a dénombré une sacrée quantité : ossements, psyché, fils du destin, argent, tison, végétaux, graines à cultiver, … Vider une arène, ce n’est pas seulement abattre tous les ennemis : c’est aussi ouvrir l'œil à la recherche des précieuses ressources citées précédemment. Dans les faits, leur utilisation permet de développer le hub central et de construire des outils qui permettent de mettre la main sur des items plus rares et essentiels à la progression. N’espérez pas récolter de l’argent si vous n’avez pas une pioche pour miner l’un des gisements sur lequel vous pourriez tomber ! Comme les armes, vous ne pourrez embarquer qu’un outil à la fois : il faudra donc penser son équipement en fonction des besoins.
Il est vrai que nous n’avons pas pu expérimenter tout le contenu final du jeu, mais on a pu en découvrir une petite portion plutôt intéressante : les tenues. Parfois, lors d’une run, vous aurez la possibilité d’accéder à une salle dans laquelle se trouve la mignonne Arachné. Pour aider Mélinoé dans sa quête, elle lui propose de choisir l’une des trois tenues dont elle dispose afin d’acquérir un bouclier et, surtout, un passif pour le moins avantageux. Finalement, la stratégie de ce Hades II est efficace puisque le titre renforce les bases du jeu sorti en 2020, tout en repensant la façon dont ses composantes rogue-lite sont conçues pour démontrer qu’il ne s’agit pas d’un simple copier-coller. Bref, il y a suffisamment de preuves de bonne foi pour aborder Hades 2 comme un titre qui réveille en nous quelque chose d’instinctif et sait rester surprenant.
En l’espace de quelques heures, Hades II a balayé les inquiétudes provoquées par l’idée de cette suite. Oui, on connaît la formule, son univers, son gameplay, son aspect rogue-lite. Pourtant, ce second volet dégage aussi quelque chose d’unique, de différent qui pique notre curiosité. En fin de compte, on éprouve une sensation grisante, grâce au plaisir instinctif que procure la licence manette en main, et le sentiment que l’on doit tout découvrir, tout réapprendre. Après nos cinq victoires sur Hécate, on s’est heurté à un mur : il faut désormais attendre la sortie de l’accès anticipé (d'ici très peu de temps, d'après les développeurs) pour parcourir le reste de l’aventure, et ça, c’est très frustrant car, maintenant qu’on y a goûté, on ne pense plus qu’à l’expérience potentiellement excitante qui nous tend les bras !