Les rumeurs étaient vraies : Ubisoft a bien un nouveau jeu Prince of Persia en développement. Il est intitulé Rogue Prince of Persia et est développé par Evil Empire. Ce dernier est le studio qui a aidé Motion Twin, le créateur de Dead Cells, sur différents contenus supplémentaires du jeu et notamment Return to Castlevania. Une espèce de passage de flambeau s'opère donc. 7 ans après la sortie en accès anticipé de Dead Cells, Motion Twin travaille sur un nouveau jeu vidéo qui s’éloigne du gameplay de leur première production. Avec Rogue Prince of Persia, c’est Evil Empire qui conserve la nervosité et l'exigeance qui a contribué au succès de Dead Cells.
Nous avons pu jouer à Rogue Prince of Persia une petite heure. Nous avions alors deux biomes explorables ainsi qu'un combat contre un boss. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas si le contenu de l'accès anticipé sera identique au contenu de cet aperçu.
Rogue Prince of Persia : au pied le mur
Dans : Prince of Persia, le joueur incarne le prince de Perse. Seul, il veut repousser l’invasion des Huns quoiqu’il en coûte. Il traverse alors monts et vaux pour rejoindre le royaume. Une pérégrination non pas sans danger : les différents biomes qu’il traverse sont remplis d’ennemis. Le prince perse a de multiples talents dont il peut se servir dans le cadre de ce voyage. Celui-ci alterne combats et séquences de plateforme, les deux étant au moins aussi exigeants que Dead Cells : vous allez (souvent) mourir, et chaque tentative vous permettra de faire mieux.
C’est surtout par sa capacité à marcher sur les murs que le protagoniste brille. Cela donne de la verticalité à l’exploration en plus d’ouvrir le champ des possibles des séquences de plateforme. Et marcher sur les murs reste tout aussi utile en combat. Les parois en fond peuvent être décisives en combat puisqu’elles permettent au héros de contourner les ennemis ou d’esquiver leurs projectiles. Un concept sur lequel semble énormément s’appuyer sur les développeurs. Durant notre hands-on, on a pu voir deux environnements différents : le second comportait moins de murs “porteurs”. Idem pour le premier boss qui fracasse à plusieurs reprises la paroi au cours de l’affrontement.
S’il faut un certain temps pour être à l’aise avec cette capacité à marcher sur les murs, elle devient indispensable voire addictive une fois comprise. Un sentiment renforcé par la structure générée de manière procédurale : pendant notre grosse heure de jeu, aucune de nos tentatives n’a ressemblé à la précédente. Elle semble être au cœur du gameplay pensé par les développeurs, et on a vraiment hâte de voir comment ils ont tourné autour pour la rendre attractive tout au long du jeu.
Les Huns contre 1
Marcher sur les murs n’est pas le seul talent que notre héros perse a dans son arsenal. Outre le double saut et la ruée aérienne, le prince a tout du parfait combattant.Il peut repousser les ennemis d’un violent coup de pied, qui seront étourdis s’ils rencontrent un mur voire décédés s’ils tombent dans des pics. La roulade lui permet d’esquiver les coups pour se retrouver derrière son adversaire. Parfait pour lui planter ses deux lames dans le dos. Ses deux dagues l’accompagnent à chaque début d’aventure mais ne sont pas irremplaçables. On a par exemple pu s’essayer à une épée et une hache, chacune disposant d’un coup spécial et d'enchaînements différents.
Dans cet accès anticipé, il y a plusieurs types d’objets qui permettent une variété de style plus poussée. L’arc, le gadget de base, peut être remplacé par des chakrams. Les talismans viennent compléter l’équipement en octroyant des passifs (plus de soins par exemple). Plus le prince avance, plus les objets qu’il récupère sont puissants : plus de dégâts, plus de passifs… On est vite engagé à faire le tour de la carte pour découvrir des coffres ou des autels sacrificiels. Ces derniers, en échange d’une certaine quantité de points de vie, offrent une récompense. De quoi jouer avec le feu et flirter avec les promesses de la mort.
Celle-ci n’est pas à redouter, au contraire : ce qui vous tue vous rend plus fort. Ou presque. Au cours de votre voyage, il arrive de tomber sur des plans de fabrication d’armes. Vous pouvez alors les donner au forgeron, qui a pris place dans l’Oasis : c’est le hub de départ, là où vous retournerez à chaque fois que vous rendrez les armes. Il pourra les construire en échange d’une monnaie, que vous trouverez aussi sur votre périple. De quoi engager l’exploration à fond.
Un prince de perse franco-belge
Loin de celle de Prince of Persia : The Lost Crown, la direction artistique de Rogue Prince of Persia a de quoi attiré l’œil puisque celle-ci est inspirée de la bande-dessinée franco-belge. Il est clair qu’elle ne plaira pas à tout le monde. Mais elle a le mérite d’être fonctionnelle : chaque impact est représenté à l’écran avec des symboles compréhensibles au premier coup d’œil. De quoi ressentir un dynamisme maîtrisé avec la manette en main. On contemple avec plaisir les fonds illustrés, du moins ceux des deux premiers biomes. Il faut dire qu’ils ne sont pas gâchés par les murs qui servent d’appui à nos acrobaties puisque ceux-ci sont mis en second plan. À cela s’ajoute la tension de la musique. Celle-ci donne le sentiment d’être dans une Perse en guerre. Elle a été modernisée et arbore un style plus électro. Ajoutée aux bruitages d’armes, de coups de pieds et projectiles en tout genre, la bande-originale colle simplement au gameplay de nerveux de ce nouveau Prince of Persia.
Si Motion Twin vire au vent de ses envies avec son nouveau projet Windblown, le flambeau du genre ne s’éteint pas complètement pour autant. Evil Empire reprend en tout point les caractéristiques de Dead Cells et de ce qui a fait son succès : un jeu d’action et de plateforme exigeant destiné aux joueurs n’ayant pas peur de la mort. Il dispose d’une nervosité bien supérieure à celui dont il reprend les codes et pourrait bien le surpasser si son contenu, le gros point d’interrogation de cet aperçu, venait à suivre. Premiers éléments de réponse avec la sortie de Rogue Prince of Persia le 14 mai en accès anticipé sur PC.