Décidément, les jeux de survie sont nombreux en ce début d’année. Mais on tient sans doute le plus poussé et original d’entre eux : Nightingale. On y a joué en peu avant le lancement de l’accès anticipé, voici nos premières impressions.
Nombreux sont aujourd'hui les dev qui décident de quitter un gros studio pour se lancer dans une nouvelle aventure. C'est notamment ce qu'a fait Aaron Flynn en 2017, ancien directeur général de BioWare, en quittant le studio au sein duquel ont émergé Mass Effect et Dragon Age. Avant le déceptif Anthem, il a plié bagage pour "raisons personnelles". Mais il lui restait comme un goût d'inachevé en bouche, des frustrations créatives à surpasser. Et c'est pour ça que le bonhomme a finalement décidé de fonder son propre studio : Inflexion Games. Et lors du Summer Game Fest 2022, on a pu découvrir le fruit du travail de ce nouveau-né : Nightingale, un jeu de survie très ambitieux mêlant époque victorienne et fantasy. Peu de temps avant le début de l'accès anticipé, on a pu y jouer. Et croyez-moi, le jeu va encore plus loin que Palworld, Enshrouded et tous les derniers jeux du genre.
Le monde Fae-érique de Nightingale
Avant même de savoir de quoi il en retournait, ce qui m'a séduite chez Nightingale, c'est son univers et sa direction artistique. Autant dire que j'attendais le jeu au tournant sur ce point et je n'ai pas été déçue. Le titre d’Inflexion Games propose un monde assez unique. On a l’impression d’être bloqué dans le passé tout en parcourant un univers plein de magie et ça crée une sensation toute particulière. Et puis bien sûr, tout ça est merveilleusement réalisé. Même pour un accès anticipé, le jeu est beau et détaillé. Il est plaisant de s’y perdre et c’est d'autant plus vrai que l’exploration a un goût très particulier dans ce titre.
Nightingale repose sur un système inédit de portails. En gros, il est possible de se rendre dans différents royaumes générés de façon procédurale à l'aide de cartes. Il existe trois types de cartes : celles qui vont déterminer l’environnement du royaume (marécage, désert…), celles qui vont décider ce qu'il se passe dans ce royaume et celles qui pimentent un peu les choses avec des petits twists. La promesse, c’est donc de vous proposer une aventure particulièrement modulable. Si lors de notre session de jeu nous n'avons pas pu exploiter pleinement toutes les possibilités de ce système, le tutoriel a tout de même tenu à nous en donner un aperçu. Et cet aperçu, il s’est montré particulièrement alléchant.
Non seulement ces biomes différents (3 au lancement de l'accès anticipé) sont beaux, mais il donne surtout à la survie une saveur différente. Ce n’est pas là que pour faire joli. Chaque biome a ses avantages et, surtout ses inconvénients. Il faudra évoluer dans l'ombre dans le désert et éviter les eaux empoisonnées des marécages. Et en plus de ça, il faudra prendre en compte la météo qui peut également affecter votre santé. Tout est poussé. Dès le début, le ton est donné. Ces terres sont hostiles et la survie s'annonce ardue. Ne devient pas Realmwalker qui veut !
De brigand ou notable à Realmwalker !
Car oui cette survie, elle a un but, elle suit une histoire. Le monde que vous avez connu n'est plus. Une catastrophe a détruit le réseau de portails arcaniques et vous vous retrouvez ainsi bloqué au sein des royaumes Fae. Votre but est de naviguer entre les différents portails pour devenir un Realmwalker qualifié et retrouver les autres. D’ailleurs, les développeurs nous promettent qu’il sera possible de croiser des personnages historiques mais aussi issus d'œuvres littéraires par exemple. Votre but à tous est le même : retrouver la ville de Nightingale, le dernier bastion connu de l’humanité.
Il y a beaucoup de choses à découvrir dans les contrées Fae, beaucoup de mystères à percer et ça, ça donne forcément envie d'avancer. Que ce soit à travers la narration environnementale, des discussions ou des notes laissées ici et là, Nightingale nous donne constamment envie d'en savoir plus et a l'air de proposer un lore aussi riche qu'intéressant. Mais nous n’avons eu qu’un aperçu de ce dernier et du bestiaire. Il faudra passer plus d’heures sur Nightingale pour découvrir s’ils sont aussi touffus qu’ils en ont l’air.
