Le maitre nous a quitté. Le père de Dragon Ball et de Dr Slump n'est plus, mais ses œuvres perdurent et certaines vont encore nous satisfaire pendant de nombreuses années tant elles sont toujours populaires. Dragon Ball, Z, Super ou encore le futur Daima en tête, ces mangas ne sont pas les seuls a avoir fait le succès de l'incontournable mangaka. En effet, dans quelques semaines, le manga Sand Land de Toriyama débarque en jeu vidéo et nous avons pu jouer dans ce monde désertique qui a apparemment nettement plus à offrir qu'une simple étendue de sable...
Créé en 2000 par Akira Toriyama, le manga Sand Land nous permet de retrouver les traits de crayons de l'auteur, mais dans un tout autre registre. Si Sand Land appartient au fameux "The World" de Toriyama (la planète où prennent vie ses mangas), il se déroule dans un grand désert dans lequel l'eau manque cruellement aux habitants. Peuplé par des humains, mais aussi des démons, ce lieu est en proie à une forme de ségrégation. Les hommes vivent de leur côté et ont peur des démons, mais ne les connaissent pas et les démons n'ont pas confiance en l'humain car celui-ci tue. Cette notion est importante car si les démons sont plus forts et profitent de pouvoirs spéciaux, il ne font que botter des fesses, jamais ils n'achèvent leurs proies...
Un monde désertique plein de vie ?
C'est la première question que je me suis posée : un jeu vidéo en monde ouvert dans un désert, est-ce vraiment une bonne idée ? Pour pouvoir y répondre, il faut évidemment jouer au jeu, mais avant cela, il est préférable de se pencher sur le manga. Ce dernier est une petite pépite qui n'a pas grand chose à voir avec Dragon Ball, mais dont on retrouve certains éléments clés comme les fameuses capsules de Bulma. Elles permettent de mettre n'importe quoi dans de petits objets qui lorsqu'on les lance font apparaitre des maisons, de la nourriture, etc. C'est extrêmement pratique, utilisable n'importe où et on les retrouve dans Sand Land. C'est d'ailleurs pour cela que le héros du jeu, Beelzébub, peut faire apparaitre des véhicules de toutes sortes qui sont très logiquement l'un des éléments clés du gameplay.
Vous allez donc parcourir ce monde dans la peau du prince des démons, le bien nommé Beelzébub. Si vous ne l'avez jamais vu. C'est le personnage rose que vous avez déjà sans doute vu dans la démo de Sand Land, actuellement proposée sur PS4, PS5, Xbox Series et PC. Cette dernière est un peu brute de décoffrage (vous n'avez aucun objectif, vous pouvez vous balader dans le désert et casser du méchant en testant certains véhicules...) et elle ne permet pas de vraiment prendre conscience de ce que propose l'univers désertique de Toriyama. Je vous le disais, le manga montre que les aventures de Beelzébub sont pleines de rebondissements. La séparation entre les humains et les démons en est une, mais la lutte de pouvoir qui y prend place est un autre élément important. Tout cela, on le retrouve dans le jeu au travers de toute une carte qui profite de la présence de nombreux bandits, monstres, cavernes, donjons et autres villages. Et l'ensemble donne un tout assez vivant finalement. Pour résumer, vous ne devriez pas explorer ce désert sans qu'il n'y se passe rien pendant trop longtemps et c'est déjà une bonne nouvelle.
Autre aspect important, l'humour de Toriyama est bien présent dans le manga Sand Land et on le retrouve souvent dans les cinématiques ou cut scenes longues, à priori clairement moins dans les courtes, du jeu vidéo. Un autre bon point qui illustre que l'oeuvre est respectée.
Un désert bourré de surprises ?
Nous n'allons pas entrer dans les détails de l'histoire, mais sachez que Beelzébub le prince des démons sera accompagné de Thief, l'un de ses sbires, et du shérif Rao, un humain, mais pas seulement... Leur union vient de la nécessité de trouver de l'eau pour les deux peuplades. Roulant à toute allure dans le désert, ils partent découvrir une source (d'eau donc) légendaire. S'en suivra une série de péripéties qui prend racine dans le manga original, mais aussi dans le film sorti au Japon. Ceci étant, le jeu vidéo ira plus loin en proposant aussi une zone de forêts et poursuivra l'histoire initiale afin de nous en apprendre plus sur l'univers de Sand Land. Les fans apprécieront, là encore, et tout cela semble promettre de nombreuses heures de jeu.
Sand Land est un jeu de rôle action, comprenez que vous allez pouvoir améliorer les pouvoirs de Beelzébub, mais aussi ceux de Rao et Thief, qui vous accompagneront tout au long de l'aventure. Ces deux derniers ne sont pas à proprement dit jouables, mais Beelzébub peut leur donner des ordres en combat afin de compléter son arsenal d'attaques. Vous l'avez sans doute remarqué, on peut jouer à pied dans Sand Land, mais aussi et surtout en véhicules. Et il y en a de toutes sortes : du Tank en passant par la moto, mais aussi le robot ou encore le vaisseau flottant et il y en aura d'autres, car tous ont une utilité propre. Le Tank sert en combat contre certains types d'ennemis, le robot s'avère plus souple et permet de profiter d'une certaine verticalité lors des affrontements, mais aussi pour réaliser des phases de plate-formes, la moto est le moyen de transport le plus rapide pour parcourir de longues distances et le vaisseau, quant à lui, permet de flotter sur l'eau. Evidemment, tous servent en combat, mais avec chacun leurs spécialités.
Tout cet arsenal pourra être customisé en changeant des pièces afin que chaque véhicule gagne en niveaux pour lutter efficacement contre les adversaires qui gagneront aussi en puissance au fur et à mesure de votre avancée. La customisation et la recherche d'objets pour y parvenir sont donc importantes et comme dans tout monde ouvert, vous ferez de nombreuses découvertes pour améliorer tout cela. Si les combats sont apparus comme fun et souples (on passe d'un véhicule à l'autre en une fraction de seconde pour s'adapter à chaque situation...) le nombre des ennemis corsait souvent les situations sans que l'intelligence de ces derniers ne nous saute aux yeux. Pour autant, les boss, à priori nombreux aussi, et certains mini-boss, demanderont de réellement se creuser la cervelle afin de comprendre leurs mouvements, s'y adapter et enfin les abattre. En résumé, les affrontement sont séduisants, surtout parce que les véhicules sont amusants à jouer et à maitriser.
Du manga au jeu...
Sand Land se montre déjà agréable à jouer et rappellera à ceux qui ont pratiqué Dragon Ball Z Kakarot pas mal de choses. En effet, on a vraiment le sentiment que les deux titres partagent les mêmes éléments de base tant le monde ouvert et les déplacements semblent similaires sur le fond (pas sur la forme, évidemment, puisque Beelzébub ne vole pas par exemple - enfin en tout cas, pas dans les parties que nous avons pu jouer pendant cette preview).
Mais ce qu'il faut surtout retenir, c'est que Sand Land n'est pas particulièrement connu dans notre pays. Oui, les fans de mangas connaissent, mais cet univers n'est pas aussi démocratisé que celui de Dragon Ball malgré ses qualités. Original, il demande tout de même de s'en imprégner un minimum pour l'apprécier. Cela passe par le manga, mais aussi le film ou encore la série proposée depuis le 20 mars sur Disney +. Ce que je veux souligner ici, c'est que le jeu vidéo Sand Land apparait comme un excellent complément à l'univers que vous le dégustiez en manga, en série ou encore en film (même si celui-ci n'est pas proposé en France actuellement). Pour avoir vu ce dernier, il s'en dégage une atmosphère atypique, un humour efficace, des enjeux prenants et tout cela on le retrouve en grande partie dans le jeu vidéo Sand Land, même s'il faudra attendre la version finale pour en être totalement certain.
Avec un scénario étonnamment prenant, des enjeux assez forts et un gameplay jusqu'ici convaicant, Sand Land a su nous surprendre pendant cette preview. Les batailles à pied ne manquent pas de punch, les rixes en véhicules demandent un peu de jugeote sans pour autant être insurmontables et après 2h de jeu, nous avions toujours l'envie d'aller explorer les recoins cachés de Sand Land ou de nous replonger dans cette histoire bien plus fraiche que nous n'aurions pu l'imaginer puisqu'elle a su aisément nous happer. Mais nous le répétons, le jeu va avec le manga et il faut avoir envie de s'y pencher pour réellement en profiter, sans quoi vous raterez sans doute l'essence même de ce que Akira Toriyama a voulu exprimer avec cette bande dessinée.
Sand Land se révèle donc comme un titre prometteur pour les fans du mangaka qui ont envie d'autre chose que de Dragon Ball. Et ceci sans pour autant perdre la patte du maitre, dont on retrouve assez efficacement les thématiques reines et la nature, notamment dans les graphismes de ce jeu vidéo, même si celui-ci ne sera pas un maitre étalon en termes de 3D. Mais son rendu est suffisamment séduisant pour combler cette petite lacune puisque chacun sait que dans un jeu vidéo, les graphismes sont bien loin de suffire...
'''Sand Land est indéniablement séduisant de par son univers, son gameplay, mais aussi d'une certaine manière sa narration. Les personnages se révèlent attachants et les enjeux assez prenants. Malgré une réalisation classique pour ce type de production, elle colle parfaitement à l'oeuvre originale. Reste donc à savoir si Sand Land tiendra sur la longueur et si sa variété, bien présente pendant cette preview, saura continuer à renouveler les sensations après de nombreuses heures de jeu. Rendez-vous le 26 avril 2024 sur PS4, PS5, Xbox Series et PC pour savoir si cette promesse est un mirage ou une véritable oasis de fraicheur. En l'état en tout cas, ça promet !"