Un point sur lequel on a assez de matière en revanche, c’est cet accent qui est mis sur la volonté de vous laisser la possibilité d'inscrire votre personnage dans ce lore. Et tout commence avec l'outil de création de personnage. Outre son degré de personnalisation assez élevé et détaillé, il propose de choisir une vraie histoire pour votre personnage. Vous pouvez sélectionner ses ancêtres et ce qu'il faisait avant la catastrophe (7 histoires possibles). Bien sûr, ce choix va déterminer l'approche et les compétences de prédilection de votre personnage. Et c'est ça qui est intéressant avec Nightingale : il y a un vrai travail pour faire coïncider l'histoire et le gameplay. D'ailleurs, le choix de la difficulté va rajouter un peu plus d'histoire à votre personnage. Vous serez soit un vagabond préparé qui vole car cela est une nécessité ou un voleur richissime totalement déconnecté de la réalité. C'est intéressant et ça donne une consistance et une cohérence à votre expérience de jeu.
Un jeu de survie poussé
Puisque l’on parle difficulté, il est temps d’aborder un point important : l’accessibilité du titre. Nightingale est, on l’a dit, un jeu de survie. Il s’agit d’un genre assez niche mine de rien qui, à part quelques exceptions, a du mal à séduire le grand public. Si l’univers et la mécanique intéressante de portails risquent d’attirer quelques curieux, Nightingale reste un jeu de survie très poussé et donc assez complexe à prendre en main. Si vous n’êtes pas un fan du genre, autant vous le dire tout de suite, l'expérience s'annonce compliquée. L'interface est chargée, la survie compliquée, la progression laborieuse et la difficulté bien présente. Pour couronner le tout, le jeu est pour l'instant uniquement en vieil anglais avec un langage soutenu qui risque d'en laisser certains sur le carreau. Devenir un vrai Realmwalker, ça ne se fait pas du jour au lendemain ! Surtout que les activités annexes (donjons, énigmes...) sont assez rares durant les premières heures de jeu.
Néanmoins, le jeu a tout de même glissé quelques aides par-ci par-là pour les apprentis aventuriers pas encore tout à fait prêts. Il est possible de recruter des PNJ pour vous aider à récolter des ressources ou attaquer des ennemis. Ils peuvent également vous aider à vous relever quand un ennemi vous a mis à terre, ce qui permet un gain de temps considérable, il faut bien l’avouer. L’aventure devient beaucoup moins laborieuse une fois que vous n’êtes plus seul et heureusement ! Qui plus est, Nightingale est pensé comme un jeu multijoueur. Nous n’avons pas pu tester cette partie mais il est évident que la survie sera bien plus facile à plusieurs.
Accès anticipé oblige, il y a encore une marge de progression notamment du côté technique. Mais nous nous sommes retrouvés face à un jeu qui tourne bien et aucun bug marquant n’est venu troubler notre expérience. Oui, on a des textures qui s’affichent progressivement et oui il nous est arrivé de devoir détruire pour reconstruire un feu de camp un peu bugué. Mais globalement, Nightingale propose déjà une expérience solide et poussée qui va ravir les amateurs de survie. Rendez-vous le 20 février (oui la date a été avancée) pour voir ce que donnera le lancement de cet accès anticipé.
Ne vous fiez pas à son univers fantastique : Nightingale n’est pas un jeu fait pour tout le monde. Il s’agit d’un jeu de survie complexe et poussé, bien loin d’être aussi accessible que le récent Palworld. Mais Inflexion Games va bien au-delà et nous propose une expérience nouvelle sur bien des aspects (univers, système de portail…) qui s’annonce aussi addictive que challengeante. Il reste encore beaucoup de mystères à éclaircir, que ce soit au niveau de l’histoire ou même du gameplay. Inflexion Games nous a fait plein de belles promesses qu’il nous tarde de voir à l'œuvre. Pour l’instant en tout cas, Nightingale a tout pour proposer une nouvelle expérience riche et audacieuse pour les amateurs de jeux de survie.